Le Figaro consacre à la Syrie ses deux premières pages intérieures. Leur parti-pris évident contre le Président Assad s’exprime à travers les clichés et les dénis dont les Occidentaux ont été abreuvés depuis 7 ans au long d’une désinformation systématique dont on cherche les causes qu’on espère désintéressées. En première page, un éditorial condense et accentue l’aveuglement du grand quotidien « de droite » sur la situation syrienne. D’abord, il focalise l’attention sur Idlib, cette province frontalière de la Turquie, au Nord-Ouest de la Syrie, en précisant qu’elle est le dernier refuge des rebelles dans la mesure où l’Armée syrienne et ses alliés ont négocié la reddition d’autre poches contre le transfert des combattants dans ce secteur. Le mot « rebelle » est un générique édulcoré. La principale force rebelle de cette zone est constituée par le Tahrir Al-Cham, ex Al-Nosra, ex Al-Qaïda. Il s’agit de salafistes jihadistes, bref de terroristes. Il n’est pas sérieux de les oublier, et du même coup d’éviter de dire qui les a soutenus et qui les soutient encore. Ils se battent davantage contre les autres rebelles, ceux de la prétendue ASL, par exemple, qui n’existe que grâce à la Turquie toujours prête à aider ses amis « Frères Musulmans ». Les monarchies wahhabites rivales du Golfe, le Qatar et l’Arabie Saoudite, mais aussi les Occidentaux, dont la France ont également contribué au désordre sanglant qui s’est répandu en Syrie. C’est Fabius qui disait naguère qu’Al-Nosra faisait du « bon boulot »… en massacrant les chrétiens, sans doute ? Ce rôle prépondérant de l’étranger est perceptible sur la carte puisque les bastions « rebelles » y étaient ou sont installés aux frontières. Les trois provinces récemment libérées dans le sud jouxtaient la Jordanie et Israël et étaient comme par hasard observées de très près par les Occidentaux. A Idlib, ce sont les Turcs. Faut-il rappeler que personne ne leur a demandé ni permis juridiquement d’être là, alors que Russes et Iraniens interviennent à la demande du gouvernement légal de la Syrie. Encore est-il nécessaire d’ajouter que deux autres zones échappent encore au gouvernement syrien : une poche désertique à la frontière jordanienne où se trouve implantée une base américaine parfaitement illégale qui empêche toute approche de l’armée nationale syrienne et de ses alliés. De temps à autre, un groupe rebelle en part pour attaquer des unités de l’armée régulière. Cette situation bafoue le droit international et donne un aspect comique au titre de l’article » Désordre mondial » qui reprenait une récente critique britannique à l’encontre de la Russie. Franchement, qui de la Libye à la Syrie a créé le désordre depuis 2011 ? Qui rétablit l’ordre et cherche à restaurer la paix et l’union nationale en Syrie ? Comment prendre au sérieux une information qui ment avec obstination et qui est désavouée par les faits ? L’autre secteur passé sous silence est beaucoup plus vaste : il comprend notamment tout le territoire au nord de l’Euphrate de la frontière turque à l’Irak, et une poche autour de Raqqa. Celui-là est sous le contrôle des milices kurdes marxistes appuyées par les Occidentaux et réprouvées par les Turcs. Elle comprend de nombreux gisements pétroliers dont la production est évidemment volée à la Syrie. Sans doute est-ce là encore une expression du droit et de l’ordre pour lesquels se battent nos chères démocraties occidentales… Assimiler l’ordre à l’incohérence et au mépris des droits, tels que la souveraineté, relève d’une sorte de record dans le contresens, à moins qu’il ne s’agisse de mauvaise foi.
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samedi 1 septembre 2018
Syrie et désinformation
Le Figaro consacre à la Syrie ses deux premières pages intérieures. Leur parti-pris évident contre le Président Assad s’exprime à travers les clichés et les dénis dont les Occidentaux ont été abreuvés depuis 7 ans au long d’une désinformation systématique dont on cherche les causes qu’on espère désintéressées. En première page, un éditorial condense et accentue l’aveuglement du grand quotidien « de droite » sur la situation syrienne. D’abord, il focalise l’attention sur Idlib, cette province frontalière de la Turquie, au Nord-Ouest de la Syrie, en précisant qu’elle est le dernier refuge des rebelles dans la mesure où l’Armée syrienne et ses alliés ont négocié la reddition d’autre poches contre le transfert des combattants dans ce secteur. Le mot « rebelle » est un générique édulcoré. La principale force rebelle de cette zone est constituée par le Tahrir Al-Cham, ex Al-Nosra, ex Al-Qaïda. Il s’agit de salafistes jihadistes, bref de terroristes. Il n’est pas sérieux de les oublier, et du même coup d’éviter de dire qui les a soutenus et qui les soutient encore. Ils se battent davantage contre les autres rebelles, ceux de la prétendue ASL, par exemple, qui n’existe que grâce à la Turquie toujours prête à aider ses amis « Frères Musulmans ». Les monarchies wahhabites rivales du Golfe, le Qatar et l’Arabie Saoudite, mais aussi les Occidentaux, dont la France ont également contribué au désordre sanglant qui s’est répandu en Syrie. C’est Fabius qui disait naguère qu’Al-Nosra faisait du « bon boulot »… en massacrant les chrétiens, sans doute ? Ce rôle prépondérant de l’étranger est perceptible sur la carte puisque les bastions « rebelles » y étaient ou sont installés aux frontières. Les trois provinces récemment libérées dans le sud jouxtaient la Jordanie et Israël et étaient comme par hasard observées de très près par les Occidentaux. A Idlib, ce sont les Turcs. Faut-il rappeler que personne ne leur a demandé ni permis juridiquement d’être là, alors que Russes et Iraniens interviennent à la demande du gouvernement légal de la Syrie. Encore est-il nécessaire d’ajouter que deux autres zones échappent encore au gouvernement syrien : une poche désertique à la frontière jordanienne où se trouve implantée une base américaine parfaitement illégale qui empêche toute approche de l’armée nationale syrienne et de ses alliés. De temps à autre, un groupe rebelle en part pour attaquer des unités de l’armée régulière. Cette situation bafoue le droit international et donne un aspect comique au titre de l’article » Désordre mondial » qui reprenait une récente critique britannique à l’encontre de la Russie. Franchement, qui de la Libye à la Syrie a créé le désordre depuis 2011 ? Qui rétablit l’ordre et cherche à restaurer la paix et l’union nationale en Syrie ? Comment prendre au sérieux une information qui ment avec obstination et qui est désavouée par les faits ? L’autre secteur passé sous silence est beaucoup plus vaste : il comprend notamment tout le territoire au nord de l’Euphrate de la frontière turque à l’Irak, et une poche autour de Raqqa. Celui-là est sous le contrôle des milices kurdes marxistes appuyées par les Occidentaux et réprouvées par les Turcs. Elle comprend de nombreux gisements pétroliers dont la production est évidemment volée à la Syrie. Sans doute est-ce là encore une expression du droit et de l’ordre pour lesquels se battent nos chères démocraties occidentales… Assimiler l’ordre à l’incohérence et au mépris des droits, tels que la souveraineté, relève d’une sorte de record dans le contresens, à moins qu’il ne s’agisse de mauvaise foi.