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samedi 8 septembre 2018

Blanquer prépare le recrutement des profs par copinage et la disparition des programmes nationaux

Blanquer prépare le recrutement des profs par copinage et la disparition des programmes nationaux

Que 10% des enseignants soient nommés sur profil, sur compétences particulières ?

Sur le papier, l’idée est bonne. C’est déjà le cas pour un certain nombre de professeurs qui, au lieu de passer à la moulinette des mutations intra ou inter académiques, tant de points par année d’ancienneté, tant de points pour le rapprochement de conjoints, pour les enfants…. postulent sur des postes à profil.

C’est le cas, par exemple, pour les professeurs qui enseignent la physique-chimie ou l’histoire-géographie en anglais ou en allemand dans les classes dites européennes de lycée. Ils font acte de candidature, leur ‘inspecteur étudie les demandes, compare les C.V, convoque éventuellement les postulants pour un entretien… Ils peuvent faire plusieurs demandes de postes spéciaux dans leur académie, et s’ils ne sont pas pris, ils obtiendront un poste comme tout le monde, après la moulinette des points.
Naturellement, ce système ne met pas à l’abri des copinages, des snobismes, des postes à profil créés pour un tel… mais ils sont encore relativement peu nombreux, et il n’y en a pas dans toutes les disciplines.

Or, ce que veut faire Blanquer est très différent.

https://francais.rt.com/france/53658-rh-dans-ecoles-pour-recruter-professeurs-privatisation-ecole-marche

Il veut recruter directement des enseignants ( qui ne seront donc pas titulaires, très vraisemblablement)  par des établissements qui auront créé des profils particuliers, des besoins particuliers…
Les mauvaises langues ( et RT qui ne connaît pas bien, sans doute, le système éducatif français ) diront que les établissements de haute gamme parisiens, par exemple vont se faire une joie de participer à l’hallali et d’extraire les meilleurs enseignants…
Erreur. Ils ont déjà les meilleurs enseignants. Que croyez-vous ? Que Janson de Sailly, Condorcet,  Louis le Grand, Fénelon… n’ont que des gauchistes pratiquant la méthode Freinet ou l’égalitarisme ravageur ? Non seulement ils recrutent sur les quartiers huppés, ce qui aide, mais ils sont parvenus à attirer et conserver les meilleurs enseignants, avec un grand nombre d’agrégés… convaincus de devoir former une élite. Voir les classements des lycées parisiens, notamment ceux qui affichent 100 pour cent de réussite…
Alors ? Que veut faire Blanquer ? 
Si vous ne le savez pas, dans de très nombreux collèges de l’académie l’accueil des étrangers non francophones est une priorité nationale, et les classes spéciales qui leur sont réservées se multiplient….
Il est évident que l’on va recruter des gens qui ressemblent aux enfants de clandestins sans passer par les fourches caudines des concours ( Capes, Agrégation…) avec le recrutement, dans les quartiers, de « grands frères »  chargés de faire la paix à l’école. D’acheter la paix à l’école. Et autant de CPF qui ne seront pas au chômage.
De façon très tendancieuse, on va créer des postes à profil pour des zigs, des copaines… très engagés politiquement, à qui on pourra demander de faire le sale boulot, traduisez la manipulation de nos chères têtes blondes. Imaginez que des milliers de De Cock soient en embuscade pour obtenir des postes de professeur sans montrer patte blanche… Et les associations vampires vont s’engouffrer là-dedans, évidemment. Déjà que la LDH ou SOS racisme viennent faire des cours à nos gosses sur l’accueil des migrants…
Enfin, le résultat est que c’est la fin du même enseignement pour tous, quel que soit la ville ou la région que l’on habite. Chaque établissement va pouvoir se faire un programme local, avec des enseignants recrutés spécifiquement  ( à quel niveau ? l’histoire ne le dit pas encore mais je crains le pire ). C’est la fin de l’éducation nationale, la fin des programmes nationaux, la fin de l’école française… Et la fin de l’égalité républicaine. Même si elle n’existe plus que sur le papier actuellement, on peut la restaurer. Avec Blanquer-Macron, c’est fini.

Mais cela ne m’étonne pas, Blanquer est un obsédé de l’autonomie des établissements…
J’avais insisté, lorsque nous avons appris que Blanquer serait Ministre de l’Education nationale, sur sa fascination fort inquiétante pour l’autonomie des établissements.
[…]

I L’essentiel, pour Blanquer, c’est l’évaluation…

Je peux vous assurer que l’on passe déjà plus de temps à construire des outils d’évaluation et à évaleur qu’à enseigner… Imaginez la suite avec Blanquer. Les passages grisés rapportent des paroles de Blanquer :
[…]
« Il ne s’agit pas d’inventer une nouvelle machinerie éducative, une nouvelle bureaucratie, mais au contraire de libérer les acteurs. Pour développer l’humain en l’homme et en l’enfant, il faut de la liberté et de la responsabilité. Il faut donc garantir l’autonomie des acteurs, qui sont à même de définir des solutions. Il faut ensuite les évaluer, de façon à ce qu’il y ait de la confiance a priori et du contrôle a posteriori, plutôt que l’inverse. »

II La conséquence de l’évaluation à tout crin, c’est l’autonomie des acteurs, traduisez des établissements.

Nous y voici.
Une éducation nationale ? Fini.
Un programme national ? Fini.
La règle, dorénavant, va être le système privé appliqué au système public. Autonomie des établissements qui pourront faire ce qu’ils voudront, recruter qui ils voudront pour faire ce qu’ils voudront, en suivant ou pas les programmes officiels, de moins en moins avec le temps…
Et l’on sent que dans les Territoires perdus de la République les établissements vont être complètement autonomes, très vite. Et donc soumis aux pressions et associations locales. Je ne vous fais pas de dessin.
« Il faut simplement une méthodologie de la réforme […]: il faut d’abord considérer qu’on ne peut pas tout faire, tout de suite et partout. Pour commencer en douceur, il faut donner de la liberté à certains territoires, à certaines structures, sur la base du volontariat. Il faut faire réussir des initiatives à moindre échelle, avant de les généraliser.
Si on prend l’exemple de l’établissement autonome, on n’est pas obligé de le faire tout de suite à 100 %. Même en le voulant, de toutes façons, on n’y arriverait pas. Il faut commencer sur une petite base de 5 à 10 % d’établissements volontaires, montrer que c’est un jeu gagnant pour tout le monde, y compris pour les professeurs qui pourront choisir leur lieu de mutation. Par ailleurs, il faut aussi faire saisir qu’il y a des effets de système et que si un élément administratif est modifié, des éléments pédagogiques le seront aussi : si le recrutement des professeurs est modifié, leur formation le sera également, ainsi que le contenu des programmes. Tout se tient : il faut avoir une vision systémique, qui ne soit pas pyramidale et qui fasse confiance aux acteurs.

La déconstruction avait commencé, puisque l’on ne parlait plus de Clovis et de Charles Martel, que Molière était réduit à des extraits de farces proposées en 5ème et que se multipliaient la littérature de jeunesse parlant de l’esclavage, du racisme, du vivre ensemble…
Les profs et les élèves sont prêts à accueillir les réformes de Blanquer, bien préparées par Belkacem. Il ne manquait plus que cette dernière réforme pour que disparaisse l’Education nationale, remplacée par l’animation à l’anglo-saxonne, histoire de faire irrémédiablement disparaître ce qui nous reste d’élites.
Parents, cherchez, de plus en plus, comment éviter l’école publique… Essayez le privé, l’école à la maison…
Et c’est un professeur qui fut maladivement attaché à l’école républicaine, à l’école publique, à l’ascenseur républicain qui vous le dit.

http://resistancerepublicaine.eu/2017/05/18/blanquer-va-achever-le-boulot-de-belkacem-son-terrifiant-programme/

Je ne comprends pas pourquoi et comment Blanquer a réussi à passer pour un rétro… C’est sans doute le plus dangereux de tous, après Belkacem. Et je mesure mes mots. D’ailleurs, le seul fait qu’il ait été choisi par Macron devrait mettre la puce à l’oreille de ses laudateurs…