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mardi 30 mai 2017

Pèleriner vers Chartres sur les pas de Marie


Rédigé par Constance Guillot
Pèleriner vers Chartres sur les pas de Marie
Ce 3 juin, des milliers de pèlerins se lanceront à nouveau sur les routes, de Notre-Dame de Paris vers Notre-Dame de Chartres, avec Notre-Dame de Chrétienté. Ce rendez-vous annuel rassemble des personnes de toutes générations. Placé cette année sous la protection de la Sainte Vierge, ce pèlerinage est préparé depuis de longs mois. Explications du responsable de la communication pour Notre-Dame de Chrétienté, Ghislain Frerejacques.
Sur la route une nouvelle fois, le pèlerinage de Chartres commencera le samedi 3 juin. L’année dernière c’était l’Esprit Saint qui était à l’honneur pour ce pèlerinage, aujourd’hui c’est la Sainte-Vierge. Pourquoi l’avoir choisi cette année ?
Ghislain FrereJacques : Notre Dame de Chrétienté avait entrepris un cycle de trois années pour méditer sur le mystère de la Sainte Trinité, Père, Fils, Saint-Esprit, trois personnes distinctes en une seule Nature. Il a semblé assez logique de se tourner immédiatement à la suite de ces trois années vers notre Mère, Marie, et de la contempler dans sa maternité divine.
En outre, cette année est particulière pour l’Église dans la mesure où nous fêtons le centenaire des apparitions de Fatima. Cette occasion nous permet de nous inscrire dans les pas du Pape François qui était au Portugal, il y a quelques semaines, à l’occasion de ce centenaire.
Dans l’Appel de Chartres 2017, l’abbé Alexis Garnier, aumônier du pèlerinage, parle beaucoup d’espérance, d’espoir déçus donc d’espérance relevée. Est-ce le but de ce pèlerinage ? Retrouver une espérance perdue ?
Le pèlerinage de Chartres appelle, au-delà de ces thèmes annuels, à refonder la Chrétienté. Notre société, déboussolée à bien des égards, ne peut manifestement plus prétendre à ce titre et dans bien des domaines nous semblons plutôt revenir à une forme de barbarie.
Rien ne peut nous décourager et nous sommes remplis d’Espérance. « Contra spem in spe » (Contre l’espoir dans l’espérance) nous dit saint Paul. En ce sens, la vertu d’Espérance nous est chère car nous savons que nos seules forces ne suffiront pas à l’établissement de cette Chrétienté que nous appelons de nos vœux.
Quand on dit pèlerinage de Chartres, on entend « pélé pour catho » pour certains, « ressourcement » pour d’autres, ou encore « pêchu et mytho ». Mais pouvez-vous nous dire ce qu’est réellement le pèlerinage de Chartres ?
Il est tout cela mais pas seulement : c’est déjà un formidable lieu d’apostolat par sa simple visibilité. Samedi 3 juin des milliers de pèlerins vont passer sous les fenêtres des parisiens à l’heure où ils se lèvent.
En outre, nos pèlerins sont aujourd’hui extrêmement jeunes avec une moyenne d’âge autour de 20 ans et chaque année nous accueillons un tiers de nouveaux pèlerins. Tout cela crée un lieu de rencontre entre des catholiques habitués à la messe traditionnelle, d’autres qui la découvrent et même des non-baptisés qui marchent avec nous.
Vous marchez trois jours de Notre-Dame de Paris à Notre-Dame de Chartres, c’est long et fatiguant et pourtant, à l’arrivée on ne voit que des sourires et des chants. Comment expliquez-vous ça ?
Long et fatiguant, c’est indubitable. Cela nous donne d’ailleurs l’occasion de remercier tous ceux qui permettent à nos pèlerins de parvenir à Chartres fatigués, mais en bon état : je pense notamment aux équipes qui soignent les pèlerins, qui sécurisent le parcours, qui coordonnent la colonne ou encore qui organisent les bivouacs rendant possible un repos bien mérité.
Je pense que tous ceux qui ont entrepris le pèlerinage (ou d’autres pèlerinages) comprennent aisément les sourires et les chants à l’arrivée : un pèlerinage reste toujours un résumé des épreuves de la vie lorsqu’elles sont acceptées avec abandon et confiance.
Au cours du pèlerinage, bien peu nombreux sont ceux qui ne sentiront pas la fatigue ou la lassitude, mais qui par volonté et avec l’aide de Dieu et des autres pèlerins se remettront néanmoins en route en chantant.
L’arrivée est alors une grande joie vécue ensemble dans le souvenir de tous les efforts partagés et surmontés et de toutes les grâces reçues. Comme vous l’avez relevé, cela se voit et s’entend !
Comment choisissez-vous les thèmes des pèlerinages ? Suffit-il d’un contexte ou d’une époque pour choisir un thème précis ?
Le choix des thèmes est toujours le fruit d’une réflexion qui prend place plus d’un an avant le pèlerinage. Il n’est jamais directement une réponse à l’actualité. Le contexte et l’époque peuvent servir de critères au choix, mais également le calendrier de l’Église universelle ou encore la conviction qu’un thème mérite, au regard des besoins des pèlerins, que l’on s’y arrête plus longuement.
En définitive, c’est toujours un travail assez long tant pour choisir le thème que pour élaborer la manière de le traiter. Songez que les communautés-amies travaillent déjà depuis plusieurs mois sur les méditations du pèlerinage 2018 ! Quand ce thème sera annoncé à l’issue du pèlerinage le 6 juin prochain, une bonne part du travail aura déjà été réalisée !
Adolescents, jeunes enfants, couples, bébés, parents, grands-parents ou bandes de copains, chacun se retrouve dans ce chemin jusqu’à Chartres. Pourquoi ce pèlerinage attire autant, toutes générations confondues ?
Peut-être justement parce qu’il permet de se retrouver toutes générations confondues. À une époque où toutes les activités humaines, professionnelles, culturelles ou spirituelles sont très cloisonnées (par âge, par catégorie, par état de vie,…), le pèlerinage offre la possibilité à tous de venir se joindre à la colonne. Même ceux qui ne peuvent plus marcher peuvent s’y associer au travers les chapitres des Anges Gardiens, en tant que pèlerins non-marcheurs.
C’est probablement une des raisons de ce succès toutes catégories confondues. Il y en a d’autres : le choix d’une liturgie particulièrement soignée, que nous espérons digne du Ciel, et la beauté de cette dernière touche tout le monde au-delà des différences d’âge et de milieux.
Le pèlerinage de Chartes, c’est aussi une organisation, une communication, un budget, sûrement une grosse année de travail. Pouvez-vous nous raconter les coulisses du « pelé » ?
Les coulisses du pèlerinage tiennent à la fois de l’organisation bien rodée et de l’éternel recommencement. Comme je vous le disais, bien des aspects de l’organisation d’un pèlerinage débutent près d’un an et demi avant qu’il n’intervienne.
Des centaines de bénévoles œuvrent toute l’année pour organiser la sécurité avec les autorités, pour définir le trajet de la colonne. Songez par exemple que ce sont les territoires de pas moins de trois préfectures différentes qui sont traversés. Il convient donc de rencontrer les services de chacune et de travailler avec eux pour l’organisation d’un tel évènement.
Pendant ce temps-là d’autres travaillent à maintenir vivant les réseaux de chefs de chapitres qui formeront l’armature du pèlerinage durant les trois jours, à réunir des partenaires et fournisseurs nous permettant d’offrir au pèlerin aussi bien un petit-déjeuner qu’une tente collective, un accès à l’eau pour se laver qu’une sonorisation des bivouacs et des lieux de célébration.
D’autres encore s’attellent à rédiger le livret du pèlerin à partir des méditations transmises par les communautés-amies que j’ai déjà évoquées. Il s’agit ni plus ni moins que de la rédaction d’un véritable livre tous les ans.
À vrai dire, même lorsque l’on connaît un peu les rouages de cette organisation, il y a un côté assez miraculeux à constater qu’une telle entreprise demeure malgré tout très souple et que le succès est au rendez-vous !
Que diriez-vous à quelqu’un qui ne connaît pas le pèlerinage ? Comment le feriez-vous venir ?
Si je n’avais que deux mots à dire, je reprendrais ceux de Notre Seigneur : « Viens et vois ! ». Le pèlerinage est une petite Chrétienté à lui tout seul qui se vit facilement avec l’appui des autres, mais se raconte plus difficilement.
Et d’un point de vue assez terre à terre, c’est avant tout un grand moment d’amitié, de fraternité et de foi vécu ensemble entre les deux cathédrales Notre Dame.
Pèlerinage de chrétienté 2017, du Samedi 3 juin au Lundi 5 juin. Inscription sur place le 3 juin ou sur le site.
Toutes les informations sur Notre-Dame de Chrétienté.