Il
y a un désir de les subvertir, par la dispersion sexuelle, le recours
aux drogues, la formation de «trouples», les parentalités bricolées, ou
des amitiés sexuelles - un tabou aussi fort que celui de
l’inceste à «hétéroland» ! Mais il y a aussi un désir de norme, qui
renvoie au désir hétéro : comment s’organiser avec un régime
d’injonction au mariage, à la filiation, à la transmission, tout en conservant le goût des marges et de la liberté ?
Le désir, c’est le contraire de l’obligation ! Je trouve tout aussi
inquiétant que la famille contemporaine intègre la sexualité des enfants
à son propre espace clos, parce que je fais partie d’une génération qui
a découvert sa sexualité dans les fossés et sur les routes, mais aussi
parce que le désir doit être une fuite, il doit se décréter le moins
possible, dans des espaces labiles et des moments inattendus."