GPA,
PMA, ou avortement : l’enfant est devenu un objet consommable comme une
vulgaire marchandise matérielle ! Seule la satisfaction de l’acquéreur
compte.
En Italie le site Co-Genitori.it
témoigne de la dérive égoïste de notre société contemporaine
individualiste et nihiliste. Son but : mettre en relation la demande et
l’offre d’enfant. Comment ? Avec la simple donation de sperme et la
co-parentalité responsable ouverte à tous, individu seul, homosexuels, hétérosexuels…
Le site offre deux services pour seulement 25 € par mois : le co-parentalité et la donation de sperme. En ce qui concerne la donation, des
lesbiennes, des femmes seules ou des couples hétérosexuels peuvent
ainsi trouver un gentil mâle qui voudra bien leur « donner » son sperme.
Vendre serait le mot juste puisque le donateur est, dans la réalité,
vendeur de sa semence. La donation pourra se faire de manière « animale » pourrait-on dire : une saillie comme chez les animaux ! Si c’est par fécondation artificielle, pour
contourner la loi 40 italienne qui interdit l’accès aux techniques de
procréation assistée aux femmes seules ou lesbiennes, la demandeuse
n’aura qu’à se faire accompagner à la clinique de fécondation par le
« donateur ». Même procédé pour le couple hétérosexuel dont l’homme est
stérile, il prétendra que la semence dans le petit flacon est la sienne. Ce sont tous des procédés désordonnés qui existent malheureusement déjà depuis longtemps.
La
co-parentalité est en revanche un phénomène nouveau : il s’agit en
substance de la volonté de la part d’individu seul, homme ou femme,
hétérosexuel ou homosexuel, de devenir père ou mère, sans se marier,
sans cohabiter, mais en partageant les droits et les devoirs de la
parentalité parce qu’ils ont reconnu juridiquement l’enfant. Cet esprit
est parfaitement défini par la devise du site :
« Parents ensemble mais sans être ensemble. »
Dans le cas de la co-parentalité, la conception de l’enfant pourra advenir par « saillie » ou par fécondation artificielle.
Le site compte 100 00 inscrits. Exemple d’annonces :
Leo57 : « Salut ; hétéro, 42 ans, seul actuellement et pas convaincu par la routine de couple mais prêt à prendre l’engagement responsable d’élever un enfant. »Alex1983 : « Bonjour, je profite de cette modalité pour réaliser mon souhait de devenir père et pour partager un projet éducatif avec une femme (co-parentalité). »
Passons
sur le nombre de donateurs tous plus beaux et intelligents les uns que
les autres et le nombre de femmes en recherche de sperme sans l’homme :
« je ne cherche ni aide ni qu’il fasse le parent, je veux juste un donateur SAIN de préférence sportif » écrit Sara10.
Les liens affectifs et sexuels étant bannis dans la co-parentailité, peu importe donc le
sexe ou l’orientation sexuelle du co-parent. Aussi il n’y a aucun
problème bien entendu pour que la « parentalité » soit partagée entre
deux femmes ou deux hommes, ce sera Parent1 et Parent2 sur les papiers
administratifs ! Un enfant pourra donc être le fils biologique d’un des
deux sujet-parent inscrits sur le site, ou le fils biologique d’un
troisième sujet non-inscrit sur le site ou inscrit comme donateur…
La co-parentalité, c’est le divorce avant le mariage, l’égoïsme de l’adulte en désir d’enfant mais refusant la vie à deux. C’est la négation de l’affection au départ de l’enfant, le temps de l’anaffectivité par excellence !
« La co-parentalité, analyse fort justement un journaliste italien, c’est la contraception de l’amour : allons au lit pour avoir un enfant mais interdiction de s’aimer. La contraception c’est le sexe sans procréation ; la fécondation artificielle, c’est la procréation sans sexe ; la co-parentalité c’est le sexe sans amour ; l’enfant n’est plus le fruit de l’amour de l’autre mais le fruit pourri de l’égoïsme. »
Quant au terme de « co-parent » utilisé pour désigner ce sordide partage
commercial d’un enfant, c’est un abus de langage, un vol pur et simple
aux dépens des vrais parents, vrai papa et vraie maman. Le terme de co-égoïste serait plus approprié !
Et tout cela présage bien des souffrances pour les enfants fruits de cet égoïsme nihiliste.
Francesca de Villasmundo