Des jeunes, des moins jeunes, des hommes, des femmes, des beaux, des
pas très beaux, des même très vilains si vous voulez mon avis : tous à
poil dans les rues de Zurich. Leur message ? « Qu’on est tous des humains, qu’être humains n’est pas quelque chose qui est déjà là […] ». Aussi, à quelles « performances » se sont-ils livrés pour confirmer cette admirable pensée ?
Eh bien, pour marquer tout le respect que les hommes leur doivent, on voit des femmes, immobiles à quatre pattes sous le crépitement des appareils photos de bidochons en goguette qui, eux, se contorsionnent pour effectuer la meilleure prise afin d’immortaliser la scène sans que Maman n’ait à redire, puisque c’est de l’art. Pour révéler leur grâce, d’autres, debout, se fourrent un papier dans l’entrejambe et, pour évoquer toute leur poésie, certaines s’offrent, assises les jambes écartées, à quelques centimètres du nez de badauds ébahis… Enfin, pour bien faire comprendre qui porte désormais la culotte, en occurrence qu’en cette occasion elles ont passé par-dessus la jambe, une autre encore, l’œil mauvais, penchée en avant, tire sur la laisse passée autour du cou d’un pauvre type allongé sur le bitume, qui se tortille, en essayant de ne pas se râper le derrière ou, pire, le devant.
Quant aux bonshommes – ceux qui ne sont pas tenus en laisse -, l’air fièrement niais, le nez au vent, ils se dandinent le bazar à l’air. Ou ils prennent la pose : couchés, assis, debout, à quatre pattes. Eux aussi ! Décidément, c’est une manie à quatre pattes. Un retour aux sources, peut-être. Mais que nous disent-ils donc, ces chevaliers d’un genre nouveau, là, dans leur plus simple appareil ? Qu’ils n’ont « pas peur ». Des pudiques et rigoristes islamistes qui pourraient passer par là ? Non, des « policiers et des autorités » qui les arrêteraient… alors qu’elles ont pourtant donné leur accord.
Et du côté de l’organisation du festival, comment voit-on la chose ?
« Avec leurs corps nus, les artistes internationaux [oui, car nous avions oublié de préciser que ces tout nus urbains sont des artistes] réalisent des vues d’ensemble intégrant les passants et l’architecture environnante. Ils rendent en outre visible l’exposition et la vulnérabilité du corps humain. Ils montrent aussi sa force et son rayonnement dans le contraste existant entre l’urbanité civilisée et la nature brute », écrit le festival.
Un retour à la nature brute ! Sauf que, dans sa grotte, la Néandertalienne se dépêchait de réchauffer son nouveau-né en le couvrant de peaux de bête et que les actuels peuples primitifs protègent toujours leur bijoux de famille avec un cache-sexe…
Que voulez-vous ! S’exhiber publiquement les fesses à l’air en prenant des positions aussi impudiques qu’improbables donne « une sensation extraordinaire » ! Enfin, il paraît. Car c’est tellement formidable de « perdre [son] identité quand [on] enlève [ses] vêtements », explique, sérieux comme un pape, un performer velu et barbu. C’est vrai, aussi, qu’on devient « une personne différente » que « les gens [vous] regardent différemment », s’étonne-t-il. C’est vrai, on n’y avait pas pensé !
Nous y voilà. Catapultés dans un « nouveau monde » peuplé d’hommes nouveaux. Après la perte de tout sentiment national ou patriote, celui d’une certaine hiérarchie des valeurs tant sociétales que civilisationnelles. Après des siècles de progrès quand les générations cherchaient avec avidité à dépasser les précédentes, le nouveau Sapiens sapiens, lui, ne rêve que régression. Nu comme un ver, muet comme une carpe, il commencerait même « une nouvelle sorte de communication », explique l’un d’eux. Remarquez, à une époque où intelligence concrète, logique, bon sens ne peuvent plus se manifester librement, peut-être bien qu’il « a besoin de liberté avec [son] corps pour [s’]exprimer »… En tout cas, avec un tel spécimen à poil dans sa tête et dans son corps, la civilisation qui a mis des siècles à émerger n’en mettra pas autant à se barrer…
Eh bien, pour marquer tout le respect que les hommes leur doivent, on voit des femmes, immobiles à quatre pattes sous le crépitement des appareils photos de bidochons en goguette qui, eux, se contorsionnent pour effectuer la meilleure prise afin d’immortaliser la scène sans que Maman n’ait à redire, puisque c’est de l’art. Pour révéler leur grâce, d’autres, debout, se fourrent un papier dans l’entrejambe et, pour évoquer toute leur poésie, certaines s’offrent, assises les jambes écartées, à quelques centimètres du nez de badauds ébahis… Enfin, pour bien faire comprendre qui porte désormais la culotte, en occurrence qu’en cette occasion elles ont passé par-dessus la jambe, une autre encore, l’œil mauvais, penchée en avant, tire sur la laisse passée autour du cou d’un pauvre type allongé sur le bitume, qui se tortille, en essayant de ne pas se râper le derrière ou, pire, le devant.
Quant aux bonshommes – ceux qui ne sont pas tenus en laisse -, l’air fièrement niais, le nez au vent, ils se dandinent le bazar à l’air. Ou ils prennent la pose : couchés, assis, debout, à quatre pattes. Eux aussi ! Décidément, c’est une manie à quatre pattes. Un retour aux sources, peut-être. Mais que nous disent-ils donc, ces chevaliers d’un genre nouveau, là, dans leur plus simple appareil ? Qu’ils n’ont « pas peur ». Des pudiques et rigoristes islamistes qui pourraient passer par là ? Non, des « policiers et des autorités » qui les arrêteraient… alors qu’elles ont pourtant donné leur accord.
Et du côté de l’organisation du festival, comment voit-on la chose ?
« Avec leurs corps nus, les artistes internationaux [oui, car nous avions oublié de préciser que ces tout nus urbains sont des artistes] réalisent des vues d’ensemble intégrant les passants et l’architecture environnante. Ils rendent en outre visible l’exposition et la vulnérabilité du corps humain. Ils montrent aussi sa force et son rayonnement dans le contraste existant entre l’urbanité civilisée et la nature brute », écrit le festival.
Un retour à la nature brute ! Sauf que, dans sa grotte, la Néandertalienne se dépêchait de réchauffer son nouveau-né en le couvrant de peaux de bête et que les actuels peuples primitifs protègent toujours leur bijoux de famille avec un cache-sexe…
Que voulez-vous ! S’exhiber publiquement les fesses à l’air en prenant des positions aussi impudiques qu’improbables donne « une sensation extraordinaire » ! Enfin, il paraît. Car c’est tellement formidable de « perdre [son] identité quand [on] enlève [ses] vêtements », explique, sérieux comme un pape, un performer velu et barbu. C’est vrai, aussi, qu’on devient « une personne différente » que « les gens [vous] regardent différemment », s’étonne-t-il. C’est vrai, on n’y avait pas pensé !
Nous y voilà. Catapultés dans un « nouveau monde » peuplé d’hommes nouveaux. Après la perte de tout sentiment national ou patriote, celui d’une certaine hiérarchie des valeurs tant sociétales que civilisationnelles. Après des siècles de progrès quand les générations cherchaient avec avidité à dépasser les précédentes, le nouveau Sapiens sapiens, lui, ne rêve que régression. Nu comme un ver, muet comme une carpe, il commencerait même « une nouvelle sorte de communication », explique l’un d’eux. Remarquez, à une époque où intelligence concrète, logique, bon sens ne peuvent plus se manifester librement, peut-être bien qu’il « a besoin de liberté avec [son] corps pour [s’]exprimer »… En tout cas, avec un tel spécimen à poil dans sa tête et dans son corps, la civilisation qui a mis des siècles à émerger n’en mettra pas autant à se barrer…