Maud Pierron |
L'institut YouGov a sondé pour «20 Minutes» les 18-34 ans à quelques jours du premier tour des municipales...
Ils ont peut-être une forte défiance vis-à-vis de la classe politique, mais ils accompliront leur devoir de citoyens. A 59,9%, les jeunes (18-34 ans) iront voter aux élections municipales, selon un sondage YouGov pour 20 Minutes. Seuls 27,5% des sondés affirment qu’ils ne glisseront pas de bulletin dans l’urne et 12,6% ne savent pas encore. «C’est légèrement moins que le niveau d’intention de vote général, autour de 65%, mais c’est assez fort: cela contredit le cliché du jeune qui n’a aucun sens civique», analyse le politologue Thomas Guénolé.
Il note par ailleurs que 24 ans semble être l’âge où se fait la bascule du comportement d’électeurs, les 18-24 ans étant moins nombreux à dire qu’ils iront voter (54,3%) que les 18-34 ans (63,2%). «24, 25 ans semble être l’âge où l’on s’implique plus en tant qu’électeur, ce qui est logique puisqu’on rentre dans la vie active», analyse-t-il. Attention toutefois, prévient la sociologue Anne Muxel, spécialiste du vote des jeunes, car il est «très difficile de prévoir l’intention de vote des Français en général, et plus encore des jeunes, car leur comportement électoral» n’est pas encore régi par des obligations de vote. En 2008, rappelle-t-elle, à peine 50% des jeunes s’étaient mobilisés.
Classiquement, comme leurs aînés, plus les jeunes sondés appartiennent à des catégories socioprofessionnelles élevées, plus ils votent (69,4% pour les CSP+, 53,8% pour les CSP-, 47,5% pour les inactifs).
Une volonté d’affirmation de leur autonomie
Quant à la motivation de leur choix, Anne Muxel note que «la jeunesse se présente comme politisée, fondant ses choix de manière raisonnée, sur des critères politiques stricto sensu, par rapport à son appartenance politique». En effet, les jeunes sondés par YouGov définissent leur choix pour les municipales à 54,3% «sur les différents programmes», à 36,8% par rapport à leur «appartenance politique», à 34,2% par rapport à «la personnalité du maire», et à 4,6% par rapport au choix de leurs parents. Même si les 18-24 ans sont plus nombreux à revendiquer l’influence de leurs parents dans leur choix que les 25-34 ans (8,5% contre 2,6%), ce résultat interpelle la directrice de recherches CNRS en science politique au CEVIPOF: «on sait que l’influence des parents a un rôle tout à fait décisif» sur la construction de l’opinion politique et «le chiffre est tellement infime qu’il ne correspond pas à la réalité». Là encore, analyse-t-elle, «les jeunes veulent affirmer leur autonomie».
Et pourtant, les «jeunes sont des Français comme les autres» au niveau de leurs préoccupations, relève Thomas Guénolé. L’emploi est le thème à traiter en priorité par le maire pour 52,8% des Français, vient ensuite la fiscalité (47,5%) puis la sécurité (36,7%). «C’est le sacro-saint triptyque qui revient», assure le politologue. La seule disparité qui existe entre les 25-34 ans et les 18-24 ans touche la fiscalité: en effet, c’est une priorité pour 53,9% des premiers contre 36,5% pour les seconds. «Ils entrent dans la vie active, ils expérimentent des problématiques beaucoup plus concrètes», rappelle Thomas Guénolé. «Il n’y a pas de vote jeune. Il y a un vote avec quelques spécificités, comme une forte abstention, qui s’aligne sur le vote des Français», résume Anne Muxel.
Ils ont peut-être une forte défiance vis-à-vis de la classe politique, mais ils accompliront leur devoir de citoyens. A 59,9%, les jeunes (18-34 ans) iront voter aux élections municipales, selon un sondage YouGov pour 20 Minutes. Seuls 27,5% des sondés affirment qu’ils ne glisseront pas de bulletin dans l’urne et 12,6% ne savent pas encore. «C’est légèrement moins que le niveau d’intention de vote général, autour de 65%, mais c’est assez fort: cela contredit le cliché du jeune qui n’a aucun sens civique», analyse le politologue Thomas Guénolé.
Il note par ailleurs que 24 ans semble être l’âge où se fait la bascule du comportement d’électeurs, les 18-24 ans étant moins nombreux à dire qu’ils iront voter (54,3%) que les 18-34 ans (63,2%). «24, 25 ans semble être l’âge où l’on s’implique plus en tant qu’électeur, ce qui est logique puisqu’on rentre dans la vie active», analyse-t-il. Attention toutefois, prévient la sociologue Anne Muxel, spécialiste du vote des jeunes, car il est «très difficile de prévoir l’intention de vote des Français en général, et plus encore des jeunes, car leur comportement électoral» n’est pas encore régi par des obligations de vote. En 2008, rappelle-t-elle, à peine 50% des jeunes s’étaient mobilisés.
Classiquement, comme leurs aînés, plus les jeunes sondés appartiennent à des catégories socioprofessionnelles élevées, plus ils votent (69,4% pour les CSP+, 53,8% pour les CSP-, 47,5% pour les inactifs).
Une volonté d’affirmation de leur autonomie
Quant à la motivation de leur choix, Anne Muxel note que «la jeunesse se présente comme politisée, fondant ses choix de manière raisonnée, sur des critères politiques stricto sensu, par rapport à son appartenance politique». En effet, les jeunes sondés par YouGov définissent leur choix pour les municipales à 54,3% «sur les différents programmes», à 36,8% par rapport à leur «appartenance politique», à 34,2% par rapport à «la personnalité du maire», et à 4,6% par rapport au choix de leurs parents. Même si les 18-24 ans sont plus nombreux à revendiquer l’influence de leurs parents dans leur choix que les 25-34 ans (8,5% contre 2,6%), ce résultat interpelle la directrice de recherches CNRS en science politique au CEVIPOF: «on sait que l’influence des parents a un rôle tout à fait décisif» sur la construction de l’opinion politique et «le chiffre est tellement infime qu’il ne correspond pas à la réalité». Là encore, analyse-t-elle, «les jeunes veulent affirmer leur autonomie».
Et pourtant, les «jeunes sont des Français comme les autres» au niveau de leurs préoccupations, relève Thomas Guénolé. L’emploi est le thème à traiter en priorité par le maire pour 52,8% des Français, vient ensuite la fiscalité (47,5%) puis la sécurité (36,7%). «C’est le sacro-saint triptyque qui revient», assure le politologue. La seule disparité qui existe entre les 25-34 ans et les 18-24 ans touche la fiscalité: en effet, c’est une priorité pour 53,9% des premiers contre 36,5% pour les seconds. «Ils entrent dans la vie active, ils expérimentent des problématiques beaucoup plus concrètes», rappelle Thomas Guénolé. «Il n’y a pas de vote jeune. Il y a un vote avec quelques spécificités, comme une forte abstention, qui s’aligne sur le vote des Français», résume Anne Muxel.
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