La gauche, celle de Jaurès et de Mitterrand, est bien morte. Elle a été emportée par ses turpitudes, ses mensonges et, surtout, son incapacité à gouverner la France autrement que par la dette et les compromis boiteux. Son dernier représentant, le funeste Hollande, celui qui s’affiche sans complexe, après cinq années d’un quinquennat catastrophique, sur les marches du Festival de Cannes, n’aura pas été pour rien dans l’agonie et la fin d’un Parti socialiste qui quitte minablement, en ce milieu d’année 2017, le paysage politique français.
Et la droite, me direz-vous ? Ce n’est guère plus reluisant. Après le Waterloo de Fillon, tombé sans gloire au champ d’honneur politique sans avoir eu le courage de mourir les armes à la main, appelant dans un ultime cri pathétique à faire allégeance à celui qui venait de le battre ; après les désertions et les trahisons en masse qui émaillèrent sa campagne présidentielle, c’est un parti en déshérence, Les Républicains, que les derniers survivants de la droite et du centre tentent, derrière un sénateur-maire de Troyes sans convictions, de ressusciter.
Quant au Front national, qui devait tout casser grâce à son emblématique présidente, il se trouve aujourd’hui fracturé, divisé et menacé d’explosion au sortir d’un second tour de l’élection présidentielle qui a clairement posé les limites d’une formation politique incapable de faire sa mue et de se remettre en question pour tenir compte des aspirations profondes et réelles des Français.
Sans doute étions-nous, politiquement et institutionnellement, parvenus au terme d’un cycle. La politique, mais surtout les politiques, souvent déconnectés de la réalité vécue par le peuple qu’ils prétendent représenter, ont été dépassés tant ils s’arc-boutaient pour maintenir, à leur seul profit, un système dont plus personne ne voulait.
Et cela a suffi pour faire le jeu d’un jeune trublion du système, encore inconnu il y a peu, mais qui a su prendre tout le monde à contre-pied, profitant de la faiblesse et de l’usure de l’ensemble des ses adversaires. Surfant sur un mécontentement général, une volonté inédite de changement et l’idée fallacieuse selon laquelle il serait la synthèse parfaite du « ni droite – ni gauche », Emmanuel Macron a donc réussi, contre toute attente, et malgré un projet pour la France des plus nébuleux, à se faire élire à la présidence de la République.
Même si la présidence irréprochable du plus jeune de nos Présidents commence mal (avec un Bayrou, ministre de la Justice, déjà mis en examen, un Ferrand, soutien des premiers jours, empêtré dans une affaire brestoise qui confine au favoritisme et un Collomb, ministre de l’Intérieur, qui se prend les pieds dans le tapis en matière de lutte antiterroriste), gageons que les électeurs donneront, le 18 juin prochain, une majorité à ce gouvernement d’amateurs.
La République en marche disposera, ainsi, de tous les leviers pour mettre en place sa politique prétendument progressiste, mais qui ne consistera, en réalité, qu’à taper toujours sur les mêmes, ceux qui peuvent encore payer, pour ceux qui profitent sans vergogne du système. Car ne nous faisons pas d’illusions, sous la férule de Bruxelles, rien ne sera réglé dans notre pays. Sans doute les chiffres du chômage s’amélioreront-ils, mais ce sera la contrepartie de la généralisation des emplois précaires et sous-payés. Le terrorisme et la criminalité continueront de sévir, faute d’un traitement énergique et réaliste. La dette continuera de courir et les impôts et taxes d’augmenter. Et, pendant ce temps, la France poursuivra son inexorable déclin.
Alors, les patriotes, maintenant, on fait quoi ?
Olivier Damien