KABYLIE (Tamurt) – Contrairement
aux autres régions algériennes, où c’est la ruée sur les marchés à
bestiaux depuis des semaines, pour l’achat du mouton de l’aid, dans la
région de Kabylie, l’indifférence par rapport à cette fête religieuse
est visible et palpable dans pratiquement toutes les communes.
Il
y a certes des exceptions mais l’ambiance générale n’est pas du tout la
même que celle qui règne dans les régions arabophones où
les citoyens sont prêts à tout pour ne pas rater le sacrifice de l’Aid.
En Kabylie, il y a, en effet, une prise de conscience importante
concernant les aspects négatifs de cette opération aussi bien sur
l’hygiène de manière générale mais aussi sur le plan psychologique. Car,
il faut rappeler que le jour de l’Aid, des millions d’enfants de très
bas âge assiste en direct à l’égorgement des moutons dans un climat de
liesse et de joie ! Des images choquantes même pour les adultes
sensibles qui marquent à vie l’esprit des enfants.
Ces
derniers en sortent bien sûr traumatisés mais dans bien des cas, on
finit par banaliser les actes de violence fussent-ils ceux qui font
couler du sang. Pour rappel, la fête de l’aid el adha aura lieu le 21
août prochain. La majorité des parents ne prennent même pas la
précaution de mettre à l’abri des regards des enfants l’opération du
sacrifice des moutons de l’aid. Bien au contraire, ils font tout pour
que les enfants y assistent et s’en réjouissent.
Une
attitude des plus absurdes en 2018 alors que l’on parle de plus en plus
des droits des Enfants. N’est-ce pas une atteinte aux droits des
Enfants que de les mettre chaque année année en face d’images où le sang
coulent à flot dans une ambiance de fête. Ceci, sans compter le
fait qu’avant le jour de l’aid, les enfants passent généralement de
longue semaines à côtoyer, à jouer et à nourrir le même mouton. Quelles
sont les messages que peuvent recevoir les enfants après avoir vécu de
telles expériences ?
Tarik Haddouche