Édouard Philippe est donc le Premier ministre « juppéiste » du
Président Macron, lui-même ancien ministre du Président Hollande.
Difficile de percevoir, dans ce petit monde d’énarques qui font carrière
en politique, la moindre conviction profonde : pour eux, une vague
conception du progrès s’impose comme une nécessité inévitable qui
englobe la mondialisation, l’immigration de remplacement, l’effacement
des communautés traditionnelles, l’évolution des mœurs. La politique
dont ils ont fait leur métier par goût du pouvoir, et des privilèges
qu’il accorde, consiste à adapter le pays à ce mouvement inéluctable en
apportant des solutions techniques aux questions économiques et sociales
qui font l’essentiel de la politique.
Au-delà de ce contresens fondamental, on trouve aussi chez eux une propension à se croire dépositaires d’un savoir tel qu’il leur permet d’imposer à la société, avec un total aveuglement, des mesures brutales, incomprises de la population et, en fait, calamiteuses par leurs résultats. Ainsi Juppé avait-il douché les électeurs de Chirac, élu pour réduire la fracture sociale, en annonçant le blocage et la fiscalisation des allocations familiales ainsi que l’augmentation des cotisations sociales pour les retraités et les chômeurs. Hollande sapa son propre mandat dès l’origine avec un matraquage fiscal dont la France n’est toujours pas remise. Macron, son conseiller, poursuivit cette politique accentuée par une inégalité de traitement entre les Français avec, pour résultat, de ne pas relancer l’économie, contrairement à l’attente de ses électeurs, et de justifier le jugement acide du Président qu’il avait trahi : « Macron n’est pas le Président des riches, mais celui des très riches. »
Le Premier ministre actuel vient donc d’annoncer les mesures qui, dans le budget 2019, doivent compenser le dérapage budgétaire que l’échec de la politique économique et le retournement de la conjoncture vont entraîner. Les Français croyaient avoir élu un génial ingénieur de l’économie et ils découvrent qu’ils sont gouvernés par des plombiers un tantinet pères fouettards. La seule innovation résidera dans le retour des heures supplémentaires, cette fois sans cotisations sociales, mais imposées. Défiscalisées, elles étaient une de ces trouvailles sarkozystes pour contourner un obstacle sans l’abattre : ne pas remettre en cause les 35 heures mais les rendre moins impératives à la marge. Une demi-mesure n’a, hélas, le plus souvent qu’un demi-résultat.
La demi-mesure d’une demi-mesure censée favoriser le travail aura comme effet de renforcer la rancœur de tous ceux qui verront leur pouvoir d’achat diminuer sous prétexte qu’ils ne travaillent pas, comme si les retraités n’avaient pas travaillé, comme si les familles, à condition de privilégier les familles françaises, n’étaient pas l’assurance d’un futur pour le pays, et une dépense saine pour notre avenir. Afficher avec une suffisance provocatrice une politique de fracture sociale est évidemment un contresens qui ne va pas créer une confiance et une dynamique de la nation entière. Les sondages en témoignent. Si la politique économique est décevante, voire révoltante, l’oubli des autres questions l’est tout autant, comme la sécurité publique, l’immigration, dont le traitement est essentiel pour ressouder les Français, ceux des métropoles comme ceux des périphéries, et former à nouveau la seule communauté nécessaire pour bâtir une politique : la nation.
À l’horizon se profilent les élections européennes. Macron et Philippe veulent l’Europe fédérale : un contresens de plus. Ce sera donc l’occasion de condamner leur politique dans son ensemble.
Au-delà de ce contresens fondamental, on trouve aussi chez eux une propension à se croire dépositaires d’un savoir tel qu’il leur permet d’imposer à la société, avec un total aveuglement, des mesures brutales, incomprises de la population et, en fait, calamiteuses par leurs résultats. Ainsi Juppé avait-il douché les électeurs de Chirac, élu pour réduire la fracture sociale, en annonçant le blocage et la fiscalisation des allocations familiales ainsi que l’augmentation des cotisations sociales pour les retraités et les chômeurs. Hollande sapa son propre mandat dès l’origine avec un matraquage fiscal dont la France n’est toujours pas remise. Macron, son conseiller, poursuivit cette politique accentuée par une inégalité de traitement entre les Français avec, pour résultat, de ne pas relancer l’économie, contrairement à l’attente de ses électeurs, et de justifier le jugement acide du Président qu’il avait trahi : « Macron n’est pas le Président des riches, mais celui des très riches. »
Le Premier ministre actuel vient donc d’annoncer les mesures qui, dans le budget 2019, doivent compenser le dérapage budgétaire que l’échec de la politique économique et le retournement de la conjoncture vont entraîner. Les Français croyaient avoir élu un génial ingénieur de l’économie et ils découvrent qu’ils sont gouvernés par des plombiers un tantinet pères fouettards. La seule innovation résidera dans le retour des heures supplémentaires, cette fois sans cotisations sociales, mais imposées. Défiscalisées, elles étaient une de ces trouvailles sarkozystes pour contourner un obstacle sans l’abattre : ne pas remettre en cause les 35 heures mais les rendre moins impératives à la marge. Une demi-mesure n’a, hélas, le plus souvent qu’un demi-résultat.
La demi-mesure d’une demi-mesure censée favoriser le travail aura comme effet de renforcer la rancœur de tous ceux qui verront leur pouvoir d’achat diminuer sous prétexte qu’ils ne travaillent pas, comme si les retraités n’avaient pas travaillé, comme si les familles, à condition de privilégier les familles françaises, n’étaient pas l’assurance d’un futur pour le pays, et une dépense saine pour notre avenir. Afficher avec une suffisance provocatrice une politique de fracture sociale est évidemment un contresens qui ne va pas créer une confiance et une dynamique de la nation entière. Les sondages en témoignent. Si la politique économique est décevante, voire révoltante, l’oubli des autres questions l’est tout autant, comme la sécurité publique, l’immigration, dont le traitement est essentiel pour ressouder les Français, ceux des métropoles comme ceux des périphéries, et former à nouveau la seule communauté nécessaire pour bâtir une politique : la nation.
À l’horizon se profilent les élections européennes. Macron et Philippe veulent l’Europe fédérale : un contresens de plus. Ce sera donc l’occasion de condamner leur politique dans son ensemble.