Le dimanche, Richard Ferrand, le patron si charismatique du groupe LREM à l’Assemblée, a souligné, sur BFM TV, l’enjeu « fondamental » des élections européennes : « Les
Françaises et les Français ont le choix entre l’Europe que porte le
Président Emmanuel Macron et l’Europe d’Orbán, Salvini et compagnie. »
Cette phrase mériterait, à elle seule, une explication de texte.
Passons sur son mépris affiché pour les dirigeants souverainistes et la pommade qu’il passe abondamment à son cher Président, qui incarnerait une vision dynamique. À y regarder de près, son propos révèle, pour qui en doutait, à quel point la conception macronienne de l’Europe rejoint celle de François Hollande.
Richard Ferrand, reprenant l’antienne de son ancien maître socialiste, rejette « un nationalisme et un conservatisme anti-européen à tout crin qui est en train de se développer ». On se souvient que François Hollande, au Parlement de Strasbourg, attaqua Marine Le Pen en déclarant que « le souverainisme, c’est le déclinisme » et en fustigeant « le retour au nationalisme, au populisme, aux extrémismes ». Notre député si novateur ne dit pas autre chose quand il assure que « la force de la France, c’est une Europe qui soit souveraine et qui soit forte, c’est comme ça, aussi, que notre pays tiendra son rang ».
Richard Ferrand prétend qu’il n’y a le choix qu’entre « ceux qui disent que nous avons un avenir européen » dans « la gestion de l’immigration », « la politique de défense », « la capacité de créer une Europe de puissance », « les enjeux d’éducation Erasmus », « la recherche », et « ceux qui disent non, il faut se recroqueviller sur soi parce que, tout seul, on va y arriver mieux ». C’est un peu court. Il ne suffit pas d’affirmer sans démontrer : on attend des arguments pour étayer ce point de vue. S’il est vrai que le débat se situe entre les mondialistes et les patriotes, il le simplifie et le déforme d’une façon caricaturale.
Les pays visés par notre gardien du troupeau LREM n’ont jamais dit qu’ils ne voulaient pas d’Europe ni qu’ils souhaitaient s’isoler (que n’a-t-on reproché à Marine Le Pen la tentation du « repli » !) : ils refusent cette Europe technocratique qui n’a pour ressort que la loi du marché et remplace le débat démocratique par l’imposition de directives. Une autre Europe est possible : une Europe qui ne prive pas les nations de leur souveraineté, une Europe des alliances librement consenties, une Europe des projets décidés en commun, une Europe qui ne renonce pas à son âme ni à ses racines. C’est entre ces deux conceptions de l’Europe que les Français devront choisir dans quelques mois.
Il est probable que la plupart des partis d’opposition mettront l’accent sur la nécessité de changer fondamentalement l’Europe. Le Rassemblement national, constant dans sa position, La France insoumise, qui veut surtout troquer le moteur capitaliste contre un moteur antilibéral, et même Les Républicains, si Laurent Wauquiez ose franchir le Rubicon et ne ménage pas la chèvre et le chou.
Quant à la République en marche, elle se présentera comme le seul promoteur de l’Europe de demain et répétera, à la manière de François Hollande, qu’il faut plus d’Europe pour sauver l’Europe.
Curieuse façon d’être novateur, que de courir sur les traces d’un ex-Président déchu !
Passons sur son mépris affiché pour les dirigeants souverainistes et la pommade qu’il passe abondamment à son cher Président, qui incarnerait une vision dynamique. À y regarder de près, son propos révèle, pour qui en doutait, à quel point la conception macronienne de l’Europe rejoint celle de François Hollande.
Richard Ferrand, reprenant l’antienne de son ancien maître socialiste, rejette « un nationalisme et un conservatisme anti-européen à tout crin qui est en train de se développer ». On se souvient que François Hollande, au Parlement de Strasbourg, attaqua Marine Le Pen en déclarant que « le souverainisme, c’est le déclinisme » et en fustigeant « le retour au nationalisme, au populisme, aux extrémismes ». Notre député si novateur ne dit pas autre chose quand il assure que « la force de la France, c’est une Europe qui soit souveraine et qui soit forte, c’est comme ça, aussi, que notre pays tiendra son rang ».
Richard Ferrand prétend qu’il n’y a le choix qu’entre « ceux qui disent que nous avons un avenir européen » dans « la gestion de l’immigration », « la politique de défense », « la capacité de créer une Europe de puissance », « les enjeux d’éducation Erasmus », « la recherche », et « ceux qui disent non, il faut se recroqueviller sur soi parce que, tout seul, on va y arriver mieux ». C’est un peu court. Il ne suffit pas d’affirmer sans démontrer : on attend des arguments pour étayer ce point de vue. S’il est vrai que le débat se situe entre les mondialistes et les patriotes, il le simplifie et le déforme d’une façon caricaturale.
Les pays visés par notre gardien du troupeau LREM n’ont jamais dit qu’ils ne voulaient pas d’Europe ni qu’ils souhaitaient s’isoler (que n’a-t-on reproché à Marine Le Pen la tentation du « repli » !) : ils refusent cette Europe technocratique qui n’a pour ressort que la loi du marché et remplace le débat démocratique par l’imposition de directives. Une autre Europe est possible : une Europe qui ne prive pas les nations de leur souveraineté, une Europe des alliances librement consenties, une Europe des projets décidés en commun, une Europe qui ne renonce pas à son âme ni à ses racines. C’est entre ces deux conceptions de l’Europe que les Français devront choisir dans quelques mois.
Il est probable que la plupart des partis d’opposition mettront l’accent sur la nécessité de changer fondamentalement l’Europe. Le Rassemblement national, constant dans sa position, La France insoumise, qui veut surtout troquer le moteur capitaliste contre un moteur antilibéral, et même Les Républicains, si Laurent Wauquiez ose franchir le Rubicon et ne ménage pas la chèvre et le chou.
Quant à la République en marche, elle se présentera comme le seul promoteur de l’Europe de demain et répétera, à la manière de François Hollande, qu’il faut plus d’Europe pour sauver l’Europe.
Curieuse façon d’être novateur, que de courir sur les traces d’un ex-Président déchu !