Depuis quelques jours, certains médias révèlent que des centaines de bornes à incendie font l’objet d’ouvertures sauvages en région parisienne, et essentiellement en Seine-Saint-Denis, pour des raisons purement ludiques liées aux fortes chaleurs.
Cela fait pourtant plus d’une semaine que le problème se pose, et qu’il exaspère autant les pompiers que les riverains, qui s’étonnent parfois de la présence de policiers qui n’interviennent pas.
Faut-il leur rappeler que la police nationale a pour consigne de ne pas intervenir dans les territoires perdus de la République au motif que cela risque d’envenimer la situation ? Pourtant, en 2015, de nombreuses communes avaient déjà été confrontées à ce phénomène, dénonçant, au-delà des problèmes liés à la sécurité, la facture salée qu’elles devaient supporter. À l’époque, près de 200 bouches à incendie avaient été ouvertes, ce qui représente un déversement de 15 millions de litres d’eau par heure.
Or, au cours du seul week-end dernier, ce sont plus de 300 bouches à incendie qui ont été ouvertes en toute impunité. À croire que nous assistons à l’émergence d’un enième « rituel » urbain…
Ce type de comportement, qui est le fait d’une population que l’on retrouve également liée à toutes les autres incivilités ou actes de délinquance dans ces secteurs, est symptomatique de ce « vivre ensemble » qui nous est assené à chaque occasion comme s’il s’agissait d’un simple problème de tolérance mutuelle.
Le fait est que le sentiment d’impunité de ces individus les conduit à se comporter comme si tout leur était permis, et que les zones de non-droit sont une réalité qu’il serait temps d’appréhender pour comprendre que cet été, comme les années précédentes, le contribuable devra payer pour que des « jeunes » puissent se rafraîchir un peu…
Ajoutons à cela les dégâts liés aux inondations de bâtiments privés et aux dégradations de véhicules sur lesquels certains jeunes ont été vus « sautant de joie » et vous aurez une vision plus précise des raisons pour lesquelles des riverains pourraient en arriver à agir eux-mêmes, faute de pouvoir compter sur les services de l’État.
Le « vivre ensemble » pourrait bien alors se révéler sous son aspect le plus pragmatique : celui d’une majorité de citoyens qui ne peuvent plus supporter le comportement des « racailles » qui leur pourrissent littéralement la vie à chaque occasion, y compris pour de vulgaires raisons météorologiques.
Le non-respect des équipements publics, en particulier s’agissant de ceux qui sont utiles à la sécurité collective, conduit inévitablement à des comportements plus graves, et il ne faut pas s’étonner que dans les mêmes quartiers les pompiers en arrivent à être pris pour cible.
À l’évidence, la tolérance zéro telle que l’a mise en place le maire de New York Rudolph Guiliani en 1994 (avec des résultats spectaculaires) n’a toujours pas inspiré la France… Il serait pourtant largement temps qu’elle se réveille si elle veut éviter le pire.
Sébastien Jallamion
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