Sur un an, les prix à la consommation ont augmenté de 2,3 % en juillet, a indiqué mardi l'Insee. Ce regain d'inflation s'explique surtout par la hausse des prix du pétrole.
Est-ce le grand retour de
l'inflation ? La hausse des prix à la consommation a atteint en juillet
son plus haut niveau depuis mars 2012, à 2,3 % sur un an, selon les
premières estimations de l'Institut national des statistiques et des
études économiques (Insee) publiées mardi. Les prix ont certes baissé de
0,1 point dans l'Hexagone durant le mois écoulé, du fait notamment des
soldes d'été. Mais sur douze mois, ils ont encore grimpé de 0,3 point en
par rapport à juin. Une progression spectaculaire.
« Le contre-choc pétrolier a bien eu lieu », estime Ludovic Subran. Le prix du baril de pétrole de Brent est passé de 52,5 à 75 dollars sur un an
. Dans son sillage, les prix de l'énergie ont cru de 14,3 % sur la même
période détaille l'Insee. Et les taxes sur les carburants ont fortement
augmenté en début d'année.
Cette situation
n'est pas propre à la France. Toute la zone euro connaît un regain
d'inflation (lire page 6). La hausse des prix y a atteint 2,1 % en
juillet, a indiqué mardi Eurostat.
La bonne nouvelle, c'est qu'un pic a
probablement été atteint. L'Insee, dans sa dernière note de conjoncture,
parue en juin, tablait sur un reflux durant le second semestre. Selon
l'Institut, l'inflation sur douze mois devrait retomber à 1,7 % à la fin
de l'année. Car, sauf aggravation de la crise entre l'Iran et les
Etats-Unis, le prix de l'or noir devrait se stabiliser. Le cours du
baril a baissé de près de 4 % en juillet.
Si la
France a retrouvé ces derniers mois les niveaux d'inflation d'il y a
six ans, la situation économique, elle, a changé. La croissance est
aujourd'hui beaucoup plus robuste qu'à l'époque, puisque le PIB devrait
progresser de 1,7 % cette année en France selon l'Insee contre 0,2 % en
2012. « En 2012, le système était sous perfusion. Aujourd'hui, les
fondamentaux sont plus solides, les taux d'épargne des ménages et des
entreprises sont bien plus élevés », souligne Ludovic Subran.
Ce
regain d'inflation rogne le pouvoir d'achat des ménages. Mais celui-ci
devrait tout de même progresser encore cette année de 1 %, selon
l'Insee, du fait notamment de la baisse des cotisations sociales pour
les salariés et de la diminution de la taxe d'habitation pour 80 % des
Français.
Victor Noiret