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mardi 28 août 2018

Pourquoi la France va mal !

Tout le monde nous dit que ça va mal pour Macron et que son équation de rentrée est compliquée. Mais c’est la France qui va mal. Beaucoup à cause de sa politique, mais pas seulement.
Tout le monde nous dit que ça va mal pour Macron et que son équation de rentrée est compliquée. Mais c’est la France qui va mal. Beaucoup à cause de sa politique, mais pas seulement.

C’est la rentrée pour l’exécutif. Pas encore pour les Français dont beaucoup traînent encore leur flemme sur les plages ou ailleurs. Tout le monde nous dit que ça va mal pour Macron et que son équation de rentrée est compliquée. On veut bien le croire : Jupiter en a pris un sérieux coup derrière la crinière avec l’affaire Benalla et son premier recul sur la réforme de la constitution. Mais c’est la France qui va mal. Beaucoup à cause de sa politique, mais pas seulement.


Il paraît qu’il ne faut pas qu’il arrête les réformes. Il a besoin de maintenir son tropisme « libéral » pour continuer de capter un centre-droit qui commence à lui échapper. Mais qu’a-t-il de libéral ? Il faut que l’intelligentsia parisienne, Yves Tréhard y compris, arrête de le présenter comme tel. S’il s’agit des réformes votées depuis un an et demi, il y a de quoi rester sur sa faim en matière de libéralisme. Aucune n’a vraiment transformé en profondeur le secteur qu’elle visait, qu’il s’agisse du droit du travail, de la formation professionnelle, de la sécurité et de l’immigration. La suppression partielle de l’ISF et la « flat tax » de 30% sur les revenus mobiliers ont de quoi faire hurler la gauche et l’ultra gauche, mais c’est un libéralisme de banquier. Les effets alimentent la valse mondiale des milliards  qui tournent au-dessus de nos têtes sans vraiment toucher l’économie réelle. On a surtout vu un renforcement de la fiscalité tous azimuts et de l’emprise technocratique sur l’Etat et les collectivités par le biais de la suppression de la taxe d’habitation et des dotations.  On est loin du rêve libéral qui libérerait nos entreprises. Alors ne nous étonnons pas que les résultats ne soient pas au rendez-vous : croissance molle, chômage persistant, commerce extérieur à la rue, et encore et toujours déficits publics et dette… D’autant plus que l’Allemagne émettant de moins en moins de titres pour cause d’excédents budgétaires, les investisseurs internationaux privilégient la dette française, permettant de maintenir des taux bas. Donc, rien d’étonnant, les fondamentaux de la politique de Macron sont les mêmes que ceux de Hollande.

Le fonctionnement de la démocratie est altéré par l’arrivée du macronisme. Il a tué le débat démocratique en même temps que la technocratie, relayée par les ministres qui en sont issus, a pris le pouvoir s’accommodant fort bien de la disparition provisoire des « clivages ». La France est devenue une « technocrature ». A tel point qu’un tiers des ministres ne sont même pas connus des Français. On peut parler de dictature de la technocratie qui fait imposer sans concertation des décision stupides comme la limitation de vitesse à 80km/h généralisée,  méprise les fonctions décentralisées entre les mains des collectivités territoriales, et impose –le mot n’est pas trop fort- le prélèvement à la source pour parachever son pouvoir. En effet, au premier janvier prochain, la France va entrer dans une ère nouvelle : celle du paiement de l’impôt qui supprime le consentement du contribuable. L’impôt sera prélevé sans qu’il ait son mot à dire. Avec la suppression envisagée de l’argent liquide, c’est un état fiscaliste  Big Brother  auquel rien n’échappera. C’est comme ça que les technocrates de Macron tuent la démocratie. Résultat : les Français à qui on a vendu un renouveau vertueux du personnel politique et la promesse d’une transformation profonde  des pratiques, ne croient plus à rien. En effet, depuis dix-huit mois on n’a fait que tourner en rond.

Les chiffres du chômage qui stagne et de notre commerce extérieur qui sombre en sont la partie la plus visible. Inutile de s’étendre. Si on en est arrivé là, sans qu’aucune amélioration digne de ce nom ne se dessine, alors qu’au contraire des vents contraires s’annoncent, c’est parce que depuis deux ans, on a tourné en rond. Tant qu’on fera du pouvoir d’achat l’alpha et l’oméga de nos politiques, la France continuera d’être un pays de « shaddoks ». On pompe de l’impôt et on emprunte pour redistribuer aux « pauvres » qui s’empressent de consommer des produits que nous importons… Cela s’appelle une « relance » et cela fait trente ans que ça dure. Et la France continue de se désindustrialiser.

Deux chiffres pour comprendre : notre PIB s’est élevé à 2 300 milliards d’euros en 2017. Avec la relance nous générons 1, 8 à 2% de croissance, soit environ 45 milliards d’euros supplémentaires de PIB. Mais dans le même temps nous avons emprunté 70 à 80 milliards d’euros pour financer l’Etat, les prestations sociales, le remboursement des emprunts arrivés à maturité plus les intérêts, et notre déficit du commerce extérieur  a plongé à 70 milliards d’euros. Conclusion : la France a continué de s’appauvrir !  Notre pays présente donc de plus en plus les stigmates du sous-développement : infrastructures mal entretenues, services de moins en moins bien assurés, dette qui croit… On fait du pouvoir d’achat un objectif alors qu’il ne devrait être que la résultante de la production de richesse constatée.

Un seul chemin permettrait de remonter la pente : créer à nouveau de la richesse. C’est le chemin qui conduirait notre économie à regagner des parts de marché, à rendre notre commerce extérieur excédentaire.  Ce serait redonner à nos entreprises les marges de compétitivité dont elles ont besoin et les capacités d’investissements pour accompagner initiatives et créativité. Pour financer la baisse des charges massives qu’il faudrait instaurer, il existe un levier efficace et universel : la TVA dont le taux  pourrait passer à 23 ou 24%. Avec que des avantages.  Il faudrait aussi « décorseter » notre système de production de sa gangue de réglementations technocratiques. Ce chemin c’est celui de la liberté. Alors, on pourrait parler vraiment de politique « libérale ». 

« En même temps » expliquer aux Français qui sont nuls en économie, que les pays qui pratiquent le libéralisme  produisent plus de richesses que les autres.

Daniel Houlle