L’heure de la libération ?
Bruno Gollnisch
La bêtise, la basse propagande, la partialité ne prennent décidément pas de vacances. Dans Le Point cliquez là,
Fabien Roland Lévy relatait il y a quelques jours que Lucette
Destouches, née Lucie Almansor, âgée de 106 ans et veuve de
Louis-Ferdinand Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline, venait de
vendre leur maison de Meudon (Hauts-de-Seine) en viager afin d’éponger
ses dettes et de pouvoir y finir ses jours. Le journaliste indique que
« le pavillon Second Empire, passablement décati, ne devrait donc pas se
transformer un jour en musée Céline. D’autant qu’il ne reste rien à
montrer, ni objets ni souvenirs de l’écrivain, après les ravages causés
par deux incendies. » « Une manière aussi d’éviter », tient-il à
préciser, « que le lieu ne devienne un but de pèlerinage pour des
admirateurs du pamphlétaire antisémite de Bagatelles pour un massacre ou Les Beaux Draps. » Une réflexion caricaturale et pavlovienne, comme le fut l’attitude récente du ministre de la Culture (voir ici et ici), qui
consiste très bêtement à réduire Céline, un des plus grands écrivains
français, aux trois pamphlets susnommés et le cercle de ses admirateurs à
des nostalgiques des heures les plus sombres. D’une indignation l’autre, la gauche, les ONG politisées, Soros, les médias progressistes, bref le camp du bien, se sont émus de ce qu’un navire commercial italien (le ravitailleur Asso Ventotto)
aurait enfreint le 31 juillet les règles du droit international en
ramenant sur les côtes libyennes 108 immigrés clandestins (« migrants ») recueillis dans les eaux internationales au large de Tripoli.
«
La Libye n’est pas un port sûr et cela peut conduire à une violation du
droit international », a affirmé le Haut-commissariat de l’ONU pour les
réfugiés (HCR). Bref, il eut fallu débarquer ces immigrés illégaux en
Europe ont assuré les pleureuses et autres donneurs de leçon(s)
professionnels qui tentent de donner mauvaise conscience aux Européens.
Les Italiens, comme les autres habitants de la rive nord de la
Méditerranée, sont eux très majoritairement en phase avec les propos du
ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue Matteo Salvini qui s’est
félicité la semaine dernière sur twitter « les garde-côtes libyens
(aient) secouru et ramené 611 migrants en Libye. » « Les ONG protestent et les trafiquants perdent leur business ? C’est bien, nous continuons. »
M. Salvini
est bien évidemment dans le vrai affirme Bruno Gollnisch et Marine Le
Pen rapportait à bon escient en fin de semaine le cri d’alarme devant
l’immigration illégale hors-contrôle, poussé par José Ignacio Landaluce
Calleja, membre du Parti Populaire, député de Cadix, maire de la ville
espagnole d’Algésiras, située à l’extrémité est du détroit de
Gibraltar. M. Landaluce Calleja a lancé « un appel au secours et pense
que sa ville est en train de devenir le nouveau Lampedusa : le
seul moyen de mettre fin à cette embolie migratoire, c’est la fermeté
totale, à l’italienne ou à l’australienne ! » a rappelé la présidente du
RN.
Mais
cette prise de conscience là par les peuples de notre continent
est-elle seulement permise et envisageable par les gardiens du dogme
cosmopolite ? A l’heure ou Le Figaro cliquez là relayait
une étude réalisée par trois économistes d’Harvard tendant à prouver
que les Français auraient une vision plus juste de la réalité
quantitative de l’immigration musulmane, dont l’ampleur serait exagérée
par les autres occidentaux, l’Italie plongerait dans la violence
raciste. Pour preuve emblématique de ce climat dégradé, les médias
français et internationaux ont abondamment commenté le fait que les
exactions contre les immigrés auraient augmenté chez nos voisins
transalpins de 10% par rapport à l’an dernier. A l’appui de cette thèse,
a été évoqué ce triste fait divers qui a vu l’athlète d’origine
nigériane Daisy Osakue, lanceuse de disque dans l’équipe d’Italie, très
méchamment blessée à l’œil par un jet d’œuf lancé depuis une voiture
près de Turin. Le Huffington Post qui cite deux autres cas
d’agressions, indique que pour la jeune femme de 22 ans « il n’y a pas
de doute : son ou ses agresseurs cherchaient une cible noire car
l’attaque a eu lieu dans une zone fréquentée par des prostituées africaines, des femmes sans défense qu’ils pensaient viser selon elle. »
Ce
même article donne aussi la parole à Matteo Salvini qui a apporté son
soutien à cette jeune athlète lui souhaitant un prompt rétablissement et
indiqué sa volonté très ferme de faire respecter l’état de droit : «
Toute agression sera punie et condamnée, je serai toujours au côté de
qui subit des violences. » L’ensemble du gouvernement italien a fait
bloc derrière le ministre de l’Intérieur qui a rappelé un certain nombre
de vérités : « Alerte au racisme en Italie ? Ne disons pas de bêtises
! La nouveauté c’est que les médias évoquent les épisodes de ce genre
même si le nombre d’agressions n’a pas évolué (…). Qui les utilise
contre le gouvernement ne s’attaque pas vraiment au problème du
racisme. » « Je rappelle qu’il y a environ 700 délits commis chaque jour
en Italie par des immigrés, soit près d’un tiers du total, et ceci est
la seule vraie urgence pour laquelle je me bats en tant que ministre. »
« Son
ministère a confirmé lundi : sur les quelque 857 000 personnes arrêtées
et/ou dénoncées depuis le début de l’année, tous chefs confondus, 30%
étaient de nationalité étrangère (33% des détenus au 30 juin (pour plus
de la moitié Marocains, Albanais, Roumains ou Tunisiens), alors que les
étrangers représentent 8,3% de la population en Italie. »
Oui
mais voilà est-il encore indiqué, « le discours antimigrants de Salvini
lui vaut aussi les foudres catholiques, résumées par la une du magazine
Famiglia Cristiana la semaine dernière : Vade retro Salvini. Mais l’intéressé, adepte des provocations constantes sur les réseaux sociaux, a répondu à ces critiques à sa manière : Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur (Molti nemici, molto onore,
NDLR) a-t-il écrit (le 29 juillet), en ajoutant l’émoticône d’un
baiser. Cette variante d’un slogan de Benito Mussolini très connu des
Italiens, utilisée le jour de l’anniversaire de la naissance du Duce, a fait sensation. »
Rappelons
pour l’anecdote qu’il fut reproché à Jean-Marie Le Pen d’avoir lui
aussi utilisé cette devise en févier 2012 ce qui l’avait contraint,
s’adressant aux « aux incultes et aux ignares », d’expliquer que « la
paternité » de celle-ci « n’est pas attribuable à Mussolini mais, quatre
siècles plus tôt, au chevalier Georg Von Freundsberg, au service de
l’Armée d’Espagne, qui la prononça lors de la bataille de Vicence en
1513 ». « Que cette maxime devenue populaire depuis lors ait été reprise
par Mussolini lui en donne-t-il l’exclusivité et l’empêcherait-elle
d’être citée jusqu’à la fin des temps ? »
Certes,
le Français Jean-Marie Le Pen n’est pas l’Italien Salvini et dans la
bouche du ministre de l’Intérieur le clin d’œil aux années
mussoliniennes est lui très certain et évident. Il peut surprendre ou
choquer si l’on ne connait pas le sentiment souvent très ambivalent des
Italiens sur l’ex instituteur socialiste qui joua le rôle que l’on sait
entre sa prise de pouvoir en 1922 et son assassinat en 1945.
On
rappellera à ce sujet cette réflexion (en janvier 2013) de Silvio
Berlusconi, ancien président du conseil italien et chef de file du parti
« Peuple de la Liberté » (PDL) qui avait horrifié les grandes consciences bruxelloises.
En marge d’une cérémonie à Milan à l’occasion de la journée
(internationale) de la mémoire de l’holocauste, M. Berlusconi avait
dénoncé les « lois raciales » antisémites, « la pire faute de Benito
Mussolini », édictées par le pouvoir fasciste en Italie en 1938. Mais il
avait tenu à préciser que l’Italie « (n’avait) pas les mêmes
responsabilités que l’Allemagne », et que « Mussolini (avait) aussi fait
de bonnes choses dans tant d’autres domaines. »
Un
sentiment partagé par une nette majorité d’Italiens comme en attestent
des sondages récurrents. Italiens qui mettent notamment au crédit des années noires du
fascisme les politiques sociales, familiales qui furent alors édictées,
certes beaucoup plus avancées que celles conduites en France par un
Front Populaire au bilan très majoritairement négatif, mais toujours
chez nous très largement mythifié.
Nous l’avons déjà écrit sur ce blogue, coller le mistigri du totalitarisme noir, brun,voire rouge-brun aux défenseurs des identités, des souverainetés nationales, des valeurs traditionnelles,dénoncer leur inhumanité,
reste une méthode éprouvée de diabolisation. Il s’agit de rendre
infréquentables et illégitimes les courants patriotiques. Une démonisation
de l’adversaire politique qui est d’ailleurs le ressort de tous les
totalitarismes… Stigmatisation qui touche ainsi en premier lieu les
opposants au totalitarisme bruxellois. Dénoncer les ravages de
l’idéologie mondialiste, aimer son peuple, défendre l’authentique
civilisation européenne, c’est de facto être suspect de fascisme
belliciste.
Tout
sursaut identitaire doit donc être frappé d’infamie, et les Européens
qui entendent le rester sont invités à faire leur autocritique et à se
laisser « châtrer » sans moufter… Oui mais voilà, les peuples se
réveillent et les Père fouettard du microcosme
politico-médiatique qui agitent de mauvais fantasmes pour leur faire
plier l’échine et les faire rentrer dans le rang sont de moins en moins
craints et écoutés. Nous pouvons encore gagner cette course contre la
montre… l’heure de la libération est peut-être plus proche qu’on ne le
croit !