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mardi 28 août 2018

Nos soldats font la guerre et meurent encore pour la France


BARKHANEEn cette fête de Saint Louis, protecteur des armées françaises, pensons à nos soldats : 
"Plus de 630 soldats français sont morts en opérations extérieures depuis 1962, rappelle Philippe Chapleau, qui a dirigé le Dictionnaire des opérations extérieures de l'armée française. Philippe Chapleau est écrivain et journaliste, spécialiste des questions de défense. Avec le général Jean-Marc Marill, il a dirigé le Dictionnaire des opérations extérieures de l'armée française, paru en juin 2018 aux éditions du Nouveau monde.
FIGAROVOX.- Comment définir les opérations militaires extérieures (OPEX) de la France ?
Philippe CHAPLEAU.- Depuis les années Soixante et la décolonisation, il est d'usage de parler de «théâtres d'opérations extérieures» (OPEX). Il peut s'agir d'OPEX de circonstance, hyper-réactive, lorsque les vies de ressortissants français sont menacées par exemple, comme à Kolwezi en 1978. D'autres interventions militaires sont plus longues à mettre en place et s'inscrivent davantage dans une perspective stratégique. Dans tous les cas, il s'agit d'une décision du président de la République. Contrairement à d'autres démocraties de tradition parlementaire, en France c'est le pouvoir exécutif qui est compétent. Le Parlement est informé mais ne décide pas de l'envoi de troupes. On peut s'en offusquer mais, en termes opérationnels, il faut aller très vite et éviter tout délai.
L'OPEX se caractérise par sa grande flexibilité. Ce type d'opérations contribue, en quelque sorte, à la capacité de dissuasion française: pouvoir se projeter aussi rapidement à différents endroits du monde revêt un aspect dissuasif, ce qui est loin d'être le cas pour un grand nombre de pays d'Europe qui ne bénéficient pas d'armées aux capacités de projection comme la nôtre.

638 soldats ont été tués au cours des différentes OPEX effectuées par l'armée française depuis la fin de la guerre d'Algérie. Assiste-t-on encore à des conflits meurtriers, ou bien s'agit-il d'opérations de maintien de la paix?

Des opérations de maintien de la paix dans les années 80/90, nous sommes passés à une posture beaucoup plus offensive, et le nombre de mort s'en est logiquement ressenti. Nous sommes certes loin de Verdun et de ses morts par milliers chaque jour. Toutefois ces quelques morts, chaque année, témoignent de la violence ambiante, de la volatilité de la situation, et d'un engagement réel des troupes françaises. Nos soldats font encore la guerre, tout comme ils meurent toujours pour la France et le drapeau"

(suite).