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vendredi 31 août 2018

Le gouvernement doit maîtriser la question migratoire ? Non, la com’ sur la question migratoire…

« Il faut manger, il faut manger. » Ces mots énoncés par Marcello Mastroianni dans La Grande Bouffe résument, à eux seuls, l’état morbide dans lequel nous végétons. La grande bouffe, l’histoire de quatre individus qui décident de s’enfermer au cours d’un « séminaire gastronomique » et se livrer à un suicide collectif en se goinfrant jusqu’à ce que mort s’ensuive. Un an plus tôt, Le Camp des saints, de Jean Raspail, et aujourd’hui, c’est du « Il faut les accueillir, il faut les accueillir » qu’il faut avaler. L’immigration en entrée, en plat de résistance, au dessert, et la « crise des migrants », à défaut de crise de foie, la cerise sur le gâteau. Gavage migratoire et multiculturel, à en crever.

Un rapport confidentiel daté du 3 août, émanant du Quai d’Orsay et signé par Nathalie Loiseau, ministre chargé des Affaires européennes, formule des conseils au gouvernement concernant cette crise migratoire. La priorité ne serait donc pas de tarir l’afflux de migrants mais d’en faciliter l’installation en France et en Union européenne tout en adaptant la communication pour ne pas effrayer la population. C’est, semble-t-il, ce que dirait ce document, mais en langage plus diplomatique.

Loiseau, qui semble s’y connaître en phénomènes migratoires, estime qu’il s’agit de « maîtriser le narratif sur la question migratoire plutôt que de le subir » et que Paris doit « prendre la mesure de la faiblesse de son discours et continuer à apporter des idées nouvelles conformes à ses valeurs comme à ses intérêts ». Autrement dit, communiquer sur la forme et éludant les problèmes de fond, car la question migratoire « ne se résume pas à limiter les arrivées ou les mouvements » « mais à savoir « comment mieux intégrer les migrants, éviter leur concentration dans des conditions déplorables » et « garantir le retour » dans leur pays des migrants économiques. Rappel utile : 97 % des déboutés ne quittent pas le territoire.

Y sont également dénoncés les « leaders populistes » qui n’ont pas l’intention d’abandonner « le filon migratoire » et vont « continuer à vouloir imposer leurs propres pratiques : refoulement collectif, fermeture des ports ».

Au moment où vous estimiez que votre panse est bien repue, que les premiers symptômes d’indigestion apparaissent, en dépit des opinions publiques et de tout bon sens, les crânes d’œuf du Quai d’Orsay suggèrent que l’on continue à nous en servir, du migrant, sous toutes ses formes, économique ou autre. Peu importe.

« Comme on ne peut (veut ?) pas renvoyer ces étrangers, on doit faire avec. C’est une manière de naturaliser l’immigration. » Michèle Tribalat, dans un entretien sur la loi Immigration, poursuit : « 48 % des Français sont d’accord avec l’opinion proposée par l’IFOP selon laquelle l’immigration est un projet politique de remplacement d’une civilisation par une autre, organisé délibérément par nos élites politiques, intellectuelles et médiatiques et auquel il convient de mettre fin en renvoyant ces populations d’où elles viennent. » 48 % de xénophobes ?

La coupe est pleine mais l’immigration, c’est comme le communisme autrefois. Si ça ne marchait pas, ce n’est pas parce qu’il y avait trop de communisme mais parce qu’il n’y en avait pas assez. Comme l’Europe titubante aujourd’hui : si ça ne marche pas droit, c’est qu’il n’y a pas assez d’Europe. La thérapie par le gavage, finalement, pour les éternels dindons de la farce.

Pierre Mylestin

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