La Nouvelle-Orléans fête, depuis le mois de janvier et tout au long
de l’année 2018, son tricentenaire. Mais la date exacte de sa fondation
reste le 25 août 1718. C’est ce jour-là que Jean-Baptiste Le Moyne,
sieur de Bienville (1680-1767), fonde un comptoir sur une courbe
du Mississippi, entre le delta et le lac Pontchartrain qui le borde sur
sa gauche. Ce comptoir, qui appartient à la Compagnie du Mississippi,
est baptisé La Nouvelle-Orléans en l’honneur du duc Philippe
d’Orléans (1674-1723), qui gouverne la France en qualité de régent.
Or, la Compagnie du Mississippi appartient, depuis août 1717, à l’homme d’affaire écossais John Law (1671-1729). Ce dernier bénéficie d’un monopole de 25 ans du gouvernement français sur le commerce avec les Antilles et l’Amérique du Nord, dont La Nouvelle-Orléans… Jean-Baptiste Le Moyne doit assurer et sécuriser le trafic. Le sieur de Bienville charge l’ingénieur Adrien de Pauger de tracer le plan en damier de la future cité dans la courbe du fleuve. Sous le nom de « Vieux Carré », c’est aujourd’hui le centre historique de la cité. Mais au début, ce n’est qu’un assemblage de cahutes en bois, comme le décrit si bien l’abbé Antoine François Prévost (1697-1763) dans Manon Lescaut : « […] nous fûmes surpris de découvrir […] que ce qu’on nous avait vanté jusqu’alors comme une bonne ville n’était qu’un assemblage de pauvres cabanes. Elles étaient habitées par cinq ou six cents personnes […] Nous trouvâmes une misérable cabane composée de planches et de boue qui consistait en deux ou trois chambres de plain-pied, avec un grenier au-dessus. »
Cinq ans plus tard, La Nouvelle-Orléans, que les Américains appellent volontiers NOLA, devient la capitale de la Louisiane française en lieu et place de Biloxi, fondée par Pierre Le Moyne d’Iberville (1661-1706), frère aîné de Jean-Baptiste. Épuisée par la guerre de Sept Ans (1756-1763), la France cède la partie occidentale de la Louisiane à l’Espagne, par le traité de Fontainebleau (1762), puis la partie orientale à la Grande-Bretagne par le traité de Paris (1763). La Nouvelle-Orléans redevient française en 1800 grâce à la cession du territoire par l’Espagne et par le traité de San Idelfonso. Trois ans plus tard, Napoléon Bonaparte, Premier Consul, la vend aux États-Unis pour un montant de 80 millions de francs (traité de Washington). Trois cents ans après sa fondation, l’héritage colonial fait encore un peu de résistance. Il n’est pas rare de croiser à New Orleans des rues aux noms « bien de chez nous » : rue Bordeaux, Saint Louis, Chartres, Royale, d’Iberville, Bourbon et, bien sûr, d’Orléans… Toutes sont en majorité regroupées dans le quartier historique du Vieux Carré qui s’appelle en anglais… French Quarter ! Ces noms sont restés inchangés depuis qu’elles ont été baptisées par Adrien de Pauger. Ce dernier et Jean-Baptiste Le Moyne ont aussi une rue à leur nom.
Ce n’est que justice.
Or, la Compagnie du Mississippi appartient, depuis août 1717, à l’homme d’affaire écossais John Law (1671-1729). Ce dernier bénéficie d’un monopole de 25 ans du gouvernement français sur le commerce avec les Antilles et l’Amérique du Nord, dont La Nouvelle-Orléans… Jean-Baptiste Le Moyne doit assurer et sécuriser le trafic. Le sieur de Bienville charge l’ingénieur Adrien de Pauger de tracer le plan en damier de la future cité dans la courbe du fleuve. Sous le nom de « Vieux Carré », c’est aujourd’hui le centre historique de la cité. Mais au début, ce n’est qu’un assemblage de cahutes en bois, comme le décrit si bien l’abbé Antoine François Prévost (1697-1763) dans Manon Lescaut : « […] nous fûmes surpris de découvrir […] que ce qu’on nous avait vanté jusqu’alors comme une bonne ville n’était qu’un assemblage de pauvres cabanes. Elles étaient habitées par cinq ou six cents personnes […] Nous trouvâmes une misérable cabane composée de planches et de boue qui consistait en deux ou trois chambres de plain-pied, avec un grenier au-dessus. »
Cinq ans plus tard, La Nouvelle-Orléans, que les Américains appellent volontiers NOLA, devient la capitale de la Louisiane française en lieu et place de Biloxi, fondée par Pierre Le Moyne d’Iberville (1661-1706), frère aîné de Jean-Baptiste. Épuisée par la guerre de Sept Ans (1756-1763), la France cède la partie occidentale de la Louisiane à l’Espagne, par le traité de Fontainebleau (1762), puis la partie orientale à la Grande-Bretagne par le traité de Paris (1763). La Nouvelle-Orléans redevient française en 1800 grâce à la cession du territoire par l’Espagne et par le traité de San Idelfonso. Trois ans plus tard, Napoléon Bonaparte, Premier Consul, la vend aux États-Unis pour un montant de 80 millions de francs (traité de Washington). Trois cents ans après sa fondation, l’héritage colonial fait encore un peu de résistance. Il n’est pas rare de croiser à New Orleans des rues aux noms « bien de chez nous » : rue Bordeaux, Saint Louis, Chartres, Royale, d’Iberville, Bourbon et, bien sûr, d’Orléans… Toutes sont en majorité regroupées dans le quartier historique du Vieux Carré qui s’appelle en anglais… French Quarter ! Ces noms sont restés inchangés depuis qu’elles ont été baptisées par Adrien de Pauger. Ce dernier et Jean-Baptiste Le Moyne ont aussi une rue à leur nom.
Ce n’est que justice.