D'après une enquête Odoxa réalisée pour L'Express, 58% des Français jugent qu'Emmanuel Macron est un "bon" président. Manuel Valls est en tête des personnalités rejetées.
Le quinquennat d'Emmanuel Macron débute sous de bons auspices. Selon une enquête Odoxa pour L'Express, France Inter et la presse quotidienne régionale publiée ce lundi, le nouveau président de la République bénéficie, à défaut d'un état de grâce, d'une solide cote de popularité. Moins de trois semaines après son élection, 58% des Français interrogés pensent qu'Emmanuel Macron est un "bon" président.
Un président transpartisan
Un chiffre toutefois légèrement inférieur à celui enregistré par ses prédécesseurs à l'orée de leur mandats mais, et c'est notable, le chef de l'État recueille la majorité des suffrages chez les sympathisants de gauche (64%) comme de droite (52%). Ainsi, pour Gaël Sliman, président d'Odoxa, Emmanuel Macron réussit ce "que ses prédécesseurs n'ont quasiment jamais pu connaitre (...) le consensus gauche-droite".
Le Premier ministre, Édouard Philippe, recueille de son côté 55% d'opinions favorables, soit 10 points de moins que Jean-Marc Ayrault il y a cinq ans. Les Français, qui ont accordé au fondateur d'En Marche!plus de 66% de leurs suffrages au second tour de l'élection présidentielle, ne fournissent pour autant aucun blanc-seing au nouveau couple exécutif.
Hulot, en tête de palmarès, Valls en queue
Cela ne les empêche pas d'estimer, à hauteur de 47%, qu'Emmanuel Macron sera apte à obtenir de "meilleurs résultats" que François Hollande. Ce brevet de compétence est décerné d'abord par les électeurs de droite (53%), devant ceux de gauche (44%). Le chef de l'État est plombé principalement par les sympathisants du Front national, qui sont 23% à penser qu'il fera "pire" que l'ex-premier secrétaire du Parti socialiste, et 59% à renvoyer les deux personnages dos-à-dos.
Au niveau des membres du gouvernement, c'est le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, qui remporte la palme de la confiance au sein du personnel politique, enregistrant 57% d'adhésion parmi les Français sondés. Un seuil qu'Alain Juppé a été le seul à atteindre de façon ponctuelle ces dernières années. Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, pointe en 2e position (38% de sympathie), suivi de François Bayrou en 4e position, avec 34%.
À l'opposé, il y a le cas de Manuel Valls, qui arrive en tête du classement des personnalités les moins appréciées, avec 54% de Français déclarant "rejeter" l'ancien Premier ministre de François Hollande. Il "surclasse" aussi bien Marine Le Pen (53%) que Nicolas Dupont-Aignan (48%), qui a pourtant pris 13 points dans ce palmarès en négatif depuis sa proposition d'alliance avec le Front national.
REM en pôle position pour les législatives
Au-delà de cette popularité, qui peut s'étioler au gré des événements, le sondage mesure également une forte envie, de la part des Français interrogés, d'accorder une majorité à La République en marche (REM) lors des élections législatives. Le parti présidentiel est crédité de 29% de souhaits de victoire, loin devant le FN (17%) et Les Républicains (15%) ou La France insoumise (14%).
Autre enseignement: le niveau incroyablement bas du Parti socialiste, qui avec 5% de souhaits de victoire recueillis, jouxte des formations de type Europe Écologie-Les Verts (3%) ou Debout la France (4%). Une déperdition qui fait courir à la rue de Solférino le risque de battre (largement) son record de 1993, lorsque le PS n'a fait élire que 52 députés à l'Assemblée nationale.
Jules Pecnard
