.

.

vendredi 21 mars 2014

Elections municipales : ce que disent les derniers sondages

Guilhem Richaud
Elections municipales : ce que disent les derniers sondages
 
La tendance donne la droite largement favorite dimanche et prévoit une défaite historique pour la majorité présidentielle. La gauche, déjà fragilisée par un contexte national qui lui est peu favorable, risque de se heurter à un désintéressement de ses sympathisants.

A quelques heures de la trêve des sondages avant le premier tour des élections municipales, les dernières enquêtes d'opinion ont été publiées cette semaine. La tendance est à une vague bleue UMP. Le parti de Jean-François Copé profite du désamour gouvernemental. Le Front National et l'abstention apparaissent comme les arbitres de ce scrutin.


L'UMP largement favorite



Ce n'est pas vraiment une surprise. Souvent le résultat des élections municipales n'est pas favorable au gouvernement. En 2008, un an après la prise de fonction de Nicolas Sarkozy, les listes de droite avaient recueilli 45,49 % des voix, contre 47,94 aux listes de gauche. Dans le dernier sondage publié jeudi par l'institut CSA pour BFM-TV, Le Figaro, Orange et Ricoh, l'UMP, ses alliés MoDem ou UDI et les candidats divers droite sont crédités de 49 %, contre 41 % pour les listes PS, Europe Écologie, Front de gauche et divers gauche. Plus que le résultat, c'est l'écart qui interpelle. Avec de tels résultats, la gauche subirait une déroute proche des élections municipales de 1983 où les électeurs avaient voté à 53,4% pour les listes de droite sanctionnant ainsi les deux premières années du septennat de François Mitterrand.


L'abstention au plus haut



C'est toujours l'inconnue du premier tour. Les électeurs se mobiliseront-ils le jour J ? Traditionnellement faible lors des municipales, le taux d'abstention a grimpé depuis le début des années 2000 (32,6 % au premier tour en 2001, 35,5 % en 2008). Cette année il devrait battre des records. En janvier, un sondage Ifop pour le JDD annonçait la participation autour de 65 %. Deux mois plus tard, on serait tombé à 55 %, voire en dessous des 50 % pour les plus pessimistes. La raison ? "Une démobilisation des sympathisants de gauche", selon l'étude CSA. 69 % des sympathisants de droite se déclarent ainsi tout à fait certains d'aller voter quand ils ne sont que 62 % à gauche.


Ces villes qui pourraient basculer



Sauf surprise, Anne Hidalgo (PS) devrait prendre la succession de Bertrand Delanoë à Paris. Gérard Collomb (PS) est favori à Lyon et Pierre Cohen (PS) devrait entamer un second mandat à Toulouse. A Lille Martine Aubry (PS) bénéficie d'une forte cote de popularité et profite de sa distance avec le gouvernement pour caracoler dans les sondages. A droite, Alain Juppé (UMP) et Christian Estrosi (UMP) s'attendent à des plébiscites à Bordeaux et à Nice.

Ailleurs, c'est très indécis. A Marseille, la bataille entre Jean-Claude Gaudin (UMP) et Patrick Mennucci (PS) s'annonce épique. Dans un mouchoir de poche depuis plusieurs mois, le vainqueur ne devrait être désigné qu'après le résultat dans le "swing sector", les 4e et 5e arrondissements où s'affrontent Bruno Gilles et Marie-Arlette Carlotti. A Strasbourg et Metz, la gauche, longtemps en tête des sondages voit désormais l'UMP requinquée. A Montpellier, Jean-Pierre Moure (PS) semble favori, mais la division à gauche qui pourrait entraîner une quadrangulaire laisse une chance à Jacques Domergue (UMP-UDI-MoDem).


Le FN en arbitre



Difficile de prévoir une tendance nationale pour les scores du Front national. Avec 596 listes validées le parti de Marine Le Pen ne sera pas présent partout. Mais pourrait jouer un rôle important. En position éligible à Hénin-Beaumont il pourrait jouer les arbitres dans de nombreuses villes mettant ainsi les futures majorités, de droite ou de gauche, dans des situations peu confortables.
 
Notes