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samedi 1 septembre 2018

Short ou mini-jupe ?

Bien des hommes vous le diront. On ne regarde pas une femme de la même façon selon qu’elle porte un short ou une mini-jupe. Mais où veux-tu en venir, êtes-vous en train de vous demander. Enfin, ceux qui me tutoient. Les autres le font avec plus de déférence, mais le font quand même. Il faut bien dire que l’entrée en matière est curieuse. Et nécessite un certain développement.

Remarquez, tout d’abord, que je n’imagine pas que l’homme ne regarde pas la femme. C’est le postulat de base, même si je suis assez informé pour savoir qu’il est des hommes qui regardent plutôt les hommes en short que les femmes. Et la question serait, dans ce cas, identique : l’homme qui regarde prioritairement les hommes en short le fait-il de la même façon selon qu’il est en short ou en mini-jupe ? Non, à bien y réfléchir ; à part en Écosse, la question ne se pose pas. 

Revenons à notre propos de départ. Le regard porté par un homme sur une femme est différent selon que celle-ci porte un short ou une mini-jupe. Pourquoi ?

Un ingénieur répondrait que la surface visible étant la même, il n’y a pas de raison rationnelle d’avoir de la jambe un regard différent. Mais si cet ingénieur n’a pas perdu, dans des études trop rationnelles, le sens de l’espoir, il ajouterait qu’il reste une possibilité dans le cas de la jupe, pour ne pas dire une chance, que la partie visible soit rendue plus importante dans le cas de vent ou de mouvement de la propriétaire des jambes, comme par exemple si la dame se baisse dans un supermarché pour prendre ce qui est dans le rayon le plus bas. Ce qui justifie un intérêt accru, car la partie de la femme directement mitoyenne du haut des jambes fait partie de celles que l’homme regarde avec une acuité toute particulière.
Un philosophe répondrait qu’il s’agit d’un parallèle qui s’établit naturellement avec le fait de croire en Dieu ou pas. Le port du short rappelle que l’homme sait que Dieu existe, mais qu’il ne peut le voir. La mini-jupe laisse, elle, espérer que Dieu pourra donner de temps en temps de ses nouvelles. Reconnaissons que cette vision que l’on pourrait qualifier d’ontologique du vêtement féminin est un peu capillotractée. 

Un savant, un chercheur, rappellera qu’il n’apparaît pas utile de se poser ce genre de question, l’anatomie féminine est connue des hommes depuis la haute Antiquité et l’ensemble composé d’une femme, de sa paire de jambes et de la partie qui les relie ne peut donner lieu à une quelconque surprise. Il ne lui apparaîtra pas de différence entre les deux visions, jupe ou short. Sauf s’il est poète ou s’il a gardé son âme d’enfant… plutôt d’adolescent !
Un poète dira exactement le contraire, et même si la connaissance de l’ensemble est effectivement acquise, la vision de la jupe lui permettra sans voir d’imaginer ce qu’elle cache, alors que le port du short lui confirmera que cela cache quelque chose, mais sans lui donner l’envie imaginer. 

Il m’apparaît urgent, alors, de me demander ce que pense l’homme politique de cette épineuse question : pourquoi l’homme ne regarde-t-il pas la femme de la même façon selon qu’elle porte un short ou une mini-jupe ? Je crains qu’il n’ait pas très envie de nous donner une réponse à cette question, certainement de peur que l’on considère sa réponse à l’aune de ce qu’est son programme : la promesse d’une mini-jupe un jour de grand vent pour être élu, un pantalon de survêtement doublé d’une combinaison de ski quand il l’est. Et, entre les deux, l’explication, ce que c’est pour notre bien. Si vous ne pouvez pas donner quelque chose à quelqu’un, apprenez-lui, au moins, comment s’en passer, disait Coluche.

Christian Gentiletti

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