Pieter Kerstens
Le
16 mars 2018, la dette publique américaine a franchi le seuil des
21.000 milliards de dollars, ce qui a conduit chaque habitant des
Etats-Unis à un passif de 64.000 dollars (52.000 euros).
Certains
analystes et hommes ou femmes politiques chantent les louanges de la
santé économiques américaine et son indéniable dynamisme, en évoquant un
taux de chômage de 5% et d’autres vantent les prouesses de la Bourse de
New York où le Dow Jones a progressé de 25% en moins d’un an. Ces
résultats sont certes inconnus en Europe, depuis des années. Mais qu’en
est-il réellement du pouvoir d’achat des ménages.
Plus
de 45 millions d’Américains subsistent grâce à des bons alimentaires,
en mars 2018. Il y a actuellement aux USA plus de 95 millions d’inactifs
et une population active de 155 millions de personnes. En l’an 2000,
les actifs comptaient pour 156 millions et les inactifs étaient de 80
millions. Très révélateur, les emplois industriels étaient de 17,25
millions en 2000 et seulement de 15,58 millions maintenant. L’Amérique
s’est enrichie ? Pour les milliardaires sans doute, grâce à la flambée
de la Bourse et les spéculations diverses, mais pour la grande majorité
du peuple, c’est la stagnation. Entre 2000 et 2018, le revenu annuel
médian de la population est passé de 31.276 USD à 31.712 USD, soit 436
dollars de mieux en 18 années = 1,4% ! *
A
la lecture des chiffres ci-dessus, on comprend que la victoire surprise
de Donald Trump, au mois de novembre 2016 a, dans un premier temps,
créé la panique sur les marchés boursiers, avant que ces derniers ne se
reprennent et s’orientent très positivement. Mais cette victoire, le
milliardaire Trump ne la doit qu’aux « laissés-pour-compte », « à ceux d’en bas », « aux sans dents »,
ceux qui vivent dans l’Amérique profonde, ayant une culture générale
sommaire, mais possédant un réel bon-sens en contrepartie. En effet, le
changement qu’incarne le nouveau président des Etats-Unis, devrait se
traduire par des créations d’emplois et des travaux d’infrastructures,
mais cela implique également une hausse du déficit américain et partant
une hausse des taux. La volonté manifeste de Trump de valoriser le
travail et de favoriser la préférence nationale s’est traduite par un
sentiment d’euphorie pour les opérateurs de marchés, les investisseurs
ayant salué les initiatives du Président des Etats-Unis. Un président
qui focalise la haine des médias, du show-business, des bourgeois
bohèmes (les Bobos) et de la gôche-écolo-libertaire, parce qu’il tient
ses promesses électorales. Il considère que les intérêts des Etats-Unis
passent avant tout, cela dans l’intérêt du peuple américain d’abord..
L’envers
de la médaille, c’est bien sûr la hausse de la dette : 1.000 milliards
de dollars en 1 an ! Il va falloir serrer rapidement les boulons, car si
les taux d’intérêt remontent, la dette américaine (et celles des pays
européens fortement endettés) explosera et entrainera l’ensemble du
système financier mondial vers le krach.
En
Europe, certains hommes politiques, en particulier les nationalistes,
ont cherché à récupérer leur indépendance face à une Europe qui accumule
les disfonctionnements et les erreurs dans la gestion des crises
humanitaires, industrielles, financières ou sociales. De nombreux
économistes réputés s’élèvent notamment contre les diktats de la
Commission ou les dérives interventionniste illégales de la BCE (Banque
Centrale Européenne). Le prix Nobel d’économie, Olivier Hart, avait déjà
remis en question le bien-fondé d’une monnaie commune, en janvier 2017
et prônait un retour à plus d’indépendance des Etats. Il vantait une
décentralisation des processus de décisions tout en gardant cependant
quelques domaines privilégiés comme la libre circulation des biens et
des personnes.
La
situation actuelle est la suivante : les banques, les assureurs et les
fonds de pension européens sont structurellement incapables de
rentabiliser leurs capitaux tout en contrôlant leurs risques. Une
régulation excessive et mal calibrée, une gestion trop souvent
gabégique, et clairement un manque d’initiatives, de responsabilités et
de courage de la part des dirigeants des institutions financières,
favorisent la déliquescence du système financier européen. Afin de
préserver la pérennité de certaines institutions, il est impératif de ne
pas se soumettre aux exigences de l’Europe, quitte à payer des amendes,
plutôt que de voir la disparition des métiers qui nous sont propres !
C’est une question de volonté politique et bien évidemment de compétence
et de bon sens.
LES CHAROGNARDS DE LA MAFFIA POLITICO-MEDIATIQUE.
Il
est tout de même délicieux de constater que depuis des mois, les
journalistes, les commentateurs, les analystes et les politiciens
n’égratignent en aucune manière le nouveau « Timonier » de l’Empire du
Milieu qui, ayant obtenu 100% des votes positifs du Comité Central du
Parti Communiste Chinois, sans abstention ni opposition, pourra donc
diffuser sa science jusqu’en 2078…. Tout lui est autorisé, rien ne lui
est refusé : là-bas, comme ici ou ailleurs, les Fils du Ciel peuvent
tout se permettre. Agitant les liasses de billets verts ou mauves, ils
raflent nos usines, nos laiteries, nos vignobles, nos hôtels de
prestiges entre autres. En Afrique et en Amérique du Sud, ce sont les
nouveaux colonisateurs qui envahissent les campagnes pour l’élevage et
la culture dont les productions prendront le chemin de Pékin. Idem pour
ce qui est des hydrocarbures et des minerais où la lutte est acharnée
partout dans le monde, matières premières vitales pour la Chine.
Dès
2016, des signes de ralentissement économique se sont manifestés :
surcapacité de production, baisse des exportations, augmentation du prix
des logements, réduction des investissements privés, et enfin baisse
des revenus en partie due à la chute des cours boursiers. Plusieurs
millions de particuliers ont été ruinés lors de la baisse du marché
d’actions chinois. L’endettement des entreprises publiques reste très
élevé et les créances douteuses des banques s’accroissent, parce que la
mauvaise gestion est endémique. La banque centrale chinoise manipule
(comme la BCE, la FED ou la BOJ) les cours des actifs financiers locaux,
mais contribue également à contrôler le cours de sa devise par de
nombreuses interventions. Les effets combinés de ces interventions ne
font qu’accroître la fuite des capitaux, signe de confiance limitée des
investisseurs dans la politique monétaire chinoise.
Caressant
Xi Jinping dans le sens du poil, chantant les louanges de ce client
important, les médias n’ont pas de mots plus durs ou d’invectives
haineuses envers Donald Trump ou Vladimir Poutine, qui eux, seraient
responsables de tous les maux de la Planète, de la disparition de la
mouche Tsé-Tsé à la guerre en Syrie, en passant par l’édification d’un
mur entre le Mexique et les USA –d’ailleurs entamé sous Bill Clinton- ou
en accusant l’un ou l’autre « d’atteinte aux Droits de l’Homme » (alors
qu’il existent 1145 camps de concentrations, les Laogaïs, en Chine), ou
encore de la pollution atmosphérique en CO2 alors que chaque semaine,
en Chine, il se construit une nouvelle centrale thermique au charbon.
Motus et bouche cousue. Seuls le « fâââââchiste » Trump et le Tsar Rouge
Poutine doivent être la cible permanente des médias critiques.
En
Russie, l’inflation est maitrisée et la hausse du prix du pétrole
depuis 18 mois permettra des budgets futurs en équilibre, malgré les
embargos des USA et de l’Union Européenne. Les recettes fiscales vont
augmenter malgré la baisse des impôts de sociétés actives dans le
secteur pétrolier. Ces revenus permettront des investissements dans
l’éducation, les infrastructures et l’innovation. La détente des
relations américano-russes devrait également favoriser le climat
d’investissements étrangers dans la fédération de Russie.
La
stabilité du rouble, malgré une baisse importante ces deux dernières
années et une stabilisation des actifs financiers, restaurent un climat
propice aux investissements tant privés que publics.
Et le fait que Vladimir Poutine puisse être réélu jusqu’en 2023 plongent nos médias dans une rage folle.
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