Georges de Nantes est né à Toulon le 3 avril 1924, dans une famille catholique proche de l’Action française.
Son père Marc de Nantes est officier de marine. Son enfance est marquée par le drame qu’a été pour son milieu familial la condamnation de l’Action française par Pie XI.
En juin 1942, il entre aux Chantiers de la jeunesse du général de la Porte du Theil comme engagé volontaire. Il les quitte pour rejoindre le séminaire sulpicien d’Issy-les-Moulineaux en octobre 1943.
Il rejoint finalement le séminaire des Carmes en 1946. Il est ordonné prêtre le 27 mars 1948 par Mgr Caillot, évêque de Grenoble.
Son projet intellectuel est de donner un fondement anthropologique chrétien aux choix politiques et sociaux contre-révolutionnaires, ceux de Charles Maurras en particulier.
L’abbé de Nantes enseigne la philosophie et la théologie au noviciat des Frères missionnaires des campagnes. En même temps, sous le pseudonyme d’Amicus, il rédige des écrits polémiques et politiques dans l’hebdomadaire maurrassien Aspects de la France. En 1950, il est exclu de sa charge d’enseignement à cause de ses prises de position politiques qui défendent le pétainisme.
Après avoir été également renvoyé du diocèse de Paris en 1952 pour les mêmes raisons, il cesse son activité polémique et devient professeur de philosophie dans des collèges, d’abord à Pontoise puis en Normandie.
En 1958 il est nommé curé de Villemaur-sur-Vanne, dans l’Aube. Il décide d’y créer une congrégation de moines missionnaires, à l’imitation de Charles de Foucauld. Ce sont les Petits Frères du Sacré-Cœur de Jésus. Cette communauté comporte aujourd’hui plus de 100 moines et moniales.
L’évêque de Troyes autorise la communauté ad experimentum et remet la coule monastique aux premiers frères.
Lors de la guerre d’Algérie, l’abbé de Nantes prend ouvertement position pour l’Algérie française, écrivant sous son nom dans la revue L’Ordre français. Il est alors, comme Jean Ousset et la Cité catholique, sur une ligne « national-catholique » qui voit dans la guerre d’Algérie un combat de la civilisation chrétienne. En 1962 il est brièvement arrêté et interné, puis révoqué par son évêque en 1963.
Avec sa communauté composée d’anciens élèves, il s’installe malgré la défense de son évêque à Saint-Parres-lès-Vaudes (Aube), ce qui lui vaut alors d’être déclaré suspens ab officio le 15 septembre 1963 par Mgr Le Couëdic, évêque de Troyes.
Il critique donc d’abord et surtout le concile Vatican II, auquel il reproche d’encourager le dialogue œcuménique et la mauvaise réforme de l’Église qui aboutira, 50 ans plus tard, à une baisse très forte de la pratique religieuse catholique en Europe. Il condamne la Démocratie « fille de la Révolution » qui n’est qu’ »une oligarchie dirigée par la franc-maçonnerie pour détruire l’Eglise » et milite pour une monarchie de droit divin avec un Roi ou quelqu’autre souverain qui ait un véritable amour de son pays et qui ne soit pas là pour se faire réélire comme de nombreux politiques actuels.
Dans ses Lettres à mes amis, qu’il publie à partir de 1956, il développe une pensée apocalyptique fondée sur le conflit entre l’Antéchrist et l’Église. Il accuse notamment Paul VI, en 1965, de faire de l’Église catholique un « Mouvement d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle » (MASDU). Il annonce la victoire de l’Église sur l’Antéchrist, la conversion totale du monde, et appuie son discours sur les promesses de Fatima et sur la demande de celle-ci de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé.
Il appelle à un nouveau concile (Vatican III) pour supprimer les erreurs du concile Vatican II et affirme être en communion avec le pape et les évêques, mais il est déclaré suspens a divinis par l’évêque de Troyes le 25 août 1966à la suite de la publication non autorisée de sa correspondance avec le cardinal Ottaviani sans pour autant être excommunié.
C’est en 1970 qu’il donne à son mouvement le nom de Ligue de la Contre-Réforme catholique, plus communément appelée Contre-Réforme catholique. Il crée une communauté féminine en 1971.
Au cours des années 1970, il accuse le pape de schisme, d’hérésie et de scandale, et demande à être reçu au Saint-Siège afin que le souverain Pontife » juge par lui-même de tout cela « . Ce combat fit d’ailleurs l’objet d’une Radioscopie de Jacques Chancel, en janvier 1973. Il avait alors écrit un « Liber accusationis », écrit dans lequel il avait relevé toutes les erreurs du concile.
En 1989 et durant la décennie 1990, les communautés des Petits Frères du Sacré-Cœur de Jésus subissent plusieurs vagues de départs de religieux, certains de leur propre chef, d’autres ayant été exclus. La première crise sérieuse a lieu en 1989, avec le départ de dix moniales et d’un moine, dénonçant la mystique de leur Père Abbé et fondant de leur côté une communauté parallèle mais dégagée de l’autorité de l’Abbé de Nantes. La plus grande part rejoint des ordres reconnus. Dans le même temps l’abbé de Nantes refuse tout contrôle, toute visite canonique de la part de l’évêque du lieu.
Le 1er juillet 1997, il est frappé par un interdit qui l’envoie en exil dans un monastère en Suisse à Hauterive. De retour en France, l’Abbé de Nantes fait appel de ses sanctions auprès du tribunal de la Signature apostolique, appel rejeté en 2000.
Dans les deux dernières décennies de sa vie, Georges de Nantes fait périodiquement parler de lui, notamment lorsqu’il fait appel au jugement de Dieu sur des ecclésiastiques qu’il juge hérétiques. Il déclarere ainsi le cardinal Jean-Marie Lustiger « mort spirituellement », du fait de la publication son ouvrage Le Choix de Dieu, contraire à la Tradition, et qui paraît la veille de la date fixée par les termes du « jugement » en 1987. Georges de Nantes est également partisan de la thèse de l’assassinat de Jean-Paul Ier.
L’abbé de Nantes meurt le 15 février 2010 au matin. L’accès à l’église de Saint-Parres-lès-Vaudes pour la messe d’enterrement est refusé par le diocèse.
Ses funérailles sont célébrées dans la chapelle de la Maison Saint Joseph. Il est enterré le 18 février 2010 à Saint-Parres-lès-Vaudes. Ses obsèques sont célébrées par le père Raymond Zambelli, ancien recteur des Sanctuaires Notre-Dame de Lourdes.
Source
Son père Marc de Nantes est officier de marine. Son enfance est marquée par le drame qu’a été pour son milieu familial la condamnation de l’Action française par Pie XI.
En juin 1942, il entre aux Chantiers de la jeunesse du général de la Porte du Theil comme engagé volontaire. Il les quitte pour rejoindre le séminaire sulpicien d’Issy-les-Moulineaux en octobre 1943.
Il rejoint finalement le séminaire des Carmes en 1946. Il est ordonné prêtre le 27 mars 1948 par Mgr Caillot, évêque de Grenoble.
Son projet intellectuel est de donner un fondement anthropologique chrétien aux choix politiques et sociaux contre-révolutionnaires, ceux de Charles Maurras en particulier.
L’abbé de Nantes enseigne la philosophie et la théologie au noviciat des Frères missionnaires des campagnes. En même temps, sous le pseudonyme d’Amicus, il rédige des écrits polémiques et politiques dans l’hebdomadaire maurrassien Aspects de la France. En 1950, il est exclu de sa charge d’enseignement à cause de ses prises de position politiques qui défendent le pétainisme.
Après avoir été également renvoyé du diocèse de Paris en 1952 pour les mêmes raisons, il cesse son activité polémique et devient professeur de philosophie dans des collèges, d’abord à Pontoise puis en Normandie.
En 1958 il est nommé curé de Villemaur-sur-Vanne, dans l’Aube. Il décide d’y créer une congrégation de moines missionnaires, à l’imitation de Charles de Foucauld. Ce sont les Petits Frères du Sacré-Cœur de Jésus. Cette communauté comporte aujourd’hui plus de 100 moines et moniales.
L’évêque de Troyes autorise la communauté ad experimentum et remet la coule monastique aux premiers frères.
Lors de la guerre d’Algérie, l’abbé de Nantes prend ouvertement position pour l’Algérie française, écrivant sous son nom dans la revue L’Ordre français. Il est alors, comme Jean Ousset et la Cité catholique, sur une ligne « national-catholique » qui voit dans la guerre d’Algérie un combat de la civilisation chrétienne. En 1962 il est brièvement arrêté et interné, puis révoqué par son évêque en 1963.
Avec sa communauté composée d’anciens élèves, il s’installe malgré la défense de son évêque à Saint-Parres-lès-Vaudes (Aube), ce qui lui vaut alors d’être déclaré suspens ab officio le 15 septembre 1963 par Mgr Le Couëdic, évêque de Troyes.
Il critique donc d’abord et surtout le concile Vatican II, auquel il reproche d’encourager le dialogue œcuménique et la mauvaise réforme de l’Église qui aboutira, 50 ans plus tard, à une baisse très forte de la pratique religieuse catholique en Europe. Il condamne la Démocratie « fille de la Révolution » qui n’est qu’ »une oligarchie dirigée par la franc-maçonnerie pour détruire l’Eglise » et milite pour une monarchie de droit divin avec un Roi ou quelqu’autre souverain qui ait un véritable amour de son pays et qui ne soit pas là pour se faire réélire comme de nombreux politiques actuels.
Dans ses Lettres à mes amis, qu’il publie à partir de 1956, il développe une pensée apocalyptique fondée sur le conflit entre l’Antéchrist et l’Église. Il accuse notamment Paul VI, en 1965, de faire de l’Église catholique un « Mouvement d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle » (MASDU). Il annonce la victoire de l’Église sur l’Antéchrist, la conversion totale du monde, et appuie son discours sur les promesses de Fatima et sur la demande de celle-ci de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé.
Il appelle à un nouveau concile (Vatican III) pour supprimer les erreurs du concile Vatican II et affirme être en communion avec le pape et les évêques, mais il est déclaré suspens a divinis par l’évêque de Troyes le 25 août 1966à la suite de la publication non autorisée de sa correspondance avec le cardinal Ottaviani sans pour autant être excommunié.
C’est en 1970 qu’il donne à son mouvement le nom de Ligue de la Contre-Réforme catholique, plus communément appelée Contre-Réforme catholique. Il crée une communauté féminine en 1971.
Au cours des années 1970, il accuse le pape de schisme, d’hérésie et de scandale, et demande à être reçu au Saint-Siège afin que le souverain Pontife » juge par lui-même de tout cela « . Ce combat fit d’ailleurs l’objet d’une Radioscopie de Jacques Chancel, en janvier 1973. Il avait alors écrit un « Liber accusationis », écrit dans lequel il avait relevé toutes les erreurs du concile.
En 1989 et durant la décennie 1990, les communautés des Petits Frères du Sacré-Cœur de Jésus subissent plusieurs vagues de départs de religieux, certains de leur propre chef, d’autres ayant été exclus. La première crise sérieuse a lieu en 1989, avec le départ de dix moniales et d’un moine, dénonçant la mystique de leur Père Abbé et fondant de leur côté une communauté parallèle mais dégagée de l’autorité de l’Abbé de Nantes. La plus grande part rejoint des ordres reconnus. Dans le même temps l’abbé de Nantes refuse tout contrôle, toute visite canonique de la part de l’évêque du lieu.
Le 1er juillet 1997, il est frappé par un interdit qui l’envoie en exil dans un monastère en Suisse à Hauterive. De retour en France, l’Abbé de Nantes fait appel de ses sanctions auprès du tribunal de la Signature apostolique, appel rejeté en 2000.
Dans les deux dernières décennies de sa vie, Georges de Nantes fait périodiquement parler de lui, notamment lorsqu’il fait appel au jugement de Dieu sur des ecclésiastiques qu’il juge hérétiques. Il déclarere ainsi le cardinal Jean-Marie Lustiger « mort spirituellement », du fait de la publication son ouvrage Le Choix de Dieu, contraire à la Tradition, et qui paraît la veille de la date fixée par les termes du « jugement » en 1987. Georges de Nantes est également partisan de la thèse de l’assassinat de Jean-Paul Ier.
L’abbé de Nantes meurt le 15 février 2010 au matin. L’accès à l’église de Saint-Parres-lès-Vaudes pour la messe d’enterrement est refusé par le diocèse.
Ses funérailles sont célébrées dans la chapelle de la Maison Saint Joseph. Il est enterré le 18 février 2010 à Saint-Parres-lès-Vaudes. Ses obsèques sont célébrées par le père Raymond Zambelli, ancien recteur des Sanctuaires Notre-Dame de Lourdes.
Source