Yvon Corre |
Défaite de la gauche, victoire de la droite
et poussée du Front national : c'est ce qu'annoncent la plupart des
observateurs. Reste l'incertitude du nombre de villes perdues ou
gagnées. Pour la majorité comme pour l'opposition, là est l'enjeu.
Jamais ou presque un parti au pouvoir n'a gagné des élections municipales. Ce scrutin ne devrait pas faire exception à la règle. Avec un exécutif très impopulaire, la droite devrait logiquement sortir large vainqueur des élections locales. Contrairement à la gauche, qui craint une démobilisation de son électorat, la droite parie, elle, sur une forte mobilisation du sien.
Combien de villes pour la droite ?
Entre une grande et belle victoire et une victoire pâlichonne, il y a quelques dizaines de villes. En 1983, année que l'on compare volontiers avec 2014, 31 grandes villes avaient été conquises par la droite. En Bretagne, elle avait notamment gagné Brest. On avait alors parlé de vague bleue. Qu'en sera-t-il cette année ? Prudent, Jean François Copé refuse d'évoquer une telle perspective. L'UMP se satisferait d'un solde positif d'une quarantaine de villes de plus de 10.000 habitants. Rappelons qu'en 2008, ce solde avait été de 92 villes pour le PS. Mais pour l'UMP, c'est le gain de Paris et la conservation de Marseille qui feront de la victoire annoncée qu'elle sera éclatante ou pas.
Combien de triangulaires ?
La droite va devoir compter avec le Front national. Du score de ce dernier, et donc du nombre de triangulaires, dépendra l'ampleur de sa victoire. En 2008, le nombre de triangulaires avec le FN avait été assez faible, mais il y a six ans, le parti de Marine Le Pen ne présentait pas autant de listes (120 contre 550 cette année). Cette année, le FN pourrait se maintenir dans plus de 200 villes. À la présidentielle de 2012, la présidente du FN avait franchi la barre des 10 % dans 900 villes. En Bretagne, c'était le cas à Vannes, Brest, Saint-Brieuc, Lorient, Fougères et Saint-Malo, villes où le FN est présent cette année.
Combien de villes pour le FN ?
À partir de combien de villes gagnées, le FN pourra-t-il crier victoire ? Marine Le Pen estime pouvoir remporter une quinzaine de villes, dont l'emblématique Hénin-Beaumont. Ce serait évidemment un joli succès. Seulement trois ou quatre victoires constitueraient un bilan mitigé voire un revers, même si le FN ne manquera pas de faire valoir qu'il aura réussi à faire entrer des centaines d'élus dans les conseils municipaux. Ce qui est certain, c'est que le FN fera mieux qu'en 2008, où il avait eu simplement 64 élus.
La prime au sortant au secours du PS ?
Pour compenser une faible mobilisation de son électorat, le PS, qui gère deux tiers des villes de plus 100.000 habitants et 54 % des communes de plus de 10.000, compte sur la fameuse prime au sortant. Ce n'est pas forcément un mauvais calcul dans la mesure où les maires ont plutôt une bonne image et peuvent se prévaloir de bilans honorables. Ce n'est pas pour rien si, contrairement à la droite qui avait tout intérêt à nationaliser le scrutin, le PS a axé la campagne sur les enjeux de proximité. Les sondages lui donnent plutôt raison : en majorité, les électeurs disent qu'ils se détermineront sur le local.
Combien de villes perdues pour le PS ?
S'il ne peut que laisser des plumes dans ce scrutin, à partir de quel nombre de villes perdues peut-on considérer qu'il s'agira d'une débâcle ou bien d'une défaite honorable ? Plus de 30 grandes villes, cela serait assurément une déroute. Si les pertes étaient par contre limitées à une dizaine, surtout si dans le même temps le PS réussissait à gagner quelques villes comme Marseille, Nancy ou Aix-en-Provence et à conserver Paris, il serait alors en droit de considérer qu'il s'en sort plutôt bien. Et qu'il a échappé au vote sanction.
Jamais ou presque un parti au pouvoir n'a gagné des élections municipales. Ce scrutin ne devrait pas faire exception à la règle. Avec un exécutif très impopulaire, la droite devrait logiquement sortir large vainqueur des élections locales. Contrairement à la gauche, qui craint une démobilisation de son électorat, la droite parie, elle, sur une forte mobilisation du sien.
Entre une grande et belle victoire et une victoire pâlichonne, il y a quelques dizaines de villes. En 1983, année que l'on compare volontiers avec 2014, 31 grandes villes avaient été conquises par la droite. En Bretagne, elle avait notamment gagné Brest. On avait alors parlé de vague bleue. Qu'en sera-t-il cette année ? Prudent, Jean François Copé refuse d'évoquer une telle perspective. L'UMP se satisferait d'un solde positif d'une quarantaine de villes de plus de 10.000 habitants. Rappelons qu'en 2008, ce solde avait été de 92 villes pour le PS. Mais pour l'UMP, c'est le gain de Paris et la conservation de Marseille qui feront de la victoire annoncée qu'elle sera éclatante ou pas.
La droite va devoir compter avec le Front national. Du score de ce dernier, et donc du nombre de triangulaires, dépendra l'ampleur de sa victoire. En 2008, le nombre de triangulaires avec le FN avait été assez faible, mais il y a six ans, le parti de Marine Le Pen ne présentait pas autant de listes (120 contre 550 cette année). Cette année, le FN pourrait se maintenir dans plus de 200 villes. À la présidentielle de 2012, la présidente du FN avait franchi la barre des 10 % dans 900 villes. En Bretagne, c'était le cas à Vannes, Brest, Saint-Brieuc, Lorient, Fougères et Saint-Malo, villes où le FN est présent cette année.
À partir de combien de villes gagnées, le FN pourra-t-il crier victoire ? Marine Le Pen estime pouvoir remporter une quinzaine de villes, dont l'emblématique Hénin-Beaumont. Ce serait évidemment un joli succès. Seulement trois ou quatre victoires constitueraient un bilan mitigé voire un revers, même si le FN ne manquera pas de faire valoir qu'il aura réussi à faire entrer des centaines d'élus dans les conseils municipaux. Ce qui est certain, c'est que le FN fera mieux qu'en 2008, où il avait eu simplement 64 élus.
Pour compenser une faible mobilisation de son électorat, le PS, qui gère deux tiers des villes de plus 100.000 habitants et 54 % des communes de plus de 10.000, compte sur la fameuse prime au sortant. Ce n'est pas forcément un mauvais calcul dans la mesure où les maires ont plutôt une bonne image et peuvent se prévaloir de bilans honorables. Ce n'est pas pour rien si, contrairement à la droite qui avait tout intérêt à nationaliser le scrutin, le PS a axé la campagne sur les enjeux de proximité. Les sondages lui donnent plutôt raison : en majorité, les électeurs disent qu'ils se détermineront sur le local.
S'il ne peut que laisser des plumes dans ce scrutin, à partir de quel nombre de villes perdues peut-on considérer qu'il s'agira d'une débâcle ou bien d'une défaite honorable ? Plus de 30 grandes villes, cela serait assurément une déroute. Si les pertes étaient par contre limitées à une dizaine, surtout si dans le même temps le PS réussissait à gagner quelques villes comme Marseille, Nancy ou Aix-en-Provence et à conserver Paris, il serait alors en droit de considérer qu'il s'en sort plutôt bien. Et qu'il a échappé au vote sanction.
Notes |