"Les
Français découvrent la cruauté de la situation. Ils se retrouvent
devant un choix par défaut entre deux candidats qui n’ont aucune
expérience du pouvoir à ce niveau. Après cinq ans d’une présidence
lamentable dont les derniers chiffres du chômage rappellent l’effarante
nullité, ils avaient cru voir l’homme providentiel, un gaulliste
expérimenté, brillamment désigné par une primaire réussie. Son projet
déployait une rigueur à la hauteur de la débâcle nationale. Il faisait
appel au patriotisme et au courage. La meute politicienne et médiatique,
quant à elle, a aussitôt fait appel au travers français qui est de
préférer les demi-mesures qui frappent les autres plutôt que les
solutions radicales. » Le sang, la sueur et les larmes », c’est bon
pour les Anglais ! L’étoile de Fillon a pâli. L’opération montée par l’Elysée sur ses arrangements familiaux à l’Assemblée l’a rabougrie. Sa
sortie de scène avec un stupéfiant ralliement à Macron, le mondialiste
qui n’avait pas hésité à salir la France en l’accusant de crimes contre
l’humanité, l’a définitivement éteinte. Son gaullisme était donc une
imposture. Il est vrai que Les Républicains ont tout abandonné
du gaullisme ! Bien sûr que de Gaulle était souverainiste ! C’était
l’axe d’une politique qui lui avait fait pratiquer la politique de la
chaise vide à Bruxelles, refuser l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché
Commun, et quitter l’Otan. Le RPR qui incarnait l’héritage avait, dans
ses débuts, maintenu cette ligne en prônant la préférence nationale, et
en étant plutôt eurosceptique avec Pasqua et Seguin. Or par un
incroyable renversement de la vérité, qui correspond bien à la
post-démocratie à laquelle nous sommes désormais soumis, des gens qui
n’ont jamais été gaullistes, ou qui ne le sont plus, osent aujourd’hui
injurier, traiter d’imposteur Nicolas Dupont-Aignan parce qu’il a passé
un accord avec Marine Le Pen qu’il soutient désormais pour la
présidentielle. [...]
Les Français sont devant un dilemme auquel l’oligarchie régnante les a conduits par ses manoeuvres. Elire Macron serait couronner le bilan d’un quinquennat désastreux qu’une manipulation politicienne aurait ainsi sauvé. Ce
serait poursuivre l’effacement de la France, et la destruction de ses
bases les plus solides, comme la famille. Ce serait faire rentrer à
l’Elysée le candidat de Bergé… La machine de diabolisation du
Front National est à nouveau en route. Elle ne vise pas l’intelligence,
mais procède par suggestions, elle suscite le réflexe plus que la
réflexion. Le comportement des élus de ce parti ne pose cependant plus
de problème. En revanche, les positions économiques, sociales,
sociétales de Mme Le Pen ne sont pas satisfaisantes. Elles ne mettent
pas fin à la dérive suicidaire d’un Etat-Providence à bout de souffle et
annoncent avec l’Europe une rupture brutale qui ne pourra pas être
réalisée sans conséquences néfastes pour le pays. La France n’est pas le
Royaume-Uni. Qu’il faille revenir aux monnaies nationales et
reconstruire l’Europe sur d’autres bases est un objectif souhaitable,
mais qu’on doit envisager de manière réaliste. Il semblerait que l’accord passé entre Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen aille, sur ce point, dans la bonne direction.
Les élections législatives doivent, de toute manière, permettre de
recomposer la droite en l’appuyant sur ses valeurs authentiques, en la
délestant des opportunistes prêts à toutes les compromissions. Elles
seront décisives !