Anne
Dupuy, 24 ans, mariée et mère d’un enfant, élève-avocat, diplômée de
Sciences Po Paris, est candidate dans la 8e circonscription du
Val-de-Marne. Elle a accepté de répondre à nos questions :
Vous
avez annoncé votre candidature à l'élection législative pour la 8e
circonscription du Val de Marne sous les couleurs du PCD. Pourquoi vous
lancez-vous en politique ?
« Aime
et fais ce que tu veux ». C’est cette sublime parole de Saint Augustin
que mon mari a fait graver sur mon alliance. Elle m’accompagne partout
désormais et c’est elle qui, sans doute, m’a conduite à déposer ma
candidature aux élections législatives.
Mon
engagement politique se fonde en effet sur le lien d’amour profond qui
m’unit à la France, à sa culture, son histoire et surtout à son peuple.
Je suis convaincue que le peuple français mérite mieux que ce que lui
propose ses dirigeants depuis quelques décennies. Cette conviction
repose sur une vision de l’homme différente de celle qui nous est trop
souvent présentée comme la seule autorisée.
Ainsi,
je suis persuadée que l’homme n’est pas un élément de capital que l’on
peut déplacer sans conséquence d’un point du globe à un autre, mais
qu’il est un être essentiellement enraciné qui ne croît bien que
lorsque la société lui donne les moyens de développer et d’assumer
réellement ce qu’il est.
C’est
la raison pour laquelle je souhaite défendre ardemment cette base
précieuse de la société qu’est la famille en réaffirmant le couple
homme-femme comme sa pierre de fondation et en luttant contre les
dérives ultralibérales-libertaires telles que la GPA ou l’euthanasie. Je
souhaite également promouvoir la mise en place de politiques plus
généreuses dans l’accueil de la vie afin qu’aucune femme ne soit trop
pauvre, trop jeune ou trop seule pour mettre au monde son enfant. Cet
accueil de la vie se décline également dans le soin que nous prenons des
plus faibles que sont les anciens et les malades. Aussi, faut-il
encourager le rétablissement des solidarités naturelles en soutenant les
personnes qui prennent en charge un proche âgé ou handicapé.
C’est
cette même vision de l’homme qui me pousse à vouloir lutter contre les
aberrations d’une politique migratoire qui encourage les déplacements de
masse sans un regard sur la capacité d’intégration et au détriment du
pays d’accueil comme du pays d’origine. Le développement du
communautarisme et ses répercussions en matière de sécurité interdisent
le maintien de positions hypocrites et complaisantes et nous obligent au
contraire à aborder cette question avec lucidité et pragmatisme.
Enfin,
une jeune pousse enracinée ne saurait croître correctement si elle
n’est pas arrosée de ces connaissances qui font grandir et guidée par un
tuteur fiable et solide. C’est pourquoi il est urgent de remettre
l’accent sur l’apprentissage des savoirs fondamentaux à l’école ainsi
que de revaloriser les métiers de l’enseignement. Un homme libre et
critique doit d’abord avoir été, un enfant respectueux de son maître,
enthousiasmé par le récit de Marignan et ému aux larmes par celui
d’Azincourt.
Consciente
de ce que la politique n'est pas la seule voie d'action possible, je
pense néanmoins, confortée par les paroles du pape François, que l'on ne
peut se permettre de la négliger.
Il
me semble que la France a, plus que jamais besoin d’hommes et de femmes
soucieux du bien commun, prêts à prendre leurs distances avec la
politique des idéologues arrogants pour retrouver celle du bon sens. Je
suis de ceux-là.
Avec
Sainte Jeanne d’Arc et Sainte Geneviève comme modèles dans l’existence
et l’ouvrage « Mémoire et identité » de Saint Jean-Paul II comme livre
de chevet, je ne pouvais pas rester plus longtemps dans la passivité de
la critique ! Devenir mère fut certainement l’élément déclencheur d’un
engagement politique en germe depuis plusieurs années, l’état de la
France de demain m’important désormais plus que tout.
Dans cette circonscription
actuellement détenue par le LR Michel Herbillon, qui se représente,
vous allez affronter le candidat DLF, un DVD ainsi que le FN.
N'êtes-vous pas en train de diviser la droite, vérifiant la formule
selon laquelle nous avons la droite la plus bête du monde ?
Avant de tous se réunir sous une même étiquette « droite », il est capital de définir ce que l’on entend par ce terme ! La
droite française est aujourd’hui tellement éclatée et diverse que l’on
ne peut pas raisonnablement prétendre avoir des convictions et s’allier
avec tous ! Une reconstruction de la droite est indispensable.
Je ne la vois pas du tout comme un chantier insurmontable mais plutôt
comme une oeuvre enthousiasmante . La première étape de cette
reconstruction passe, d’après moi, par l’expression dans les urnes.
Plus
que jamais, pour le peuple de droite, ce premier tour des élections
législatives est le moment du vote de conviction, c’est l’occasion rêvée
de faire un vrai choix du coeur pour indiquer aux hommes et femmes
politiques quelle est la droite qu’ils souhaitent voir émerger pour les
années à venir après l’échec des présidentielles.
La
droite la plus bête du monde serait, selon moi, celle qui ne se
saisirait pas de ce scrutin comme d’une chance pour se redéfinir en vue
d’un rassemblement ultérieur plus juste.
Votez
patriote et conservateur par conviction et vous aurez une nouvelle
droite forte et prête à affronter les défis de ces prochaines années.
Votez « utile » et vous donnerez l’impression aux politiciens établis
que vous êtes satisfaits de cette droite mal définie, frileuse et en
échec.
Si vous êtes
élue, serez-vous favorable pour former un groupe parlementaire avec des
élus d'autres partis, qu'ils soient de LR, du PCD, de DLF, du FN... ?
Dans
chacun de ces partis, il y a bon nombre de personnes avec lesquelles je
serais tout fait capable et même heureuse de travailler. Cependant
encore une fois, ce doit être un rassemblement d’idées avant tout !
L’union fait la force, certes, mais l’union de l’erreur fortifie
l’errance. Un groupe de patriotes, soucieux du bien commun réunis pour
une droite conservatrice sur le plan des valeurs sociétales : oui, c’est
ce que, comme de nombreux Français, j’appelle de mes voeux. Cela ne
sera possible que si les électeurs de ce bord font le choix de voter
réellement pour leurs idées lors des élections législatives. Comme le
disait Jean-Frédéric Poisson il y a quelques mois : « À force de ne pas
voter pour ceux avec lesquels vous êtes d'accord, ne vous étonnez pas
qu'ils se fatiguent ».
En
revanche, faire, à l’Assemblée nationale, l’alliance de la droite par
principe c’est courir le risque de voir les idées que je porte avec le
soutien du PCD se diluer dans de grands ensembles immuables ! C’est un
peu ce qui s’est produit avec Sens Commun.
Je
refuse pour ma part d’être la caution morale d’un grand parti,
courtisée en temps d’élections, moquée dès l’échéance passée. Même en
politique, le discours calibré répété par mille communicants a moins de
poids que la parole vraie d’un seul homme libre.