Le label décerné par Vigilance halal à 350 bouchers qui produisent de la viande traditionnelle et éthique est un un acte de « résistance à l’application de la charia dont le halal est l’expression ». Face à l’inertie des pouvoirs publics, à la publicité faite au ramadan dans les médias, au déni généralisé, le combat pour sauver notre civilisation doit continuer.
Vous avez récemment, avec votre association « Vigilance halal », décerné, si on peut dire, un label « viande de tradition française », un label non halal, donc, pour plus de trois cents bouchers. En quoi cela consiste-t-il exactement ?
D’abord, compte tenu de l’inertie, c’est le moins que l’on puisse dire, des pouvoirs publics et des autorités, la base est notre philosophie, l’idée que notre sort est entre nos mains. Je n’aime pas beaucoup ce terme, mais c’est une action « citoyenne ».
Nous nous sommes donc pris par la main et nous avons fait un courrier à cinq mille bouchers. Nous n’avons pas pu écrire à tous, faute de moyens. Et sur ces cinq mille bouchers, il y en a trois cent cinquante qui ont répondu favorablement et que nous avons contactés. Cela nous a permis de lancer, en plus de ce label « viande traditionnelle », une application, un site Internet qui s’appelle Suivez le coq, avec géolocalisation.
On part, bien entendu, du principe que maintenant le fait de commercialiser de la viande « éthique », si j’ose dire, est un argument commercial. C’est-à-dire d’animaux abattus de façon correcte et aussi élevés dans des conditions naturelles parce que c’est un de nos points essentiels.
Cela nous permet d’organiser un pôle de résistance à l’application progressive, dans notre pays, de la charia.
En effet, je le répète chaque fois, le halal n’est que l’expression de la charia. L’islam ne nous gênerait pas s’il n’y avait pas la charia. Petit à petit, il y a d’autres bouchers qui nous rejoignent et on commence à parler de nous dans les grands médias.
Il y a effectivement plusieurs articles qui sont sortis sur votre association et sur vos initiatives. On vous accuse souvent « d’islamophobie ». Est-ce que c’est une accusation à laquelle vous répondez ?
Alors, je ne cherche même pas à m’en défendre car c’est une accusation qui est absurde et qui n’a pas lieu d’être.
Nous nous plaçons, depuis la création de Vigilance halal, sur un plan à la fois scientifique, juridique, du simple bon sens bien entendu de la poursuite de nos traditions.
Je critique certaines pratiques de l’islam, notamment la charia. Est-ce que ça fait de moi un islamophobe ? À la limite, je pense qu’il ne faut pas entrer dans ce débat-là.
Vraisemblablement, comme ils sont à court d’arguments, ce seul argument consiste justement à bloquer tout examen critique et rationnel. Leur seul argument est de nous mettre dans les pattes cette « islamophobie » supposée qui, ne l’oublions pas, est un concept qui a été mis en place par l’OCI (Organisation de la coopération islamique), qui regroupe les cinquante-sept pays musulmans du monde, pour justement empêcher toute critique de l’islam et recréer, en quelque sorte, le délit de blasphème.
Comment est-ce que vous voyez le fait que le ramadan soit finalement bien accueilli, très médiatisé et salué même par les autorités sans que ne soit apportée aucune nuance, notamment sur la manière dont les bêtes sont traitées pendant le
ramadan et sur cette question de tension dont vous parlez ?
ramadan et sur cette question de tension dont vous parlez ?
On est toujours dans cette espèce de déni. C’est, d’ailleurs, quelque chose qui sera peut-être assez difficile à analyser pour les générations futures, cette espèce de fascination de la proie par le prédateur.
Je voudrais simplement ajouter que le combat continue. C’est un combat de civilisation. Ce n’est pas uniquement la protection animale qui est en cause, ce n’est pas uniquement les principes sanitaires qui sont bafoués avec l’abattage halal, ce n’est pas uniquement, non plus, les circuits financiers qui alimentent possiblement le terrorisme qui nous inquiètent, même si c’est le cas. Si nous le dénonçons c’est aussi parce que, justement, le halal, c’est la charia, c’est le cheval de Troie, la mainmise de l’islam sur nos sociétés et sur notre civilisation.
Alain de Peretti