Par Phoebe Ann Moses.
L’Agence nationale de sécurité du médicament (l’ANSM) a demandé le rappel de certains lots du Valsartan, dont l’indication est de stabiliser la tension artérielle pour prévenir la survenue ou la récidive d’AVC ou d’infarctus.
Motif ? Lors de sa fabrication, une molécule considérée comme cancérigène serait entrée dans sa composition.
Les patients s’inquiètent bien évidemment déjà de leur sort : ce médicament sera retiré du marché et il leur faudra s’adapter à un autre traitement. Mais plus curieusement, ils se demandent comment un médicament a pu être délivré en France, malgré le foisonnement d’autorisations demandées, alors qu’il contenait une molécule dangereuse.
Pourtant, ce sont bien des laboratoires français (mais aussi européens et indiens), qui ont eu l’autorisation de fabriquer et vendre le produit.
Mais… il s’agit de laboratoires fabriquant des génériques, voire ne fabriquant que du générique : la liste mise à disposition par l’ANSM le confirme : Arrow Génériques, Biogaran, Cristers, Eglabo, Evolupharm, Ranbaxy Pharmacie Générique, Sandoz, Zentiva, Zydus.
Réponse : on le fabrique en Inde, ou en Chine, où les matières premières et la main d’œuvre sont moins chères. On nous a pourtant bien dit et répété que les contrôles étaient dûment effectués, que c’était aussi sécurisé qu’en Europe, et que générique ou princeps, c’était pa-reil !
D’après le site « Pourquoi Docteur », certains laboratoires « se contentaient de prendre le médicament frelaté fabriqué en Chine et de le mettre dans la boîte ».
C’est une pratique courante. Depuis l’apparition de l’obligation de prescrire des médicaments génériques en France (mesure d’économie pour la Sécurité sociale), les laboratoires spécialisés uniquement dans le générique, donc dans la copie de molécule se sont multipliés. Pour eux, point de budget R&D : uniquement de la reproduction de ce qui existe déjà et qui a été inventé par d’autres avec des moyens financiers importants.
Et on passera sous silence que l’usine principale qui fabrique le Valsartan en Chine, Zhejiang Hisun Pharmaceutical Co., était déjà sur la sellette en 2015 : la FDA expliquait dans un rapport que les conditions n’étaient pas réunies pour fabriquer le médicament en toute sécurité.
2015-2018 : en trois ans, tout de même, il a dû y en avoir, des intérêts économiques, pour que cette situation perdure et qu’on la « découvre » soudainement maintenant. Et pour une affaire Valsartan, combien d’autres pas encore révélées ?
Une chose est sûre : c’est au patient de s’inquiéter de sa santé, et faire des choix éclairés. Et curieusement, pour être bien informé sur le sujet, il faut aussi avoir quelques bases en économie. Un médicament au prix plafonné, distribué gratuitement : pensiez-vous pouvoir boire du Dom Pérignon au prix d’un mousseux ?
Il n’y a pas de mystère là-dessous : quand c’est gratuit, on en a pour son argent.
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L’Agence nationale de sécurité du médicament (l’ANSM) a demandé le rappel de certains lots du Valsartan, dont l’indication est de stabiliser la tension artérielle pour prévenir la survenue ou la récidive d’AVC ou d’infarctus.
Motif ? Lors de sa fabrication, une molécule considérée comme cancérigène serait entrée dans sa composition.
Les patients s’inquiètent bien évidemment déjà de leur sort : ce médicament sera retiré du marché et il leur faudra s’adapter à un autre traitement. Mais plus curieusement, ils se demandent comment un médicament a pu être délivré en France, malgré le foisonnement d’autorisations demandées, alors qu’il contenait une molécule dangereuse.
Pourtant, ce sont bien des laboratoires français (mais aussi européens et indiens), qui ont eu l’autorisation de fabriquer et vendre le produit.
Mais… il s’agit de laboratoires fabriquant des génériques, voire ne fabriquant que du générique : la liste mise à disposition par l’ANSM le confirme : Arrow Génériques, Biogaran, Cristers, Eglabo, Evolupharm, Ranbaxy Pharmacie Générique, Sandoz, Zentiva, Zydus.
Les génériques : une aubaine financière
Tous les lots rappelés sont des génériques, que les patients croient naïvement fabriqués en France. Franchement, un peu de bon sens serait le bienvenu : comment croient-ils que l’on fabrique un médicament bon marché, qui sera délivré gratuitement, qui plus est ?Réponse : on le fabrique en Inde, ou en Chine, où les matières premières et la main d’œuvre sont moins chères. On nous a pourtant bien dit et répété que les contrôles étaient dûment effectués, que c’était aussi sécurisé qu’en Europe, et que générique ou princeps, c’était pa-reil !
D’après le site « Pourquoi Docteur », certains laboratoires « se contentaient de prendre le médicament frelaté fabriqué en Chine et de le mettre dans la boîte ».
C’est une pratique courante. Depuis l’apparition de l’obligation de prescrire des médicaments génériques en France (mesure d’économie pour la Sécurité sociale), les laboratoires spécialisés uniquement dans le générique, donc dans la copie de molécule se sont multipliés. Pour eux, point de budget R&D : uniquement de la reproduction de ce qui existe déjà et qui a été inventé par d’autres avec des moyens financiers importants.
Et pourtant, on savait…
Bien sûr, les agences sanitaires et les gouvernements de tous les pays concernés (car le problème est mondial) pousseront leur cri d’alarme habituel, et pointeront du doigt le manque d’éthique des Chinois et des labos. Il est d’ailleurs assez fréquent que les contrôles permettent d’évacuer les produits non conformes aux normes françaises.Et on passera sous silence que l’usine principale qui fabrique le Valsartan en Chine, Zhejiang Hisun Pharmaceutical Co., était déjà sur la sellette en 2015 : la FDA expliquait dans un rapport que les conditions n’étaient pas réunies pour fabriquer le médicament en toute sécurité.
2015-2018 : en trois ans, tout de même, il a dû y en avoir, des intérêts économiques, pour que cette situation perdure et qu’on la « découvre » soudainement maintenant. Et pour une affaire Valsartan, combien d’autres pas encore révélées ?
Une chose est sûre : c’est au patient de s’inquiéter de sa santé, et faire des choix éclairés. Et curieusement, pour être bien informé sur le sujet, il faut aussi avoir quelques bases en économie. Un médicament au prix plafonné, distribué gratuitement : pensiez-vous pouvoir boire du Dom Pérignon au prix d’un mousseux ?
Il n’y a pas de mystère là-dessous : quand c’est gratuit, on en a pour son argent.
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