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mardi 28 août 2018

Barbus et voilées rohingyas manifestent au Bangladesh « pour demander justice »

Barbus et voilées rohingyas manifestent au Bangladesh « pour demander justice »

Un an après avoir été chassés de Birmanie, les Rohingyas, réfugiés au Bangladesh, manifestent « pour demander justice ». Mais contrairement aux journalistes occidentaux, peu de pays (même ceux de l’OCI), paraissent émus par le sort de cette remuante minorité musulmane constituée, semble-t-il, de fervents barbus et de dévotes eniqabées…


Le 25 août 2017, des attaques menées par des rebelles rohingyas déclenchaient une vague de répression de l’armée birmane à l’encontre de cette minorité musulmane, obligée de se réfugier au Bangladesh.
Dans ces camps surveillés de près par les autorités du Bangladesh, une foule de Rohingyas est sortie samedi de ses cahutes et s’est jointe à des manifestations et marches pacifiques pour commémorer un «jour noir». Le 25 août 2017, des attaques menées par des rebelles rohingyas déclenchaient une vague de répression de l’armée birmane à l’encontre de la minorité paria. Cette campagne militaire a provoqué des déplacements de populations d’une magnitude jamais vue dans cette région pourtant enferrée dans un cycle sans fin de haine et de violences intercommunautaires depuis des décennies.
«S’il te plaît Allah, ramène-nous sur notre terre natale», a lancé un imam lors d’un émouvant sermon à une assemblée où nombre d’auditeurs laissaient libre cours à leurs larmes. «Laisse-nous voir les tombes de nos parents. Nous les avons laissées en Birmanie aussi.»
L’Armée du salut des Rohingyas de l’Arakan (ARSA), l’obscure organisation à l’origine des attaques du 25 août, a marqué cet anniversaire en dénonçant le «gouvernement terroriste birman et le régime militaire génocidaire». La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, très critiquée pour la gestion de cette crise, a rejeté cette semaine la responsabilité de l’échec du rapatriement sur Dacca, qui selon elle «doit décider de la rapidité» avec laquelle les réfugiés pourront rentrer.
Ce double langage diplomatique, les retards multiples, les appels à une enquête de la Cour pénale internationale et les craintes de nouvelles violences rendent plus incertaine que jamais la perspective d’une résolution de la crise.
L’ONU a lancé en mars un appel de fonds d’un milliard de dollars pour subvenir aux besoins, mais jusqu’ici seul un tiers de la somme a été récolté, ce qui inquiète les observateurs. De son côté, la Banque mondiale a annoncé en juin qu’elle allait débloquer une aide de près d’un demi-milliard de dollars afin d’aider le Bangladesh.