On
ne cesse de nous bassiner ces temps derniers avec le problème de
l’entrée à l’université et sur le niveau déplorable des candidats. D’où
l’idée d’instaurer un examen d’entrée. C’est prendre le problème à
l’envers. Le problème de l’université c’est d’abord celui de
l’enseignement primaire et secondaire. Cet enseignement, tout l’indique
est déficient. Faute de vouloir sélectionner avant, on sélectionne
après, c’est-à-dire celui où l’on postule au chômage.
Tout
remonte à cette parole imbécile autant qu’irréaliste du zombie
Jean-Pierre Chevènement – ministre de l’Education nationale de 1984 à
1986 – qui lança l’idée que 80% d’une classe d’âge accède au
baccalauréat. Or, pour répondre à un tel objectif, il fallait
nécessairement baisser le niveau de l’enseignement ce qui a entraîné
celui des profs. Aujourd’hui, la plupart des bahuts affichent des
réussites au bac de l’ordre de 70 à 90%. Cela ne veut rien dire comme le
constate l’université.
Que
nous indique la réalité ? En regardant rétrospectivement, à une époque
où le bac signifiait quelque chose – grosso modo jusqu’en 1968 – seuls
30% d’une classe d’âge avait le bac. Et sur ces 30% tous n’avaient pas
accès à l’université. Ce chiffre, d’une génération l’autre, n’a pas
changé, malgré l’apparent succès du bac version light. Sauf
qu’aujourd’hui, cela revient à condamner 70% d’une classe d’âge à
l’errance professionnelle. Il ne s’agit pas de dire ici qu’avant c’était
mieux. Avant, c’était plus efficace. Si l’on veut faire une réforme de
l’enseignement, il faut revoir le curseur. Et d’amener 100% d’une classe
d’âge au… certificat d’études primaires. Et orienter 70% des potaches
vers l’enseignement professionnel – qu’il soit industriel, secondaire ou
tertiaire. Il faut donc revaloriser le travail manuel. Aujourd’hui,
comme par hasard, tout gamin ayant en poche un diplôme technique a plus
de chance de trouver du travail qu’un diplômé es-université. La France a
nettement plus besoin de gens sachant se servir et de leurs mains et de
leur tête qu’un baltringue d’énarque, candidat aux catastrophes
annoncées.
On
a en France un savoir-faire artisanal unique au monde. Ce savoir ne se
transmet pas uniquement dans les livres mais au contact direct avec la
matière et donc d’un professionnel qui guide vos pas. Car, il y a une
intelligence de la main qui agit en liaison avec le cerveau. On a
tendance à trop souvent l’oublier.
Enfin,
on n’entre pas en apprentissage à 18 ou 20 ans. On y entre à 14 ans,
âge auquel l’adolescent absorbe tout et surtout n’est pas encore trop
pollué par toutes ces niaiseries audiovisuelles. L’apprentissage à 14
ans, a une autre vertu : il donne un but à l’adolescent et lui évite le
vague à l’âme des paradis artificiels.
C’est
sur de telles évidences que l’on devrait reconstruire notre système
éducatif. Avant que le Coran ne soit obligatoire dans nos écoles.