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vendredi 10 août 2018

Célébration de la bataille d’Amiens : le Prince William présent, Macron avait piscine


Pour faire bonne mesure, on a rappelé in extremis, Madame le ministre Florence Parly de son lieu de vacances,  laquelle a pu ainsi honorer la cérémonie de sa présence et nous sauver du déshonneur total.

Il y a cent ans, le 8 août 1918, commençait la bataille d’Amiens, bataille décisive qui marquait le début d’une offensive majeure des Alliés face à l’Allemagne. L’opération engageait des troupes britanniques, canadiennes, australiennes et françaises.
L’opération fut un succès et signa le début du recul allemand. Au prix néanmoins de  lourdes pertes : 46 000 morts parmi les troupes franco-britanniques contre 40 000 morts du côté allemand.

Il est dans la culture britannique de commémorer les victoires militaires parfois avec complaisance, parfois avec une vision discutable de l’Histoire, en parfait contraste avec notre indifférence. Ainsi, outre-Manche, Dunkerque est une humiliante reddition française. Quasiment une victoire stratégique pour eux.  Le récent film Dunkerque en témoigne fort bien. Les Britanniques célèbrent Trafalgar. Nous  refusons de fêter Austerlitz. Mieux encore : c’est un acteur américain qui incarne Napoléon tandis que nous envoyons des navires pour fêter le 200° anniversaire de la victoire de l’amiral Nelson.

Un certain politiquement correct historique est passé par là : Napoléon est celui qui a rétabli l’esclavage aux Antilles. De la Première Guerre mondiale, un courant d’historiens a surtout voulu retenir les mutineries de 1917 et les fusillés pour l’exemple.

Sans doute est-ce dans cette logique que s’inscrit l’absence d’Emmanuel Macron ou, à la rigueur, celle  d’Edouard Philippe, pour accueillir le Prince William et la Première ministre Theresa May, venus aujourd’hui, ainsi que de nombreux diplomates canadiens, américains et australiens, commémorer cette bataille dans la magnifique cathédrale d’Amiens.

Je l’avoue, j’ai une fâcheuse tendance à l’exagération. La France, bien sûr, a pris sa part dans cette commémoration et n’a pas lésiné sur les moyens. La cérémonie d’hommage s’est faite en la présence de Geneviève Darrieusecq en personne.  Geneviève qui ? La secrétaire d’Etat aux Armées.  Et pour faire bonne mesure, on a rappelé in extremis, Madame le ministre Florence Parly de son lieu de vacances,  laquelle a pu ainsi honorer la cérémonie de sa présence et nous sauver du déshonneur total.


Le Maire d’Amiens, Brigitte Fouré, a fait part de sa déception. Certains élus picards n’ont pas hésité à parler de « faute diplomatique ». Faute diplomatique sans aucun doute : c’est conforter l’image d’une France oublieuse et ingrate, trop heureuse d’appeler les Anglo-Saxons à la rescousse et qui ne pense même pas à dire merci. Faute historique : c’est une occasion perdue de rappeler – et pas seulement aux plus jeunes – ce que fut cette campagne. Faute humaine surtout car il ne s’agit pas seulement de retirer une facile gloriole d’une victoire fût-elle majeure mais surtout de  rappeler à notre souvenir et notre conscience nationale, ce que nous devons aux soldats tombés sur la plaine picarde, et aussi sur les champs de Flandres, et au fort de Verdun… Et la liste serait longue, elle risquerait de durer quatre ans.

Mais que l’on se rassure. Emmanuel Macron a un mot d’excuse. De la part du directeur de la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale, Joseph Zimet, qui explique que le Président est présent à de nombreuses commémorations de la Première Guerre mondiale et ne saurait être partout.

Florence Labbé pour ripostelaique.com