Jacques Bompard, maire d’Orange, annonçait le mercredi 24 mai
l’ouverture d’un marché public visant à faire édifier un monument en
hommage aux Orangeois martyrs, assassinés durant la Terreur. Le député
de Vaucluse revient avec le Rouge & le Noir sur ce projet :
"[...] L’éducation nationale
masque les horreurs de la Terreur. L’historiographie est pourtant
claire : les jacobins et les radicaux voulurent expurger la France du
catholicisme et créer un homme nouveau. Leurs héritiers nazis ne firent
pas autre chose… Plus de 800 personnes enfermées dans les prisons
d’Orange. En juillet 1794, sur l’actuelle place et théâtre municipal,
332 têtes furent tranchées. Trente-deux religieuses perdirent
la vie sous le joug révolutionnaire. Ces femmes, toutes martyres,
laissent à la ville un témoignage de foi, d’espérance et de courage. La
région et particulièrement la ville ont connu une période instable, des
meurtres, menaces et autres atrocités. Les rêves de régénérescence
maculent encore notre monde contemporain : il est de notre devoir
d’alerter sur les conséquences sanglantes de la poursuite de fausses
valeurs et des conceptions purement idéelles des rapports humains.
Pourquoi rappeler à la mémoire des
Orangeois un évènement d’une telle nature ? Est-ce véritablement du
ressort du maire de mettre en œuvre un projet de cette envergure ou
comblez-vous là seulement l’absence d’initiatives d’éventuelles
associations sur le terrain ?
Le rôle d’un maire consiste à servir sa
ville et les familles qui y vivent. Il faudrait être tout à fait
ignorant de la nature humaine pour considérer qu’elles ne comptent ni
sur des racines, ni sur des mythes. Se souvenir de la violence que le
Comité de Salut Public et sa loi des suspects imposèrent en France est
une question d’hygiène intellectuelle et morale. Comment accepter
l’instrumentalisation de l’Histoire ? La mémoire historique est cruciale
et il est important de la rappeler quand le prêt-à-penser
l’instrumentalise. La chapelle de Gabet à Orange nous évoque constamment
les crimes commis au nom du Dieu Raison ; mais un monument doit
commémorer le sang qui coula à la suite des décisions du tribunal
installé en la chapelle saint Louis.
Aujourd’hui face à l’inversion des
valeurs et des principes, il nous a semblé important de proposer aux
Orangeois un lieu où chacun peut s’arrêter et rendre honneur à ceux qui
sont tombés. De nombreuses associations à Orange travaillent pour faire
connaître la richesse et l’histoire de la France, de la région... Ces
associations participeront à la commission qui choisira le projet final.
Je crois justement que les Orangeois apprécient la liberté de leur
édile. Je compte insuffler une dynamique de courage et de liberté dans
la manière d’aborder la question de la Terreur dans notre région et
pourquoi pas en France. [...]
Or, connaître cette période, c’est
comprendre et prendre conscience de notre régime actuel. C’est pourquoi
je m’inscris à contre-courant du prêt-à-penser, en rappelant l’histoire
telle qu’elle est et non telle qu’on l’imagine ou qu’on aimerait qu’elle
soit. Notre devoir est de rappeler la réalité des faits sans laquelle
le mensonge règne ce qui ne peut amener que le totalitarisme qui bien
qu’annoncé par les penseurs d’hier se développe avec les résultats que
l’on voit aujourd’hui. Je pense que l’histoire n’a rien à voir avec la
culpabilité ou les remords. L’histoire détermine et inspire. Laissons
nous inspirer par les héros et sachons prévenir les exactions de ceux
qui rêvent avec les idéologues criminels."