Le destin de cette lettre paraît plus
qu’incertain. Elle exprime pourtant bien la révolte de millions de
fidèles contre l’odieux, et aussi leur sentiment d’avoir été trahis.
Mais au Vatican ces réactions, d’autant plus authentiques qu’elles sont
spontanées, doivent passer sous le prisme de la stratégie officielle. Et
là, les choses peuvent changer. La preuve par un récent épisode. En
mai dernier, l’Eglise du Chili constate qu’elle est frappée pour les
mêmes raisons et de la même manière que l’Eglise des Etats-Unis. Les
34 évêques chiliens démissionnent. On pouvait penser que le pape en
accepterait la plupart afin de marquer les consciences. Il en laissa 31
en place. Tout un message. Un message qui annonçait, en quelque
sorte, sa lettre aux catholiques de lundi dernier. Il y reconnaît les
abus et promet de les prévenir. Mais il n’évoque ni la responsabilité des évêques ni la sous-culture homosexuelle qui imprègne l’Eglise.
En fait, il existe trois scandales qui
se superposent. D’abord, celui qui affecte de 6 % à 10 % du clergé selon
les enquêtes (certaines vont même jusqu’à 30 %). C’est le scandale de l’homosexualité :
des hommes en position spirituelle d’autorité menacent de briser la
vocation d’autres hommes qui dépendent d’eux. Les pressions et le
chantage commencent dans les séminaires dont beaucoup sont
devenus de véritables pépinières à homos, et aboutissent à Rome où la
« mafia rose » au plus haut niveau de l’Eglise se charge de verrouiller
la filière dans un silence de cimetière.
Le troisième scandale se greffe sur les
deux précédents. Il consiste à faire croire aux fidèles que seuls les
pédophiles constituent un problème alors que celui de l’homosexualité ne
saurait en être un puisque cette perversité est désormais admise – et
même protégée – dans nos sociétés. Pour le politiquement correct,
l’homosexualité dans l’Eglise n’est qu’une inévitable adaptation aux
courants du siècle. Il est là, le poison."