Ce six octobre 2017 un nouveau prix Nobel de la paix a été décerné, l’occasion pour Sputnik de rappeler dans un article que « Incroyable mais vrai : comment Hitler et Mussolini ont failli obtenir le prix Nobel ».
C’est bien entendu totalement faux, le but de Sputnik en l’occurrence était de dénigrer un prix dont ils avaient des raisons de penser qu’il ne serait pas attribué à un Russe, ou alors si, à un Russe Anti-Poutine : l’argumentation est claire, le prix Nobel est un outil occidental, il n’a rien d’objectif, ni même de consensuel, la preuve, Hitler a failli l’avoir. Notons dans cet article, que Sputnik n’a pas osé mettre « paix » dans le titre pour ne pas trop choquer avec le voisinage d’Hitler, de même ils ont mis Mussolini pour amortir un peu le choc. Une Vérification sur Wikipédia indique qu’un certain Erik Brandt, membre du parlement suédois – le pays du Nobel – a, en effet, proposé dans une lettre datée du 1er février 1939, Adolf Hitler pour le Prix Nobel de la paix. La note précise que Brandt était antifasciste et qu’il a proposé cette candidature comme un « commentaire ironique » à la proposition d’attribuer le prix à Neville Chamberlain. Une initiative similaire avait été mise en œuvre l’année précédente par Gertrude Stein.
Mais prenons un instant ce titre au sérieux. Il existe un fascicule publié en 1940 à Berlin intitulé « Ce que le monde n’a pas voulu ». Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’en trouver une version d’époque dans un grenier, ils peuvent s’adresser à Vincent Reynouard qui l’a réimprimé, et, en attendant, voici une traduction d’une présentation de ce texte par l’historien Mark Weber en juin 2013, ce n’est pas si vieux, sur le site de l’Institute for historical review voici le lien vers la version originale en anglais : « What the world rejected »
Rappelons aussi avant de commencer la lecture de cette présentation que le Vatican a été la première grande puissance à reconnaître le Reich. Maintenant, place à Mark Weber.
Les offres de paix faites par Hitler entre 1933 et 1939
Avant-Propos
Même parmi ceux qui se considèrent bien informés sur Adolf Hitler et le Troisième Reich, peu connaissent l’existence des nombreux efforts du dirigeant Allemand pour la paix en Europe avec, notamment, des propositions concrètes de réductions des armements et de limitations des arsenaux dont les dirigeants Français, Anglais et d’autres puissances ont fait fi.
Le 17 mai 1933, Hitler, à l’occasion de son premier grand discours de politique étrangère suivant sa prise de fonction en tant que chancelier, se livra devant le Reichstag à un véritable plaidoyer en faveur de la paix, de l’égalité des droits et de la compréhension mutuelle entre les nations. Il s’est montré si convaincant dans son appel à la raison qu’il a été entendu même par les représentants du parti d’opposition Social-Démocrate. Deux ans plus tard, dans son allocution au Reichstag du 21 mai 1935, le dirigeant Allemand soulignait de nouveau la nécessité d’une paix basée sur un respect mutuel et l’égalité des droits. Même le Times de Londres jugea le discours « Sensé, franc et exhaustif ».
De tels appels n’étaient pas pure rhétorique. C’est ainsi que le 31 mars 1936, le gouvernement d’Hitler exposa un plan complet pour le renforcement de la paix en Europe. Le projet comportait différents points tels que la complète démilitarisation de le Rhénanie, un pacte pour la sécurité en Europe de l’ouest et l’interdiction catégoriques des bombes incendiaires, des gaz toxiques, des chars lourds et de l’artillerie lourde.
Même si ce large éventail de propositions, et d’autres similaires, ont été rejetés par les dirigeants à Londres, Paris, Varsovie et Prague, les initiatives d’Hitler n’ont pas toujours été vaines. On peut citer le cas du pacte de non-agression conclut pour dix ans en janvier 1934 entre son gouvernement et la Pologne. (Malheureusement, l’esprit du traité n’a plus été respecté par ceux qui ont pris la succession à Varsovie du Maréchal de Pologne, Pilsudski, décédé en 1935.) On doit aussi citer ce qui fût sans doute un des plus importants succès d’Hitler en politique étrangère : un accord naval global avec l’Angleterre conclu en juin 1935. (Au passage, cet accord rendait caduque le Traité de Versailles, démontrant par là-même que ni Londres ni Berlin ne le considéraient plus comme valide)
Durant des années, Hitler aura recherché, sinon une alliance avec l’Angleterre, du moins une relation cordiale basée sur le respect mutuel. En conséquence de quoi, il s’efforça d’éviter tout ce qui aurait pu blesser la fierté ou la sensibilité de la Grande-Bretagne, et s’abstint de faire une quelconque proposition qui aurait pu heurter ou menacer ses intérêts. Hitler travaillait de même à une relation cordiale avec la France, prenant soin, là aussi, de ne rien faire ou dire qui aurait pu offenser sa fierté ou empiéter sur ses intérêts nationaux. On peut mesurer la sincérité des propositions d’Hitler à la France et la réalité de ses craintes d’une possible agression militaire de celle-ci contre l’Allemagne par l’importance des ressources humaines et financières qu’il a consacré à l’édification des fortifications de la « Ligne Siegfried » pour défendre la frontière ouest de son pays.
Les années passant, les historiens ont pris l’habitude ou d’ignorer les initiatives d’Hitler pour réduire les tensions et promouvoir la paix, ou de les considérer comme des manœuvres. Mais si les hauts responsables en Angleterre et en France au cours des années trente avaient réellement vu ces propositions comme étant du bluff il leur suffisait, pour démontrer qu’elles n’étaient que des intentions de façade, de prendre leur auteur au mot. Leur fin de non-recevoir donne plutôt l’impression qu’ils croyaient les propositions d’Hitler sérieuses, mais qu’ils les ont quand même rejetées parce que les accepter pouvait signifier la remise en cause de la prédominance Franco-Britannique en Europe.
Dans l’essai qui va suivre, un universitaire allemand revient sur les propositions faites par Hitler et son gouvernement – particulièrement au cours de l’année précédant l’éclatement du conflit en 1939 – pour promouvoir la paix et l’égalité des droits en Europe, réduire les tensions et limiter au maximum la production et le déploiement des armements.
L’auteur, Friedrich Stieve (1884-1966), était un historien et diplomate allemand. Durant la première guerre mondiale il occupa un poste d’attaché de presse à l’ambassade d’Allemagne à Stockholm. Il fût nommé ambassadeur en Lettonie de 1928 à 1932 par le gouvernement de l’Allemagne alors une démocratie. Il partit ensuite pour Berlin où il dirigea le bureau des affaires politiques du ministère des affaires étrangères de l’Allemagne de 1932 à 1939. Il était titulaire d’un doctorat de l’université d’Heidelberg et était membre de l’académie des sciences prussienne. Parmi les ouvrages de Stieve on trouve, notamment, Geschichte des deutschen Volkes (1939), Wendepunkte europäischer Geschichte vom Dreißigjährigen Krieg bis zur Gegenwart (1941) ainsi qu’un recueil de poème.
On trouvera ici la traduction du long essai du Dr. Stieve, Was die Welt nicht wollte: Hitlers Friedensangebote 1933-1939, édité par le Centre d’Information Allemand en un fascicule de 16 pages à Berlin en 1940. L’ouvrage a également fait l’objet d’une édition en français et en espagnol, en anglais le fascicule a été édité en 1940, semble-t-il, par le Washington Journal of Washington, DC.
En 1939, Hitler ne voulait pas d’une guerre, encore moins d’une conflagration générale. Il s’employait à la résolution pacifique du litige avec la Pologne au sujet du statut de la ville-Etat, ethniquement allemande, de Dantzig et de la zone du « Corridor » qui constituait la cause immédiate du conflit. La sincérité de son désir de paix en1939, et sa crainte d’une nouvelle guerre mondiale, a été confirmée par de nombreux universitaires dont l’éminent historien britannique A.J.P. Taylor. C’est, bien entendu, la déclaration de guerre à l’Allemagne par l’Angleterre et la France le 3 septembre 1939, faite avec le secret encouragement du Président américain Roosevelt, qui a transformé un choc local entre l’Allemagne et la Pologne en une guerre à l’échelle d’un continent.
Pour justifier sa déclaration de guerre, l’Angleterre a protesté de ce que l’Allemagne avait violé la souveraineté de la Pologne et menacé son indépendance. L’inanité et la mauvaise foi des raisons avancées est mis en évidence par le fait que les dirigeants anglais n’ont pas déclaré la guerre à l’Union Soviétique lorsque, deux semaines plus tard, ses forces attaquaient la République Polonaise à l’est. La trahison de la Pologne par l’Angleterre et l’hypocrisie des prétendus motifs qui l’ont poussée à déclarer la guerre à l’Allemagne en 1939 ressort de façon plus flagrante encore en 1944 – 45 au moment où les dirigeants anglais ont laissé faire la prise de contrôle et la vassalisation de la Pologne.
La campagne menée par l’Allemagne en mai-juin 1940 s’est conclue en six semaines par une stupéfiante victoire contre des forces Franco-Britannique supérieures en nombre et par l’éjection des troupes britanniques hors de l’Europe continentale. Pourtant, dans le sillage de ce triomphe historique, Hitler et son gouvernement vont à nouveau faire une tentative pour faire cesser la guerre. (Cette tentative ayant été faite en 1940, après la rédaction et la publication de l’essai du Docteur Stieve, elle n’apparaît pas dans le texte reproduit ici)
Le 19 juillet 1940, lors d’un discours devant le Reichstag radiodiffusé à l’attention du monde entier, le dirigeant allemand déclare :
De Londres me parvient à présent un cri – ce n’est pas un cri poussé par le peuple, mais plutôt par les politiciens – la guerre doit plus que jamais se poursuivre… Croyez-moi, chers députés, je ressens un dégoût instinctif pour ce genre de parlementaires sans scrupules, broyeurs des peuples et des nations. Je n’ai jamais eu l’intention de faire la guerre, mais plutôt de bâtir un nouvel ordre social du plus haut niveau culturel. Chaque année de cette guerre m’éloigne de ce travail. Mr. Churchill a de nouveau déclaré qu’il voulait la guerre…J’ai pleinement conscience de ce qu’avec notre réponse, qui viendra un jour, viendront aussi des malheurs et des souffrances sans nom pour beaucoup de gens.
« … En ces heures, je sens l’impérieux devoir, dicté par ma conscience, de lancer un nouvel appel à la raison à l’Angleterre. Si je peux le faire, c’est que je ne plaide pas en tant que vaincu mais plutôt comme un vainqueur parlant au nom de la raison. Je ne vois rien qui obligerait à poursuivre cette guerre. Je suis affligé à l’idée des sacrifices qu’elle va réclamer. Peut-être Mr. Churchill rejettera-t-il encore notre proposition avec dédain en disant qu’elle ne fait que trahir la peur et nos doutes sur la victoire finale. Si tel était le cas, j’aurais au moins déchargé ma conscience pour ce qui va arriver. »
A la suite de cet appel, les officiels allemands contactèrent l’Angleterre par voie diplomatique. Mais Winston Churchill et son gouvernement rejetèrent l’initiative et ont au contraire insisté pour poursuivre la guerre – avec, bien sûr, des conséquences terribles pour l’Europe et le monde.
C’est bien entendu totalement faux, le but de Sputnik en l’occurrence était de dénigrer un prix dont ils avaient des raisons de penser qu’il ne serait pas attribué à un Russe, ou alors si, à un Russe Anti-Poutine : l’argumentation est claire, le prix Nobel est un outil occidental, il n’a rien d’objectif, ni même de consensuel, la preuve, Hitler a failli l’avoir. Notons dans cet article, que Sputnik n’a pas osé mettre « paix » dans le titre pour ne pas trop choquer avec le voisinage d’Hitler, de même ils ont mis Mussolini pour amortir un peu le choc. Une Vérification sur Wikipédia indique qu’un certain Erik Brandt, membre du parlement suédois – le pays du Nobel – a, en effet, proposé dans une lettre datée du 1er février 1939, Adolf Hitler pour le Prix Nobel de la paix. La note précise que Brandt était antifasciste et qu’il a proposé cette candidature comme un « commentaire ironique » à la proposition d’attribuer le prix à Neville Chamberlain. Une initiative similaire avait été mise en œuvre l’année précédente par Gertrude Stein.
Mais prenons un instant ce titre au sérieux. Il existe un fascicule publié en 1940 à Berlin intitulé « Ce que le monde n’a pas voulu ». Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’en trouver une version d’époque dans un grenier, ils peuvent s’adresser à Vincent Reynouard qui l’a réimprimé, et, en attendant, voici une traduction d’une présentation de ce texte par l’historien Mark Weber en juin 2013, ce n’est pas si vieux, sur le site de l’Institute for historical review voici le lien vers la version originale en anglais : « What the world rejected »
Rappelons aussi avant de commencer la lecture de cette présentation que le Vatican a été la première grande puissance à reconnaître le Reich. Maintenant, place à Mark Weber.
Francis Goumain
Ce que le Monde n’a pas voulu
Les offres de paix faites par Hitler entre 1933 et 1939
Avant-ProposMême parmi ceux qui se considèrent bien informés sur Adolf Hitler et le Troisième Reich, peu connaissent l’existence des nombreux efforts du dirigeant Allemand pour la paix en Europe avec, notamment, des propositions concrètes de réductions des armements et de limitations des arsenaux dont les dirigeants Français, Anglais et d’autres puissances ont fait fi.
Le 17 mai 1933, Hitler, à l’occasion de son premier grand discours de politique étrangère suivant sa prise de fonction en tant que chancelier, se livra devant le Reichstag à un véritable plaidoyer en faveur de la paix, de l’égalité des droits et de la compréhension mutuelle entre les nations. Il s’est montré si convaincant dans son appel à la raison qu’il a été entendu même par les représentants du parti d’opposition Social-Démocrate. Deux ans plus tard, dans son allocution au Reichstag du 21 mai 1935, le dirigeant Allemand soulignait de nouveau la nécessité d’une paix basée sur un respect mutuel et l’égalité des droits. Même le Times de Londres jugea le discours « Sensé, franc et exhaustif ».
De tels appels n’étaient pas pure rhétorique. C’est ainsi que le 31 mars 1936, le gouvernement d’Hitler exposa un plan complet pour le renforcement de la paix en Europe. Le projet comportait différents points tels que la complète démilitarisation de le Rhénanie, un pacte pour la sécurité en Europe de l’ouest et l’interdiction catégoriques des bombes incendiaires, des gaz toxiques, des chars lourds et de l’artillerie lourde.
Même si ce large éventail de propositions, et d’autres similaires, ont été rejetés par les dirigeants à Londres, Paris, Varsovie et Prague, les initiatives d’Hitler n’ont pas toujours été vaines. On peut citer le cas du pacte de non-agression conclut pour dix ans en janvier 1934 entre son gouvernement et la Pologne. (Malheureusement, l’esprit du traité n’a plus été respecté par ceux qui ont pris la succession à Varsovie du Maréchal de Pologne, Pilsudski, décédé en 1935.) On doit aussi citer ce qui fût sans doute un des plus importants succès d’Hitler en politique étrangère : un accord naval global avec l’Angleterre conclu en juin 1935. (Au passage, cet accord rendait caduque le Traité de Versailles, démontrant par là-même que ni Londres ni Berlin ne le considéraient plus comme valide)
Durant des années, Hitler aura recherché, sinon une alliance avec l’Angleterre, du moins une relation cordiale basée sur le respect mutuel. En conséquence de quoi, il s’efforça d’éviter tout ce qui aurait pu blesser la fierté ou la sensibilité de la Grande-Bretagne, et s’abstint de faire une quelconque proposition qui aurait pu heurter ou menacer ses intérêts. Hitler travaillait de même à une relation cordiale avec la France, prenant soin, là aussi, de ne rien faire ou dire qui aurait pu offenser sa fierté ou empiéter sur ses intérêts nationaux. On peut mesurer la sincérité des propositions d’Hitler à la France et la réalité de ses craintes d’une possible agression militaire de celle-ci contre l’Allemagne par l’importance des ressources humaines et financières qu’il a consacré à l’édification des fortifications de la « Ligne Siegfried » pour défendre la frontière ouest de son pays.
Les années passant, les historiens ont pris l’habitude ou d’ignorer les initiatives d’Hitler pour réduire les tensions et promouvoir la paix, ou de les considérer comme des manœuvres. Mais si les hauts responsables en Angleterre et en France au cours des années trente avaient réellement vu ces propositions comme étant du bluff il leur suffisait, pour démontrer qu’elles n’étaient que des intentions de façade, de prendre leur auteur au mot. Leur fin de non-recevoir donne plutôt l’impression qu’ils croyaient les propositions d’Hitler sérieuses, mais qu’ils les ont quand même rejetées parce que les accepter pouvait signifier la remise en cause de la prédominance Franco-Britannique en Europe.
Dans l’essai qui va suivre, un universitaire allemand revient sur les propositions faites par Hitler et son gouvernement – particulièrement au cours de l’année précédant l’éclatement du conflit en 1939 – pour promouvoir la paix et l’égalité des droits en Europe, réduire les tensions et limiter au maximum la production et le déploiement des armements.
L’auteur, Friedrich Stieve (1884-1966), était un historien et diplomate allemand. Durant la première guerre mondiale il occupa un poste d’attaché de presse à l’ambassade d’Allemagne à Stockholm. Il fût nommé ambassadeur en Lettonie de 1928 à 1932 par le gouvernement de l’Allemagne alors une démocratie. Il partit ensuite pour Berlin où il dirigea le bureau des affaires politiques du ministère des affaires étrangères de l’Allemagne de 1932 à 1939. Il était titulaire d’un doctorat de l’université d’Heidelberg et était membre de l’académie des sciences prussienne. Parmi les ouvrages de Stieve on trouve, notamment, Geschichte des deutschen Volkes (1939), Wendepunkte europäischer Geschichte vom Dreißigjährigen Krieg bis zur Gegenwart (1941) ainsi qu’un recueil de poème.
On trouvera ici la traduction du long essai du Dr. Stieve, Was die Welt nicht wollte: Hitlers Friedensangebote 1933-1939, édité par le Centre d’Information Allemand en un fascicule de 16 pages à Berlin en 1940. L’ouvrage a également fait l’objet d’une édition en français et en espagnol, en anglais le fascicule a été édité en 1940, semble-t-il, par le Washington Journal of Washington, DC.
En 1939, Hitler ne voulait pas d’une guerre, encore moins d’une conflagration générale. Il s’employait à la résolution pacifique du litige avec la Pologne au sujet du statut de la ville-Etat, ethniquement allemande, de Dantzig et de la zone du « Corridor » qui constituait la cause immédiate du conflit. La sincérité de son désir de paix en1939, et sa crainte d’une nouvelle guerre mondiale, a été confirmée par de nombreux universitaires dont l’éminent historien britannique A.J.P. Taylor. C’est, bien entendu, la déclaration de guerre à l’Allemagne par l’Angleterre et la France le 3 septembre 1939, faite avec le secret encouragement du Président américain Roosevelt, qui a transformé un choc local entre l’Allemagne et la Pologne en une guerre à l’échelle d’un continent.
Pour justifier sa déclaration de guerre, l’Angleterre a protesté de ce que l’Allemagne avait violé la souveraineté de la Pologne et menacé son indépendance. L’inanité et la mauvaise foi des raisons avancées est mis en évidence par le fait que les dirigeants anglais n’ont pas déclaré la guerre à l’Union Soviétique lorsque, deux semaines plus tard, ses forces attaquaient la République Polonaise à l’est. La trahison de la Pologne par l’Angleterre et l’hypocrisie des prétendus motifs qui l’ont poussée à déclarer la guerre à l’Allemagne en 1939 ressort de façon plus flagrante encore en 1944 – 45 au moment où les dirigeants anglais ont laissé faire la prise de contrôle et la vassalisation de la Pologne.
La campagne menée par l’Allemagne en mai-juin 1940 s’est conclue en six semaines par une stupéfiante victoire contre des forces Franco-Britannique supérieures en nombre et par l’éjection des troupes britanniques hors de l’Europe continentale. Pourtant, dans le sillage de ce triomphe historique, Hitler et son gouvernement vont à nouveau faire une tentative pour faire cesser la guerre. (Cette tentative ayant été faite en 1940, après la rédaction et la publication de l’essai du Docteur Stieve, elle n’apparaît pas dans le texte reproduit ici)
Le 19 juillet 1940, lors d’un discours devant le Reichstag radiodiffusé à l’attention du monde entier, le dirigeant allemand déclare :
De Londres me parvient à présent un cri – ce n’est pas un cri poussé par le peuple, mais plutôt par les politiciens – la guerre doit plus que jamais se poursuivre… Croyez-moi, chers députés, je ressens un dégoût instinctif pour ce genre de parlementaires sans scrupules, broyeurs des peuples et des nations. Je n’ai jamais eu l’intention de faire la guerre, mais plutôt de bâtir un nouvel ordre social du plus haut niveau culturel. Chaque année de cette guerre m’éloigne de ce travail. Mr. Churchill a de nouveau déclaré qu’il voulait la guerre…J’ai pleinement conscience de ce qu’avec notre réponse, qui viendra un jour, viendront aussi des malheurs et des souffrances sans nom pour beaucoup de gens.
« … En ces heures, je sens l’impérieux devoir, dicté par ma conscience, de lancer un nouvel appel à la raison à l’Angleterre. Si je peux le faire, c’est que je ne plaide pas en tant que vaincu mais plutôt comme un vainqueur parlant au nom de la raison. Je ne vois rien qui obligerait à poursuivre cette guerre. Je suis affligé à l’idée des sacrifices qu’elle va réclamer. Peut-être Mr. Churchill rejettera-t-il encore notre proposition avec dédain en disant qu’elle ne fait que trahir la peur et nos doutes sur la victoire finale. Si tel était le cas, j’aurais au moins déchargé ma conscience pour ce qui va arriver. »
A la suite de cet appel, les officiels allemands contactèrent l’Angleterre par voie diplomatique. Mais Winston Churchill et son gouvernement rejetèrent l’initiative et ont au contraire insisté pour poursuivre la guerre – avec, bien sûr, des conséquences terribles pour l’Europe et le monde.
Mark Weber, juin 2013