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mercredi 31 mai 2017

Législatives - Anne Dupuy (PCD) : "Une reconstruction de la droite est indispensable"


IMG_1690Anne Dupuy, 24 ans, mariée et mère d’un enfant, élève-avocat, diplômée de Sciences Po Paris, est candidate dans la 8e circonscription du Val-de-Marne. Elle a accepté de répondre à nos questions :

Vous avez annoncé votre candidature à l'élection législative pour la 8e circonscription du Val de Marne sous les couleurs du PCD. Pourquoi vous lancez-vous en politique ?
 
« Aime et fais ce que tu veux ». C’est cette sublime parole de Saint Augustin que mon mari a fait graver sur mon alliance. Elle m’accompagne partout désormais et c’est elle qui, sans doute, m’a conduite à déposer ma candidature aux élections législatives. 
Mon engagement politique se fonde en effet sur le lien d’amour profond qui m’unit à la France, à sa culture, son histoire et surtout à son peuple. Je suis convaincue que le peuple français mérite mieux que ce que lui propose ses dirigeants depuis quelques décennies. Cette conviction repose sur une vision de l’homme différente de celle qui nous est trop souvent présentée comme la seule autorisée. 
Ainsi, je suis persuadée que l’homme n’est pas un élément de capital que l’on peut déplacer sans conséquence d’un point du globe à un autre, mais qu’il est un être essentiellement  enraciné qui ne croît bien que lorsque la société lui donne les moyens de développer et d’assumer réellement ce qu’il est. 

C’est la raison pour laquelle je souhaite défendre ardemment cette base précieuse de la société qu’est la famille en réaffirmant le couple homme-femme comme sa pierre de fondation et en luttant contre les dérives ultralibérales-libertaires telles que la GPA ou l’euthanasie. Je souhaite également promouvoir la mise en place de politiques plus généreuses dans l’accueil de la vie afin qu’aucune femme ne soit trop pauvre, trop jeune ou trop seule pour mettre au monde son enfant. Cet accueil de la vie se décline également dans le soin que nous prenons des plus faibles que sont les anciens et les malades. Aussi, faut-il encourager le rétablissement des solidarités naturelles en soutenant les personnes qui prennent en charge un proche âgé ou handicapé. 

C’est cette même vision de l’homme qui me pousse à vouloir lutter contre les aberrations d’une politique migratoire qui encourage les déplacements de masse sans un regard sur la capacité d’intégration et au détriment du pays d’accueil comme du pays d’origine. Le développement du communautarisme et ses répercussions en matière de sécurité interdisent le maintien de positions hypocrites et complaisantes et nous obligent au contraire à aborder cette question avec lucidité et pragmatisme.
Enfin, une jeune pousse enracinée ne saurait croître correctement si elle n’est pas arrosée de ces connaissances qui font grandir et guidée par un tuteur fiable et solide. C’est pourquoi il est urgent de remettre l’accent sur l’apprentissage des savoirs fondamentaux à l’école ainsi que de revaloriser les métiers de l’enseignement. Un homme libre et critique doit d’abord avoir été, un enfant respectueux de son maître, enthousiasmé par le récit de Marignan et ému aux larmes par celui d’Azincourt.
Consciente de ce que la politique n'est pas la seule voie d'action possible, je pense néanmoins, confortée par les paroles du pape François, que l'on ne peut se permettre de la négliger.
Il me semble que la France a, plus que jamais besoin d’hommes et de femmes soucieux du bien commun, prêts à prendre leurs distances avec la politique des idéologues arrogants pour retrouver celle du bon sens. Je suis de ceux-là. 
Avec Sainte Jeanne d’Arc et Sainte Geneviève comme modèles dans l’existence et l’ouvrage « Mémoire et identité » de Saint Jean-Paul II comme livre de chevet, je ne pouvais pas rester plus longtemps dans la passivité de la critique ! Devenir mère fut certainement l’élément déclencheur d’un engagement politique en germe depuis plusieurs années,  l’état de la France de demain m’important désormais plus que tout. 

Dans cette circonscription actuellement détenue par le LR Michel Herbillon, qui se représente, vous allez affronter le candidat DLF, un DVD ainsi que le FN. N'êtes-vous pas en train de diviser la droite, vérifiant la formule selon laquelle nous avons la droite la plus bête du monde ?

Avant de tous se réunir sous une même étiquette « droite », il est capital de définir ce que l’on entend par ce terme ! La droite française est aujourd’hui tellement éclatée et diverse que l’on ne peut pas raisonnablement prétendre avoir des convictions et s’allier avec tous ! Une reconstruction de la droite est indispensable. Je ne la vois pas du tout comme un chantier insurmontable mais plutôt comme une oeuvre enthousiasmante . La première étape de cette reconstruction passe, d’après moi,  par l’expression dans les urnes. 
Plus que jamais, pour le peuple de droite, ce premier tour des élections législatives est le moment du vote de conviction, c’est l’occasion rêvée de faire un vrai choix du coeur pour indiquer aux hommes et femmes politiques quelle est la droite qu’ils souhaitent voir émerger pour les années à venir après l’échec des présidentielles.

La droite la plus bête du monde serait, selon moi, celle qui ne se saisirait pas de ce scrutin comme d’une chance pour se redéfinir en vue d’un rassemblement ultérieur plus juste. 

Votez patriote et conservateur par conviction et vous aurez une nouvelle droite forte et prête à affronter les défis de ces prochaines années. Votez « utile » et vous donnerez l’impression aux politiciens établis que vous êtes satisfaits de cette droite mal définie, frileuse et en échec.
Si vous êtes élue, serez-vous favorable pour former un groupe parlementaire  avec des élus d'autres partis, qu'ils soient de LR, du PCD, de DLF, du FN... ?
Dans chacun de ces partis, il y a bon nombre de personnes avec lesquelles je serais tout fait capable et même heureuse de travailler. Cependant encore une fois, ce doit être un rassemblement d’idées avant tout ! L’union fait la force, certes, mais l’union de l’erreur fortifie l’errance. Un groupe de patriotes, soucieux du bien commun réunis pour une droite conservatrice sur le plan des valeurs sociétales : oui, c’est ce que, comme de nombreux Français, j’appelle de mes voeux. Cela ne sera possible que si les électeurs de ce bord font le choix de voter réellement pour leurs idées lors des élections législatives. Comme le disait Jean-Frédéric Poisson il y a quelques mois : « À force de ne pas voter pour ceux avec lesquels vous êtes d'accord, ne vous étonnez pas qu'ils se fatiguent ».

En revanche, faire, à l’Assemblée nationale, l’alliance de la droite par principe c’est courir le risque de voir les idées que je porte avec le soutien du PCD se diluer dans de grands ensembles immuables ! C’est un peu ce qui s’est produit avec Sens Commun. 

Je refuse pour ma part d’être la caution morale d’un grand parti, courtisée en temps d’élections, moquée dès l’échéance passée. Même en politique, le discours calibré répété par mille communicants a moins de poids que la parole vraie d’un seul homme libre.