"Deux jours
après qu’un officier français a fait le sacrifice de sa vie pour sauver
une mère de famille prise en otage par un terroriste islamiste, issu de
cette fameuse « diversité », le JDD de ce dimanche sort un long papier intitulé « Armée : pourquoi les généraux résistent à la diversité ». Un papier du journaliste François Clemenceau dont l’incise sonne un peu comme un procès à charge : « Révélations
– Dix ans après l’adoption par le ministère de la Défense d’un Plan
d’égalité des chances visant à favoriser l’ascension vers la haute
hiérarchie militaire de jeunes issus de l’immigration, des outre-mer et
des milieux défavorisés, le bilan est à l’inertie. » Et l’article de pointer du doigt « une culture prégnante de l’entre-soi au sommet de la hiérarchie ». En clair, le système barrerait la route d’accès à la haute hiérarchie aux officiers issus de la diversité.
Il serait peut-être
bon, tout d’abord, de rappeler que l’armée – ou plutôt les armées – est
sans doute l’institution dans l’État où l’escalier social (...)
fonctionne pleinement. Grosso modo, un sous-officier
sur deux est un ancien militaire du rang et un officier sur deux a
d’abord été sous-officier. Quel corps, dans l’État, peut en dire
autant ? Ensuite, il n’est pas inutile de préciser que pour
« fabriquer » un général, il faut une petite trentaine d’années. Les
généraux d’aujourd’hui sont entrés à Saint-Cyr, à l’École navale, à
l’École de l’air ou dans les écoles recrutant parmi les anciens
sous-officiers (...), à la charnière des années 90. Si l’on n’a
pas recruté dans la « diversité » à cette époque, il est donc
matériellement difficile, si ce n’est impossible, de nommer des
officiers généraux « issus de la diversité ».
Car si l’on peut
devenir, par exemple, inspecteur général des affaires sociales au tour
extérieur, en clair par fait du prince – je pense à la nomination, en
2011, par Nicolas Sarkozy de Fadela Amara, ancienne secrétaire d’État -, pour devenir général ou amiral, il faut avoir franchi successivement tous les grades.
C’est, « quelque part », rassurant quand on replace le métier militaire
dans ce qu’il est fondamentalement. Rappelons, en effet, que la loi
exige (ce qu’elle n’exige pour nul autre corps dans l’État) « en toutes circonstances esprit de sacrifice, pouvant aller jusqu’au sacrifice suprême » (...) Donc,
pas de génération spontanée d’officiers généraux « issus de la
diversité » pour faire plaisir à l’air du temps, si l’on n’a pas recruté
naguère.
Se pose alors la question du recrutement. Et là, heureusement, la discrimination positive n’existe pas. Pour entrer à Saint-Cyr, à Navale ou à l’École de l’air, il faut préparer et réussir un concours, ouvert à tous
(...). Libre à n’importe qui, dans les conditions d’âge, de nationalité
française, de niveau scolaire, de s’inscrire à ces concours.
Mais qu’est-ce qui
fait qu’un jour, un jeune homme, une jeune fille franchit les portes
d’un centre d’information des armées pour se renseigner sur le métier
militaire, et plus particulièrement sur la carrière d’officier ? La
plupart du temps, l’amour de la France, le désir de la servir. C’est
une condition, certes non écrite dans les textes officiels, mais il faut
aimer la France. Et ça, ça ne se commande pas. Ça se sent, se vit. Cela
s’enseigne aussi dès le plus jeune âge. Faisons aimer la France, aujourd’hui. Et en 2050, nous aurons des généraux Dumas de la Pailleterie !"