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mercredi 31 mai 2017

Malicornay : l’enseignant sera fixé sur son sort le 2 juin


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C’est une affaire lamentable que votre Observatoire suit depuis son origine (voir ici, ici, ici, et encore ). Or, on le sait désormais, le professeur des écoles, suspendu depuis février dernier, pour « prosélytisme » est… agnostique. Dénoncé anonymement, alors qu’il bénéficie du soutien militant de tous les parents d’élèves de l’école où il enseigne, la direction académique de l’Indre lui fait un véritable procès en sorcellerie. Cela en dit long sur les dérives sectaires et liberticides d’une certaine “laïcité” dans notre pays. L’enseignant sera fixé sur son sort ce vendredi 2 juin, mais il a par avance prévenu : « Je n’accepterai aucune sanction ». Nous le soutenons.
C’est avec une salve d’applaudissements et des encouragements que le maître d’école de Malicornay et son avocat ont pénétré, hier vers 14 h, dans les locaux de la direction académique, rue Grande, à Châteauroux. Une dizaine de parents d’élèves étaient venus soutenir l’enseignant, soupçonné d’avoir enfreint les règles de laïcité en faisant, entre autres, étudier aux vingt-six enfants de sa classe de CM1-CM2, plusieurs passages de la Bible. « Nous ne laisserons pas commettre une injustice, ont-ils martelé, deux mois après avoir manifesté devant ces mêmes locaux. Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il n’a pas enseigné la religion à l’école. » C’est pour exprimer un avis sur cette question précise qu’une commission administrative paritaire départementale a été réunie hier, en formation disciplinaire. Outre Pierre-François Gachet, directeur académique, et des membres de l’administration, les syndicats étaient représentés. Il est encore reproché au professeur des écoles, qui souhaite rester anonyme, d’avoir projeté, en classe, un film sur la vie de Moïse – « Le Prince d’Égypte, un dessin animé ! », précise l’intéressé – ou encore d’avoir fait répéter la chorale de l’école dans l’église – « Pour l’acoustique ». « Tout cela s’inscrivait dans le cadre d’un enseignement littéraire, a rappelé Me Jean-Raphaël Mongis, son avocat. Qu’on le veuille ou non, la Bible reste le livre le plus vendu au monde. » Dénoncé par une lettre anonyme, l’instituteur est suspendu depuis début février. Il risque une sanction pouvant aller de l’avertissement à la révocation, en passant par une nouvelle suspension ou un déplacement forcé. Hier, les débats ont été, selon lui, « vifs et intenses ». « Il m’a été donné l’occasion de m’expliquer. » Et de réitérer sa position : « Je suis convaincu de n’avoir commis aucune faute. » Il s’est appuyé, pour ce faire, sur le rapport Debray de 2002 qui a renforcé « l’enseignement du fait religieux dans l’école laïque ». « Pendant mes quatre mois de suspension, je me suis remis en question, s’est-il livré, à l’issue de la réunion [qui a duré 4 heures !]. J’ai consulté des spécialistes du fait religieux et de nombreux intellectuels. J’en suis arrivé à la conclusion que mon travail ne pouvait absolument pas être incriminé. Je suis aujourd’hui convaincu qu’il était conforme au programme du ministère de l’Éducation nationale. » L’instituteur de Malicornay sera fixé sur son sort, vendredi [2 juin]. Il prévient : « Je n’accepterai aucune sanction ».
Source : La Nouvelle République, 30 mai (merci P. et F. pour ce signalement)