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lundi 1 mai 2017

Max Guazzini : "Je suis favorable à une Europe des nations"


Extrait d'un long entretien donné par Max Guazzini dans Le Progrès :
DYKZaAR5_400x400"Aujourd'hui, la foi est redevenue prépondérante pour vous. Pourtant, vous y avez repris goût il y a quelques années, après une longue parenthèse sans. Pourquoi ?
Je n'en sais rien très honnêtement. Un jour, j'ai décidé de retourner à la messe et j'ai continué... Je ne suis pas intégriste mais comme à Paris, il y a des messes en latin, comme celles que j'avais connu durant mon enfance, je m'y suis retrouvé. Donc tous les dimanches, à midi, j'assiste à celle de la paroisse Saint-Jeanne-de-Chantal. Je fais aussi partie de la chorale. Mais comme je le dis dans mon livre, je vais à la messe par foi ou parfois pour défendre des traditions ou une identité chrétienne, dans un pays en voie de déchristianisation.

On sent que ça vous crispe...

Oui. Les gens qui dirigent veulent absolument tout laïciser. Que la religion ne dirige pas un pays, je l'admets aisément. Mais l'Europe est une terre de tradition chrétienne, donc pourquoi le nier ? Pour moi, le remettre en cause, c'est au choix de l'ignorance ou de la malveillance. Ce qui ne veut pas dire qu'on doit tous croire, mais on est en 2017 après Jésus Christ que je sache ! La foi, c'est un combat, une grâce, une sensibilité.

Il y autre chose qui vous crispe, et vous l'écrivez, c'est le discours politiquement correct qui domine, la culpabilisation permanente, la parole confisquée...

Dès qu'on sort de la norme, de suite, cela génère une bronca médiatique. Dès qu'un politique dit quelque chose, on en fait toute une histoire. J'en viens à regretter le temps où la parole était plus libre. De nos jours, Coluche, Desproges ou Le Luron auraient un paquet d'associations sur le dos. Notre société s'est complètement contractée, notre univers se rétrécit et ça en devient pathétique. Je suis très attaché à la liberté de ton, de conscience, d'expression, mais on ne peut plus rien dire et ça prend des proportions inquiétantes.

Les divers messages portés durant la campagne pour l'élection présidentielle ou la qualité des débats vous donnent-ils espoir de voir les choses évoluer dans le bon sens?
La campagne a été pourrie par des affaires et il y a un trop grand nombre de candidats qui ne sont là que pour exister. Cela empêche le vrai débat entre les gens susceptibles d'être élus. Avant le deuxième tour, tout est souvent diffus, ça a un côté un peu télé-réalité. Et la façon dont certaines chaines d'info traitent la chose n'arrange rien, surtout avec des partis-pris sous-jacents. J'irai voter, comme toujours. Des gens sont morts pour ça. La dernière fois que je n'ai pas voté, c'était pour le référendum sur Maastricht. Dans un sens, tant mieux (rires).

Vous êtes contre l'Europe, donc...

Je suis favorable à une Europe des nations, avec chaque pays gardant sa culture, ses régions. Comme au début de la construction européenne. Là, il y a un magma bizarre, avec une commission à Bruxelles dont vous ne connaissez personne et qui décide pour vous. L'un des représentants de la France est Pierre Moscovici. Quelle est sa légitimité ? Je pense que l'Europe est nécessaire du fait du passé belliqueux et pas si lointain. Mais il faut aussi faire respecter nos frontières, tout en aidant plus au développement des pays qui voient des millions de personnes émigrer. Comme l'avait dit un évêque : « Plutôt que de faire les chômeurs ailleurs, construisez votre pays. »

Si vous deviez formuler une demande prioritaire au futur président, le 7 mai, ça serait...

Réinstaurer l'autorité de l'Etat, c'est nécessaire pour tout le monde je crois. C'est à dire ne plus tolérer par exemple que des voitures brûlent le 1er janvier. Ca veut dire que des sanctions ne sont pas prises. Pendant ce temps, ceux qui subissent ça, qui n'ont pas forcément les moyens d'avoir un parking, sont les plus pénalisés. Mais là, il n'y a pas de réponse. Cela induit aussi des questions plus larges, d'éducation ou de civisme. J'aime que les rues soient propres, que les gens soient respectueux et fassent attention. Quand je regarde Paris, c'est devenu une poubelle... J'ai l'impression qu'on vit dans un laisser-aller généralisé, qu'on se fout de tout. Ce n'est pas ça le vivre ensemble, c'est aussi le respect de tout le monde. C'est peut-être réac' de dire ça, mais on manque tellement de respect pour les autres de nos jours... Et ça, c'est ni de gauche, ni de droite comme idée, c'est universel."

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