Le tourisme n'est plus un luxe. Mais les masses de touristes sont de plus en plus mal ressenties par les résidents des villes.
La célèbre librairie Lello à Porto
était il y a quatre ans proche de la faillite alors que le Portugal
s'enfonçait dans la crise économique. Aujourd'hui, après l'imposition
d'un droit d'entrée de 5 euros qui peut être déduit de l'achat d'un
livre, la librairie réalise un chiffre d'affaires annuel de plus de 7 millions d'euros avec 1,2 million de visiteurs en 2017.
Le « Spiegel »
décrit les longues files d'attente pour y entrer de jeunes Japonais, de
Scandinaves sac au dos, de familles françaises, de groupes de Chinois,
d'Américains, d'Allemands. Pourtant, Porto ne connaît pas encore les
invasions comme à Barcelone, Amsterdam
ou encore Lisbonne, voire les plages des Baléares obligées de fermer
face à l'assaut de vacanciers, et la vague touristique est encore
maîtrisable.
Les villes européennes sont devenues des parcs d'attractions
Mais le journal s'interroge sur la manière dont « les touristes sont en train de détruire les lieux qu'ils aiment ». Car, écrit-il, ce ne sont désormais plus les résidents locaux qui façonnent l'image des villes en Europe. « Elles
sont devenues des parcs d'attractions, des musées. Des quartiers
entiers délaissés par leurs habitants sont transformés pour les
touristes », constate le « Spiegel ». Il est vrai que le tourisme
de masse est largement encouragé par les transports low cost et les
entreprises comme Airbnb.
Cependant, les infrastructures ne suivent pas toujours. Ainsi, raconte l'hebdomadaire, au premier semestre le nombre d'annulations de vols en Allemagne a augmenté de 146 %.
En 2017, 670 millions de touristes ont visité l'Europe et cette année,
le chiffre devrait être très largement battu. Le tourisme est, certes,
une aubaine mais c'est aussi « un piège » comme le titrait récemment le magazine « Time ».
J.H.-R.