Marc Rousset
Français,
on vous ment pour la gravité de l’invasion migratoire, comme on vous
ment pour la dette grecque. Le FMI est l’exception qui confirme la règle
pour la Grèce. Il dit la vérité : sans allègement réel de la dette
grecque, c’est-à-dire sans renoncement au remboursement pur et simple de
la dette publique grecque, et non pas avec un simple allongement des
échéances, la Grèce tombera immanquablement en faillite à terme !
Le
FMI répète que la dette grecque représente encore aujourd’hui 178 % du
PIB du pays. L’accord de juin 2018 devrait permettre à Athènes d’avoir
accès, à moyen terme, à des financements par les marchés, mais tout cela
est théorique et repose sur du sable, car il sera impossible à la Grèce
d’avoir une croissance de 3 % tout en maintenant un excédent budgétaire
de 2,2 % du PIB, hors service de la dette.
Selon
le FMI, la croissance n’a été que de 1,7 % en 2017 et atteindra
difficilement 2 % en 2018 et les années suivantes, tandis que l’excédent
budgétaire sera au maximum de 1,5 % du PIB et non pas 2,2 %.
Le
reflux du chômage est tout à fait anecdotique, conjoncturel en Grèce et
non pas structurel puisqu’en étant hyper-optimiste, il passerait de
21,5 %, en 2017, à 19,9 %, en 2018, et 18,1 %, en 2019. Les risques de
banqueroute grecque sont, en fait, énormes si l’on songe à la moindre
hausse des taux d’intérêt, au calendrier de politique intérieure
grecque, à l’immigration clandestine extra-européenne, à une population à
bout, fatiguée des réformes et du « demain, on rasera gratis » !
Le
drame, c’est que ce n’est pas l’euro qui est la cause de la dette
grecque, contrairement à ce que prétend Jacques Sapir, mais tout
simplement l’inconscience laxiste d’un pays et de ses dirigeants qui ont
tiré trop fort sur la corde de l’État-providence pendant des années
jusqu’à ce qu’elle casse, tandis que Goldman Sachs truquait les comptes
pour faire entrer la Grèce dans la zone euro, sans avoir à subir – ce
qui est scandaleux – une amende gigantesque de l’Union européenne d’au
moins 20 milliards d’euros et la condamnation de ses dirigeants à la
prison ferme en Europe pour manipulation frauduleuse des comptes publics
et montage d’opérations bancaires fictives.
Le
drame, également, c’est que les banques, sur la demande de l’Allemagne
et des pays de la zone euro, ont effectivement déjà allégé la dette
grecque de 90 milliards en 2011. Merkel a voulu, à juste titre, que les
banques qui avaient pris des risques inconsidérés paient une partie de
la note. Le 27 octobre 2011, les banques européennes ont donc dû
abandonner 50 % de la dette publique qu’elles détenaient sur la Grèce.
De plus, alors que l’opinion publique allemande souhaitait le défaut de
paiement et la mise en faillite pure et simple de la Grèce en 2011,
Merkel a promis solennellement aux Allemands que les Grecs
rembourseraient les nouveaux prêts accordés à la Grèce avec la garantie
des États.
Merkel
ne peut pas perdre la face, ayant déjà sur le dos l’entrée folle du
million de clandestins immigrés sans contrôle aux frontières. Et (cerise
sur le gâteau) si, demain, la Grèce ne paie pas – ce qui sera le cas -,
les déficits publics annuels de la France et de l’Allemagne seront
augmentés d’autant, d’où l’acharnement du Système pour reculer la date
de faillite inexorable à venir de la Grèce.
La
Grèce est le cancre de l’Union européenne et la France « une petite
Grèce » quant au chemin décadent et laxiste parcouru depuis quarante
ans. Alors que la situation de la France est catastrophique et demande
des mesures draconiennes, structurelles, chirurgicales en matière de
dépenses publiques, sociales et de réduction du nombre de fonctionnaires
pour éviter la faillite à venir, l’action de Macron relève du
traitement médical législatif homéopathique.