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mercredi 31 mai 2017

M. Rochedy, souvenez-vous de Gianfranco Fini !


Ce qu’il y a d’extraordinaire, chez un certain nombre de cadres de la mouvance autour du FN, c’est qu’ils ont beau être trahis tous les cinq ans par la droite, ils en redemandent encore. En fin de compte, leurs visions ou leurs pulsions personnelles sont plus importantes que l’inventaire du pays. Prenons l’exemple de M. Rochedy. Il fait une analyse politique de l’échec de Marine Le Pen – je pourrais même dire politicienne – qui le persuade qu’une fois celle-ci éliminée – et cela va se faire naturellement et rapidement -, un boulevard s’ouvrira pour une recomposition de la droite.

Cet exposé me fait penser au fantasme de Gianfranco Fini, le dernier responsable du MSI, ce mouvement italien proche du FN. Il y a quelques années, il avait expliqué à ses militants que, pour gagner les élections législatives, il fallait faire alliance avec le mouvement Forza Italia de Berlusconi ; ce qui fut fait. Or, si la coalition accéda au pouvoir, le MSI perdit son âme et se transforma en une simple force d’appoint du Condottiere. Résultat ? En 1995, le Mouvement social italien, devenu centriste, disparaissait, trahi par un chef qui, pour sa peine, obtenait un poste de ministre. De manière identique, si demain la droite se recompose, elle trouvera un nouvel homme fort mi-Sarkozy mi-Berlusconi qui reniera ses électeurs et les militants patriotes avec.
De plus, pour moi, ce raisonnement est vicié à la base car il intervertit les priorités.
Avant d’imaginer un scénario, il est essentiel de faire un constat à court et long terme de l’évolution du pays. L’urgence est dans le diagnostic clinique lucide d’une nation qui se meurt. Savoir si c’est le SAMU ou les pompiers qui devront répondre à l’appel d’urgence n’est que futile péripétie. Nos diverses Républiques, jusque-là, prenaient en considération le social et l’économique. Il y avait ceux qui, depuis des générations, avaient le cœur qui penchait à gauche et ceux qui, promouvant la raison, choisissaient la droite.
Aujourd’hui, le devenir de la vague migratoire, s’ajoutant à ces deux composantes, bouleverse les données. L’immigration, qui débouche sur l’islamisme et la fracturation du territoire (la France périphérique), est le mal principal qui induit les deux autres :
– le mondialisme libéral et européiste responsable de la disparition des classes moyenne et populaire au profit de gens venus d’ailleurs, plus rentables pour les grands groupes ;
– la politique d’éradication nationale et familiale, qui annihile particularisme et filiation au nom de l’universalisme.

Plus le temps passe et plus les tensions intracommunautaires apparaissent. Tout le problème est de savoir qui gagnera cette course-poursuite.
La prolifération d’une immigration anarchique épaulée par une idéologie progressiste jouissant des médias cédera-t-elle ou pas devant la vigueur du sursaut identitaire ?

Ce face-à-face ne se passera pas sans ruptures ni explosions. Le traumatisme sera immense mais peut-être la renaissance de notre patrie sera-t-elle à ce prix. L’union de « ceux d’en bas » est vitale pour triompher de « ceux d’en haut » et de « ceux d’ailleurs » (sachant que, par « ceux d’ailleurs », il faut entendre ceux qui refusent l’assimilation et l’amour d’une France qui leur tend les bras). Nous percevons combien nous sommes loin des notions de recomposition de la droite ou de nouvelles alliances politiciennes.
Guilluy, Sapir, Onfray, Houellebecq sont des hommes de gauche, pourtant ; avec d’autres, ils sont actuellement dans différents domaines nos références intellectuelles. Qui sait si, demain, ce ne serait pas un général de « gauche » qui sauverait notre pays, si nous devions en arriver à un conflit interne ?

J.-P. Fabre Bernadac

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