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lundi 1 mai 2017

Le Pen – Macron : le pape refuse de se prononcer et ravit les catholiques pro-FN

Le pape François a indiqué samedi qu'il ne connaissait pas assez le contexte de la présidentielle française pour se prononcer sur les candidats. Un refus de prendre position que certains voient comme un atout pour la campagne du FN.

À chaque déclaration d'un chef d'État sur la présidentielle française, les observateurs tentent de déceler un soutien à l'un des deux candidats. Et il y a une voix qui compte particulièrement pour les électeurs catholiques, c'est celle du pape François. Mais pour sa première sortie sur le sujet, le souverain pontife n'a pas pu se prononcer, admettant qu'il ne connaissait pas assez bien le contexte.
"Pour vous dire la vérité, je ne comprends pas la politique intérieure française", a-t-il déclaré, ne citant à aucun moment ni Marine Le Pen ni Emmanuel Macron. "Concernant les deux candidats à la présidentielle, je ne connais pas leur histoire, je ne sais pas d'où ils viennent. [...] Je sais qu'un des candidats est un représentant de la droite forte mais l'autre, vraiment, je ne sais pas d'où il vient et c'est pour cela que je ne peux pas donner une opinion tranchée sur la France", a-t-il ajouté.

 Debout dans l'allée centrale de son aéronef papal, qui le ramenait samedi 29 avril d'Égypte, le pape a paru gêné par les questions sur la France. C'est pourtant lors de ces confidences aériennes qu'il a l'habitude de prendre ses positions les plus politiques. Il avait par exemple ouvertement critiqué Trump, en revenant d'un voyage au Mexique en février 2016, indiquant qu'une personne qui construit des murs plutôt que des ponts n'était pas chrétienne.

"Une militante de la droite… forte"

Une critique cinglante du futur président américain qui tranche avec la manière dont il qualifie Marine Le Pen, "une militante de la droite… forte". Une petite victoire pour des militants frontistes qui se réjouissent que le pape ne parle pas d'"extrême droite" pour évoquer Marine Le Pen.

De même, l'AFP a relaté l'événement en titrant : "Le pape ne sait pas 'd'où vient' Macron". Un titre largement repris par de nombreux sites d'infos, au grand bonheur de certains partisans de la candidate du Front national, qui critiquent le "flou" de la candidature Macron et son positionnement ni de droite ni de gauche.

L'ancienne ministre Christine Boutin, militante catholique qui a annoncé son intention de voter Marine Le Pen au second tour, estime que les propos du pape la confortent dans sa position : voter Le Pen n'est pas anticatholique.

 Une position partagée par l'ancien député UMP Chritian Vanneste, connu pour sa lutte contre le mariage homosexuel et sa défense des valeurs catholiques.

 Sur Twitter, des sympathisants frontistes et militants catholiques ont largement relayé et déformé les propos du pape, allant jusqu'à affirmer qu'il soutenait la candidate frontiste. À l'instar de ces figures de la communauté catholique française et quelques jours après l'appel de la Manif pour tous à faire barrage à Emmanuel Macron, c'est toute une frange de l'électorat catholique traditionnel, qui semble désormais prêt à rallier Marine Le Pen.

De son côté, le camp Macron n'a pas tardé à réagir. "Si le pape veut faire connaissance, nous pouvons le recevoir au 99 rue de l’Abbé Groult [adresse du QG d’Emmanuel Macron, NDLR]. Vous voyez, nous sommes logés dans une rue bien nommée pour accueillir sa sainteté", a lancé Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement En Marche !, dimanche, sur France 3. Il reste moins d’une semaine au pape pour répondre à l’invitation.


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