Civitas « persona non grata » au Domaine de Traversais : quid du refus de prestation de service ?
Civitas n’est pas ma « tasse de thé ».
Contrairement à ce mouvement, je considère que ce n’est pas à la loi
d’imposer la morale chrétienne ou le droit naturel. Cela relève de
l’éducation et d’un parcours personnel de foi qui relève de
l’intériorité de la conscience et non du droit. Au demeurant, cette
liberté permet à chacun de croire autre chose aussi et c’est bien
pourquoi ce ne sont pas aux lois d’imposer la morale catholique aux
Français. Elle est aussi garante d’une foi plus sincère que la foi
contrainte qu’impose une religion d’Etat.
Cependant, j’ai été interpellé par l’article du journal local «
Centre presse » qui évoque la réunion de l’organisation près de Poitiers
en fin de semaine.
Un responsable du domaine loué aurait déclaré en effet : « ils ont effectivement réservé notre domaine mais sans dire le nom de l’association dans un premier temps. Un certain Léon-Pierre Durin (NDLR : ancien du MNR de Bruno Mégret, il est le directeur des UDT du Pays Réel de Civitas) s’est présenté à nous en se gardant bien de nous dire qu’il représentait une association dite d’extrême droite. Il a juste dit que c’était pour une association, pour faire de la formation, un séminaire? Si on avait su que c’était ce genre de mouvement, on aurait bien évidemment refusé. Ce n’est que bien plus tard qu’on a su quand les gendarmes nous l’ont dit? »
Or, un tel refus de prestation de service aurait probablement été illégal.
La buraliste d’Albi qui avait refusé de remettre un colis à une voilée, qui elle-même refusait de retirer son voile, a été lourdement condamnée. http://resistancerepublicaine.eu/2018/07/06/voilee-buraliste-condamnee-le-procureur-fait-appel-la-peine-etant-insuffisante-selon-lui/
La loi interdit les discriminations à
raison des opinions politiques autorisées (Civitas n’étant pas
interdite, comme l’islam), de telles discriminations pouvant intervenir
notamment sous la forme d’un refus de location.
Je suis étonné que « Centre presse », dans un souci d’information objective du lectorat, n’ait pas fait observer que l’intention de refuser de louer le domaine à Civitas n’était pas licite en l’état actuel du Droit.
Je suis étonné que « Centre presse », dans un souci d’information objective du lectorat, n’ait pas fait observer que l’intention de refuser de louer le domaine à Civitas n’était pas licite en l’état actuel du Droit.
Le refus de louer ne peut être justifié que par un « motif légitime »
(https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000027012142&cidTexte=LEGITEXT000006069565).
Dans l’affaire de la buraliste d’Albi, le refus de remettre le colis
aurait pu trouver, à mon avis, une justification extérieure à l’islam
proprement dit dans le fait qu’un contrôle d’identité était nécessaire
pour exécuter la mission de dépositaire du buraliste. Simple application
du Code civil pouvant constituer un juste motif sans considération
pour, en tant que telles, l’appartenance religieuse ou l’apparence
physique. Certes, l’article L. 225-1 du Code pénal est actuellement
rédigé de telle sorte qu’il ne prévoit pas d’exception à ce sujet (https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070719&idArticle=LEGIARTI000006417828).
Toutefois, ce texte a valeur de loi ordinaire et donc doit être
concilié avec les règles du Code civil relatives au contrat de dépôt qui
ont la même autorité, dont l’article 1937 du Code civil évoqué dans
l’article du 21 avril dernier (http://resistancerepublicaine.eu/2018/04/21/affaire-de-la-voilee-dalbi-le-point-de-vue-du-droit/).
Dans le cas particulier de Civitas, au
contraire, aucune considération légitime ne pouvait permettre de refuser
la location du domaine si les bailleurs avaient su qui voulait
exactement le louer.
En fait, ce qui dérange, c’est le choix d’avoir placé cette réunion sous le signe de Charles Martel et près de Poitiers : «
cette première UDT de Civitas sera placée sous la présidence effective
du père Joseph (ex-abbé Régis de Cacqueray) et portera le nom de «
Promotion Charles-Martel ». Tout un symbole car ce n’est certainement
pas un hasard si Civitas a choisi, pour sa 1ère UDT, une commune près de
Poitiers, la ville qui symbolise la fin de l’invasion arabe en France ».
Cette évolution me semble positive. Elle paraît prendre acte de la vanité du débat autour du statut de l’homosexualité pour se recentrer sur des enjeux civilisationnels d’une autre dimension. Même si le rejet de la modernité politique par Civitas paraît ne pas avoir changé, le choix de se placer sous le signe de Charles Martel est peut-être le signe d’une évolution importante.
Cette évolution me semble positive. Elle paraît prendre acte de la vanité du débat autour du statut de l’homosexualité pour se recentrer sur des enjeux civilisationnels d’une autre dimension. Même si le rejet de la modernité politique par Civitas paraît ne pas avoir changé, le choix de se placer sous le signe de Charles Martel est peut-être le signe d’une évolution importante.
Escada est certes toujours le président
de ce mouvement, mais peut-être n’est-il pas représentatif et son mandat
sera-t-il remis en cause prochainement ?
http://resistancerepublicaine.eu/2018/05/25/civitas-et-son-president-degenere-escada-sen-prennent-a-pierre-cassen-et-christine-tasin/
Après tout, Riposte laïque avait
manifesté un soutien à un professeur lié à l’époque à Civitas et exposée
à des difficultés à la suite de sa candidature aux dernières
législatives.
https://ripostelaique.com/calais-je-ne-pensais-pas-quune-candidature-catholique-susciterait-autant-de-haine.html
Certes, on serait tenté de dire que les ennemis de la Liberté ne doivent pas avoir de libertés… Mais les membres de Civitas en sont-ils ? Ne se reconnaissant pas dans 1789, leur conception de la Liberté est assurément différente de celle des Républicains. Opposant les droits de l’Homme et le pays « réel », ils n’adhèrent toutefois pas à une doctrine intrinsèquement violente qui les conduirait à commettre des actes terroristes pour parvenir à leur fin.
Tant que les forces républicaines sont dominantes et que les textes constitutionnels restent les mêmes, il n’est pas possible d’opposer à des minorités politiques le refus de la liberté d’expression ou de réunion, dès lors du moins qu’elles ne promeuvent pas l’action violente contraire à l’ordre public mais cherchent à persuader dans le respect des règles démocratiques.
Certes, on serait tenté de dire que les ennemis de la Liberté ne doivent pas avoir de libertés… Mais les membres de Civitas en sont-ils ? Ne se reconnaissant pas dans 1789, leur conception de la Liberté est assurément différente de celle des Républicains. Opposant les droits de l’Homme et le pays « réel », ils n’adhèrent toutefois pas à une doctrine intrinsèquement violente qui les conduirait à commettre des actes terroristes pour parvenir à leur fin.
Tant que les forces républicaines sont dominantes et que les textes constitutionnels restent les mêmes, il n’est pas possible d’opposer à des minorités politiques le refus de la liberté d’expression ou de réunion, dès lors du moins qu’elles ne promeuvent pas l’action violente contraire à l’ordre public mais cherchent à persuader dans le respect des règles démocratiques.
L’opprobre
lancé sur Civitas me paraît donc gravement attentatoire au contrat
social en vigueur en France actuellement. Et si ç’avait été une
association musulmane, les gestionnaires du domaine auraient-ils aussi
exprimé leur intention de ne pas louer publiquement ?
Note de Christine Tasin
A RR on n’aime pas Civitas, trop
antisémite et trop homophobe à notre goût, pour ne pas parler des
amitiés dangereuses avec nombre d’islamistes et avec Soral...
Je ne me suis jamais privée de dire ce que je pense d’Escada, de ses discours et attitudes.
Mais cela demeure de l’ordre du débat, de la controverse, voire d’oppositions idéologiques ou politiques.
De deux choses l’une. Ou bien, parce que
l’on est en guerre, toute réunion de musulmans et de pro-islam est
interdite et il n’y a plus de grandes burqa-party au Bourget et
ailleurs, ce qui a pour conséquence que tous ceux qui, de près et de
loin, entretiennent des rapports ambigus avec l’islam se retrouvent
également interdits de réunion, et dans ce cas, l’interdiction de
réunion faite à Civitas peut avoir un sens, s’il était prouvé que
Civitas nourrisse quelques serpents islamistes dans son sein.
Ou bien les camps décoloniaux et autres
stages réservés aux non blancs, aux musulmans et autres racisés sont
autorisés et on ne voit pas pourquoi un directeur de site à louer
devrait s’excuser platement et quasiment accuser Civitas de l’avoir
leurré.
Le véritable problème est que l’on vit en France sous un régime
stalinien qui ne dit pas son nom, où tous ceux qui ne pensent pas
« correctement » selon la doxa Bouteldja-Obono-De Cock-Kouchner-Macron…
doivent se taire ou disparaître. Et n’ont plus aucun droit.Et c’est inacceptable, totalement. Alors merci à Maxime d’avoir abordé et traité ce sujet fort important.