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lundi 31 mars 2014

Municipales 2014 : les Français aux urnes, la gauche inquiète



Municipales 2014 : les Français aux urnes, la gauche inquiète
Le second tour est à haut risque pour le pouvoir socialiste, qui espère limiter la casse. La droite escompte une nette victoire et le FN gagner des villes.

Les Français ont repris le chemin des urnes ce dimanche pour un second tour des municipales à haut risque pour le pouvoir socialiste, qui espère limiter la casse après le revers du premier tour. De son côté, la droite escompte une nette victoire et le FN entend gagner plusieurs villes. A 8 h, les bureaux de vote ont ouvert en métropole, sous un soleil un peu voilé pour une large partie du pays. Les électeurs de Nouvelle-Calédonie avaient été les premiers se rendre dans les bureaux de vote - samedi soir à 22 h heure de Paris compte-tenu du décalage horaire. La Réunion et Mayotte ont commencé à voter également avant la métropole dans la matinée.

Il s'agit du premier scrutin national pour François Hollande depuis le début de son quinquennat, en mai 2012, et l'ampleur de la déconvenue essuyée par les socialistes au premier tour renforce l'hypothèse d'un remaniement rapide, désormais jugé inéluctable. La grosse inconnue demeure le maintien de Jean-Marc Ayrault à son poste, les deux noms les plus souvent cités pour son remplacement éventuel étant ceux de Manuel Valls et Laurent Fabius. De toute évidence, le président Hollande devrait prendre sa décision en tout début de semaine prochaine, peut-être dès lundi, au vu des résultats de dimanche.

6 455 seconds tours

Le scrutin sera clos à 18 h, 19 h ou 20 h selon la taille des communes. Seulement 6 455 d'entre elles sont concernées par le second tour.

A huit heures moins trois, David Michel, 59 ans, attendait à l'entrée de son bureau de vote à Strasbourg, dans le quartier cossu de l'Orangerie. "J'aime bien être le premier à voter", a-t-il confié . "C'est un devoir civique d'aller voter, je préfère être tranquille le matin plutôt que de passer aux heures de pointe", ajoute ce lève-tôt qui n'a pas hésité ce dimanche à braver le changement d'heure pour réaliser son défi personnel des jours d'élection : glisser le premier bulletin dans l'urne transparente.

La mobilisation est l'un des enjeux majeurs de ce second tour, après le taux d'abstention record enregistré la semaine dernière (36,45 %), nettement plus parmi les sympathisants de gauche que ceux de droite, selon les sondages. Du coup les responsables socialistes n'ont eu de cesse, la semaine écoulée, d'appeler l'électorat de gauche à se mobiliser pour espérer limiter les dégâts.

Le FN aux portes de Fréjus et Béziers

Car de nombreuses villes PS sont menacées de basculer à droite : Strasbourg, Toulouse, Saint-Étienne, Reims, Metz, Caen, mais aussi des villes moyennes comme Angoulême, Belfort, Chambéry, Roanne, Périgueux. Même Paris, où Anne Hidalgo, la candidate socialiste, s'est maintenue en tête dans les sondages, annonce un scrutin plus serré que prévu face à la candidate UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet.

La droite (UMP, UDI et divers droite) a elle le vent en poupe. Elle devrait au moins effacer les pertes enregistrées lors des dernières municipales de 2008 (90 villes) dans les communes de plus de 10 000 habitants. Elle ambitionne même une "vague bleue", confirmant les résultats du premier tour, avec pour objectif la direction de nombreuses métropoles et communautés urbaines, l'autre enjeu de ces élections.

Le Front national fonde aussi de grands espoirs, depuis la victoire au premier tour de l'un de ses dirigeants, Steeve Briois, à Hénin-Beaumont, lequel s'apprête dimanche matin à passer l'écharpe tricolore, une fois qu'il aura été élu maire par son conseil municipal. Le parti de Marine Le Pen espère remporter Fréjus et Béziers, où il soutient Robert Ménard. Arrivé en tête dans 21 communes, le FN sera présent dans 328 d'entre elles. Le directeur du festival d'Avignon a menacé de délocaliser l'événement en cas de victoire du candidat du FN, Philippe Lottiaux, arrivé en tête au premier tour.

L'exécutif veut maintiendrait "le cap"

Ce second tour intervient de surcroît à l'issue d'une semaine particulièrement difficile pour la majorité, qui a dû encaisser de nouveaux revers, avec le bond du chômage en février qui atteint le chiffre record de 3,34 millions de personnes, suivi de la censure de la loi Florange sur la reprise de sites rentables - promesse de Hollande - par le Conseil constitutionnel. L'exécutif a assuré qu'il maintiendrait "le cap" tout en assurant avoir entendu le "message" des électeurs au premier tour.

Il est certain qu'un gouvernement remanié et/ou un nouveau Premier ministre abordera une période particulièrement dense pour l'exécutif. Celui-ci doit s'engager dans les prochaines semaines dans les deux réformes phares du quinquennat : le pacte de responsabilité, sur lequel François Hollande mise beaucoup pour stimuler l'emploi, et les 50 milliards d'économies qu'il ambitionne de réaliser d'ici 2017 dans les dépenses publiques.
 
Notes