.

.

mardi 10 septembre 2013

Actualités syriennes, le point en fin de journée (09/09/2013)



Actualités syriennes, le point en fin de journée (09/09/2013) 21h47 – Aujourd'hui
Merkel juge la proposition russe "intéressante"

La chancelière allemande Angela Merkel a jugé lundi "intéressante" la proposition russe de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international et a réitéré son opposition catégorique à une intervention militaire.

"Aujourd'hui il y a eu une proposition intéressante avec la Russie qui a appelé pour la première fois la Syrie à mettre son arsenal chimique sous contrôle international", a déclaré la chancelière lors d'une émission télévisée sur la chaîne publique ARD, ajoutant espérer que "les actes suivent" et qu'il ne s'agisse "pas que de gagner du temps".

21h13 – Aujourd'hui
Hillary Clinton: L'abandon par la Syrie de son arsenal chimique serait une étape "importante"

Une éventuelle décision de la Syrie de renoncer à son arsenal chimique constituerait une étape "importante", a affirmé lundi l'ancienne secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, peu après avoir rencontré le président Barack Obama à la Maison Blanche.

"Si le régime (de Damas) mettait immédiatement ses stocks sous contrôle international, comme cela a été évoqué par le secrétaire d'Etat (John) Kerry et les Russes, ce serait une étape importante. Mais cela ne peut pas être une nouvelle excuse pour un délai ou une obstruction", a prévenu Mme Clinton.

L'ancienne chef de la diplomatie américaine, possible candidate à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2016, a aussi exprimé pour la première fois en public son soutien à la décision du président Obama de lancer des frappes "limitées" contre le régime de Bachar al-Assad, pour le punir d'avoir eu recours à ses armes chimiques lors d'une attaque meurtrière le 21 août.

Une telle attaque "requiert une réaction forte de la communauté internationale, les Etats-Unis en tête", a-t-elle affirmé.

21h07 – Aujourd'hui
Pour Paris, la proposition russe "mérite un examen précis", "recevable à trois conditions"

Laurent Fabius estime que "la proposition du ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, mérite un examen précis". "Il reconnaît maintenant, sous la pression forte que nous avons exercée, qu’il y a un problème grave avec l’énorme stock d’armes chimiques que possède Bachar Al-Assad", a écrit le ministre des Affaires étrangères par communiqué.

Toutefois, Laurent Fabius souligne que "cette proposition serait recevable à au moins trois conditions". Elles sont les suivantes:

- "M. Bachar Al-Assad doit s’engager sans délai à mettre sous contrôle international et à laisser détruire l’ensemble de son arsenal chimique ;
- cette opération doit se faire sur la base d’une résolution contraignante du Conseil de sécurité, avec un calendrier court et des conséquences fermes s’il ne respectait pas ses engagements ;
- Les responsables du massacre chimique du 21 août ne doivent pas rester impunis. La Cour pénale internationale devra donc être saisie."

"Depuis le début, la France s’est fixé deux buts : la sanction et la dissuasion. C’est pourquoi nous demandons maintenant des engagements précis, rapides et vérifiables de la part du régime syrien", conclut Laurent Fabius.

20h15 – Aujourd'hui
Premier vote important mercredi au Sénat américain sur la Syrie

Un premier vote au Sénat américain aura lieu mercredi sur le projet de résolution autorisant le président Barack Obama à intervenir militairement en Syrie, a annoncé le chef de la majorité démocrate, Harry Reid, lundi.

Ce vote de procédure, qui donnera un aperçu du soutien dont bénéficie l'intervention dans la chambre haute du Congrès, est l'étape préalable et indispensable à la poursuite des débats, au dépôt d'amendements et à l'éventuelle adoption finale de la résolution, qui pourrait avoir lieu d'ici la fin de la semaine au Sénat.

La résolution adoptée par la commission des Affaires étrangères du Sénat mercredi prévoit de limiter à 60 jours, et éventuellement 90 jours, toute intervention militaire en Syrie, et d'interdire au président de déployer des troupes au sol.

En cas de tentative d'obstruction de la part de la minorité républicaine, les démocrates devront recueillir non pas une simple majorité de 51 voix sur 100, mais une majorité qualifiée de 60. Sur les 100 sénateurs, 24 se sont déclarés à ce jour favorables à une intervention en Syrie, 20 y sont opposés et 56 restent indécis, selon un décompte du New York Times lundi.

Le groupe démocrate (52 sénateurs démocrates et deux indépendants) est divisé et devra dans tous les cas recevoir l'appui de républicains pour que la résolution finisse par être adoptée. De son côté, la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, n'a pas annoncé de calendrier pour le vote, les républicains se contentant de prévoir un vote "dans les deux semaines".

20h14 – Aujourd'hui
Washington accueillerait favorablement un abandon des armes chimiques par Assad

Les Etats-Unis accueilleraient favorablement tout plan qui verrait la Syrie abandonner ses armes chimiques, a affirmé lundi un proche conseiller du président Barack Obama, tout en faisant part de son scepticisme.

Tony Blinken, conseiller adjoint de sécurité nationale, a déclaré que son pays examinerait "de près" une proposition de la Russie à cet effet, estimant que c'était la menace de frappes américaines contre le régime du président Bachar al-Assad qui avait abouti à ce développement.

20h13 – Aujourd'hui
Kouchner: "Si c'est un début de négociation, elle serait la bienvenue mais nous a hâtons pas"

Invité de BFM TV, l'ex-ministre Bernard Kouchner a salué un possible début de négociation tout en exhortant à la prudence "Si c'est un début de négociation, elle serait la bienvenue mais nous a hâtons pas", a-t-il déclaré. "Il faut aussi maintenir la pression, sans pression il n'y aurait rien eu du tout [...] Mais ne nous trompons pas, ce n'est pas encore la paix, ce n'est pas la négociation, pour le moment la guerre continue", a-t-il ajouté.

Bernard Kouchner a également mis en garde contre Bachar al-Assad: "On ne doit pas faire confiance à Bachar al-Assad, il faut continuer cette opération, peut être même tirer quelques coups de semonce, et puis par l'intermédiaire des Russes il faut que cette négociation s'engage mais on en est pas là. J'ai toujours dit depuis le début qu'il fallait frapper, au début c'était beaucoup plus facile"

19h37 – Aujourd'hui
Contrôle des armes chimiques: le chef rebelle accuse Damas de mensonge

Le chef des rebelles syriens a accusé lundi le régime de Bachar al-Assad et son allié russe de mentir, après que Damas a accueilli favorablement une initiative de Moscou visant à placer sous contrôle international l'arsenal chimique syrien pour éviter des frappes occidentales.

"Nous appelons à des frappes et nous avertissons la communauté internationale que le régime (d'Assad NDLR) dit des mensonges, et que le menteur Poutine est son professeur", a déclaré le chef d'état-major de l'Armée syrienne libre, Sélim Idriss, dans un entretien à Al-Jazeera, en référence au président russe Vladimir Poutine.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a appelé lundi la Syrie à placer sous contrôle international son arsenal chimique pour ensuite le détruire, alors que le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait affirmé à Londres que cela pourrait empêcher des frappes sur le régime syrien.

Le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem, en visite à Moscou, a ensuite "accueilli favorablement l'initiative russe".

Mais Sélim Idriss a appelé la communauté internationale à ne pas croire Moscou ni Damas. "Le régime (syrien) veut gagner du temps pour se protéger" d'une éventuelle frappe, a-t-il affirmé. "Je dis aux décisionnaires que nous connaissons ce régime, que nous l'avons expérimenté, et nous vous mettons en garde: ne tombez pas dans le piège de supercherie et de malhonnêteté" qu'il vous tend, a précisé le chef rebelle.

Damas et Moscou "savent qu'un vote au Congrès (américain) arrive, et ils savent que de telles frappes entraîneront la chute du régime" d'Assad, a affirmé le général Idriss.

Les élus américains, dont la rentrée a lieu lundi, doivent se prononcer dans les jours à venir sur une résolution autorisant l'administration Obama à employer la force contre le régime syrien, en représailles pour une attaque chimique présumée menée le 21 août près de Damas.

19h24 – Aujourd'hui
Les États-Unis prêts à parler avec les Russes des armes chimiques

Les Etats-Unis sont prêts à discuter avec la Russie pour déterminer si leur proposition de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle est digne de foi, a déclaré lundi un conseiller du président américain Barack Obama.

Ce conseiller, Ben Rhodes, a toutefois prévenu sur la chaîne MSNBC que Washington ne relâcherait pas pour autant la pression sur Damas et se méfiait d'une tactique destinée à retarder l'échéance de frappes contre le régime Assad.

"Je pense qu'il va nous falloir rester en contact avec eux (les Russes) et d'autres pays pour évaluer le sérieux de cette proposition", a ajouté M. Rhodes, conseiller adjoint de sécurité nationale du président Barack Obama.

"En même temps, ce sera très important de ne pas relâcher la pression" sur le régime syrien, a prévenu Ben Rhodes, en soulignant que Washington ne prendrait en considération l'initiative russe "que s'il s'agit d'une proposition digne de foi". "Nous ne voulons pas qu'il s'agisse d'un nouvel exercice destiné à retarder" les échéances, a encore dit le conseiller du président américain en faisant part du "scepticisme" du gouvernement américain.

De son côté, la porte-parole adjointe du département d'Etat, Marie Harf, a estimé que "tout ce qu'Assad a fait ces deux dernières années a été exactement le contraire" d'une mise sous contrôle de son arsenal chimique.

Elle aussi a fait part du "scepticisme" des Etats-Unis, tout en estimant que toute mesure visant à contrôler les armes chimiques du gouvernement Assad représenterait "une mesure positive".

19h14 – Aujourd'hui
Kerry critiqué pour avoir évoqué une action "incroyablement petite"

Plusieurs élus américains ont critiqué lundi le secrétaire d'Etat John Kerry, qui a évoqué lors d'une conférence de presse à Londres la possibilité d'une intervention américaine en Syrie "incroyablement petite".

Aux côtés de son homologue britannique William Hague, John Kerry a répété lundi qu'une action américaine en Syrie --pour laquelle l'administration Obama attend un feu vert du Congrès américain-- consisterait en "une intervention très limitée, très bien ciblée, à très court terme, pour dégrader les possibilités (du régime Assad) de faire usage d'armes chimiques sans prendre part à la guerre civile en Syrie". "C'est exactement ce dont nous parlons: une intervention limitée, incroyablement petite", a-t-il ajouté.

L'influent sénateur républicain John McCain, ardent défenseur d'une intervention américaine en Syrie, a régi sur Twitter, jugeant qu'il s'agissait d'une déclaration "incroyablement inutile".

Les élus américains, dont la rentrée a lieu lundi, doivent se prononcer dans les jours à venir sur une résolution autorisant l'administration Obama a employer la force contre le régime Assad. Dans ce cadre, John Kerry doit être auditionnée à huis clos lundi soir à la Chambre des représentants à son retour de Londres.

18h59 – Aujourd'hui
L'appel à détruire les armes chimiques est "la chance à saisir" pour Bayrou

Le président du MoDem François Bayrou a estimé lundi que les déclarations de la Russie et du secrétaire général de l'ONU en faveur d'une destruction des armes chimiques en Syrie sous le contrôle de l'ONU était "la chance à saisir" pour sortir du conflit.

Ces deux déclarations sont "la chance à saisir pour une issue plus pacifique du conflit syrien", a-t-il réagi auprès de l'AFP. François Bayrou s'est montré plus que réservé depuis le début sur la possibilité d'une intervention militaire de la France en Syrie et avait accusé François Hollande de livrer la Syrie aux "fondamentalistes".

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé lundi à la création de zones supervisées par les Nations unies en Syrie où les armes chimiques du pays pourraient être détruites. Son annonce est survenue peu après que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov eut exhorté la Syrie à placer son arsenal chimique sous supervision internationale pour éviter des frappes occidentales sur le pays.

"Cette destruction des armes chimiques si elle était obtenue ouvrirait la voie à une issue négociée du drame que nous vivons depuis deux ans", a ajouté le leader centriste.

17h56 – Aujourd'hui
Ban Ki-Moon appelle à la destruction des armes chimiques sous le contrôle de l'ONU

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon appelle à la création de zones supervisées par les Nations unies en Syrie où les armes chimiques du pays pourraient être détruites.

Ban pourrait proposer la création de ces zones au Conseil de sécurité de l'ONU si les enquêteurs onusiens confirment l'utilisation d'armes prohibées dans le conflit syrien, afin de surmonter "l'embarrassante paralysie" du Conseil sur la Syrie, a-t-il déclaré à des journalistes.

17h50 – Aujourd'hui
Cameron: "Ce serait un grand pas" si Damas mettait ses armes chimiques sous contrôle international

Le Premier ministre britannique David Cameron a jugé "particulièrement bienvenu" l'appel adressé par la Russie à la Syrie de placer sous contrôle international son arsenal chimique, estimant qu'une telle démarche de Damas serait "un grand pas en avant".

"Si la Syrie mettait ses armes chimiques hors d'usage, sous supervision internationale, clairement ce serait un grand pas en avant et cela devrait être encouragé", a déclaré David Cameron devant les députés britanniques, ajoutant cependant qu'il fallait s'assurer qu'"il ne s'agit pas d'une manoeuvre de diversion".

17h48 – Aujourd'hui
Damas salue la proposition de Moscou sur la mise sous contrôle de son arsenal chimique

La Syrie salue la proposition de la Russie de placer sous contrôle international son arsenal chimique afin d'éviter des frappes occidentales, a déclaré lundi le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem à Moscou.

"Le ministre Lavrov a mis en avant une initiative liée aux armes chimiques. Je déclare: la Syrie salue l'initiative russe, se fondant sur les inquiétudes des dirigeants russes concernant la vie de nos citoyens et la sécurité de notre pays", a déclaré Mouallem, cité par les agences russes.

Il a aussi salué "la sagesse des dirigeants russes qui essaient d'empêcher une agression américaine contre notre peuple".

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait appelé peu avant la Syrie à placer sous contrôle international son arsenal chimique, alors que le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait affirmé à Londres que cela pourrait empêcher des frappes sur le régime syrien.

"Nous appelons les dirigeants syriens à non seulement accepter de placer sous contrôle international leur stock d'armes chimiques, et ensuite à le détruire, mais aussi à rejoindre pleinement l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques", avait déclaré dans une brève allocution M. Lavrov, quelques heures après s'être entretenu avec Mouallem à Moscou.

"Nous avons déjà transmis cette proposition au ministre syrien des Affaires étrangères, M. Mouallem, qui se trouve à Moscou, et espérons une réponse rapide et positive", a-t-il ajouté.

"Nous ne savons pas si les Syriens sont d'accord avec cela, mais si la mise sous contrôle international des armes chimiques dans ce pays permet d'éviter des frappes, nous nous mettrons rapidement au travail avec Damas", a-t-il assuré.

17h41 – Aujourd'hui
La Communauté latino-américaine appelle l'ONU à redoubler d'efforts

La Communauté des Etats latino-américains et caribéens (Celac) a appelé l'ONU à "poursuivre ses efforts afin de mettre un terme au conflit en Syrie" et renouvelé son soutien à la convocation d'une conférence internationale consacrée à ce pays. La Celac "réaffirme son soutien à Lakhdar Brahimi, représentant spécial des Nations unies et de la Ligue arabe, et à la convocation d'une conférence internationale sur la situation en Syrie", affirme un communiqué émis par la présidence cubaine de la Celac, sans faire explicitement référence à une possible intervention militaire des Etats-Unis.

16h25 – Aujourd'hui
La Russie appelle la Syrie à restituer ses armes chimiques (ce qui pourrait aussi suffire à Kerry)

La Russie appelle la Syrie à placer sous contrôle international son arsenal chimique pour éviter des frappes occidentales, et attend une réponse rapide de Damas, a déclaré lundi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

"Nous appelons les dirigeants syriens à non seulement accepter de placer sous contrôle international leur stock d'armes chimiques, et ensuite à le détruire, mais aussi à rejoindre pleinement l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques", a déclaré Sergueï Lavrov dans une brève allocution, quelques heures après avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem à Moscou.

"Nous avons déjà transmis cette proposition au ministre syrien des Affaires étrangères, M. Mouallem, qui se trouve à Moscou, et espérons une réponse rapide et positive", a-t-il ajouté.

"Nous ne savons pas si les Syriens sont d'accord avec cela, mais si la mise sous contrôle international des armes chimiques dans ce pays permet d'éviter des frappes, nous nous mettrons rapidement au travail avec Damas", a-t-il assuré.

Sergueï Lavrov s'exprimait alors que son homologue américain, le secrétaire d'Etat John Kerry, avait déclaré un peu plus tôt à Londres que le président syrien Bachar al-Assad pourrait éviter des frappes en mettant sous contrôle son arsenal chimique.

"Bien entendu il (Bachar al-Assad NDLR) pourrait restituer l'intégralité de son arsenal chimique à la communauté internationale, dans la semaine à venir, tout rendre, tout sans délai (...) Mais il n'est pas prêt de le faire, et il ne le peut pas", a dit M. Kerry.

Jen Psaki, porte-parole du département d'Etat, a toutefois insisté ensuite sur le caractère "rhétorique" de la remarque de John Kerry, en soulignant qu'elle ne saurait être interprétée comme un ultimatum ou à une offre de négociation à l'adresse d'un "dictateur brutal" indigne de confiance.

"Le secrétaire d'Etat se livrait à un argument rhétorique sur l'impossibilité et l'improbabilité de voir Assad rendre des armes chimiques qu'il a démenti avoir utilisées. S'il respectait les normes internationales en place depuis cent ans, il n'aurait pas commencé par recourir à des armes chimiques pour tuer plus de 1.000 hommes, femmes et enfants", a commenté le porte-parole.

16h23 – Aujourd'hui
Carla del Ponte hostile à une intervention militaire

Une intervention militaire en Syrie provoquerait "plus de victimes et plus de morts" et rendrait plus difficile la recherche d'une solution politique, a affirmé lundi Carla del Ponte, membre de la commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'homme en Syrie.

"Je vois très mal une intervention militaire, mon expérience dans les Balkans me dit que ce serait plus de victimes et plus de morts et rendrait encore plus difficile une solution politique", a affirmé devant les journalistes l'ancienne procureur fédérale suisse, également ancienne procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

"La négociation est la seule solution possible pour les Syriens. Je souhaite que très tôt, parce que c'est déjà trop tard, on arrive à négocier", a-t-elle ajouté. Elle a estimé que la commission d'enquête sur la Syrie dont elle fait partie "pour le moment est surtout un alibi pour la communauté internationale qui ne fait rien".

"C'est une longue liste de crimes incroyables qui s'ajoutent chaque jour", a-t-elle dit. Elle a souligné que ces crimes sont commis par les deux camps. "Il n'y a pas les bons et les méchants, tous sont mauvais. Les forces gouvernementales et les rebelles commettent des crimes aussi graves et incroyables", a-t-elle déclaré. "Je n'ai pas vu de tels actes de torture même dans le conflit des Balkans", a dit Carla del Ponte.

Elle a confié sa "frustration" que le Cour pénale internationale ne soit pas saisie pour les crimes commis en Syrie. Elle devrait l'être par une décision du Conseil de sécurité ce qui est impossible en raison du veto russe et chinois. Elle a indiqué que "la commission d'enquête est sur la bonne voie pour pouvoir entrer en Syrie" suite à des contacts avec les autorités syriennes.

La commission doit remettre mercredi un nouveau rapport au Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies. Depuis deux ans, elle n'a jamais reçu le feu vert de Damas pour enquêter directement en Syrie.

16h23 – Aujourd'hui
Hollande reçoit Bel puis Bartolone

François Hollande reçoit successivement à l'Élysée, lundi en fin d'après-midi, les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale Jean-Pierre Bel et Claude Bartolone, dans le cadre du contexte syrien, a-t-on appris auprès de son entourage.

Jean-Pierre Bel sera reçu à l'Élysée à 18H00, puis M. Bartolone à 19H00, a-t-on précisé de même source.

Un débat sans vote a déjà été organisé le 4 septembre au Parlement sur le principe d'une intervention militaire en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad, après l'attaque chimique du 21 août.

Lors de ce débat, les parlementaires se sont montrés divisés sur une participation à une coalition conduite par les Etats-Unis pour "punir", selon le mot du président de la République, le régime syrien.

Une partie de l'opposition de droite et du centre, mais aussi la gauche de la gauche, s'opposent à une intervention française hors du cadre strict de l'ONU.

François Hollande a précisé vendredi à la fin du sommet du G20 de Saint-Pétersbourg que la France attendrait le rapport de l'ONU sur l'attaque à l'arme chimique du 21 août avant de frapper et ne viserait que des "cibles militaires".

Les Etats-Unis et la France ont assuré ce week-end engranger un soutien croissant à leur volonté de frapper le régime syrien, après l'appui politique de l'Europe et de la moitié des pays du G20 à une réponse "forte" qui se garde toutefois de parler d'action militaire.

François Hollande a affirmé samedi qu'il pensait que le Congrès américain voterait sur un recours à la force armée "jeudi ou vendredi" et précisé attendre le rapport des inspecteurs de l'ONU sur l'utilisation des armes chimiques "sans doute à la fin de la semaine" prochaine

16h22 – Aujourd'hui
Une majorité d'Américains opposés à une intervention en Syrie

Six Américains sur dix se disent opposés à une intervention militaire en Syrie, bien qu'une majorité tienne le régime du président Bachar al-Assad responsable d'attaques chimiques contre son peuple, selon un nouveau sondage publié lundi.

Selon une enquête CNN/ORC International réalisée auprès de 1.022 personnes avec une marge d'erreur de 3 points, 59% des Américains ne souhaitent pas que le Congrès vote une résolution autorisant le recours à la force en Syrie, même limité.

Plus de sept sur dix affirment que des frappes ne serviraient pas les intérêts américains.

Même si le Congrès autorisait des frappes, 55% s'opposeraient toujours à une opération contre des cibles militaires syriennes.

Mais 57% des personnes interrogées affirment que le vote de leurs élus en faveur ou contre des frappes n'influencera pas leur vote lors des élections législatives de novembre 2014.

Selon un décompte réalisé par le quotidien USA Today, seuls 44 des 533 élus américains se sont déclarés en faveur d'une intervention à ce jour, alors que 149 ont exprimé leur intention de voter contre (Chambre des représentants et Sénat combinés). La plupart des élus restent indécis.

Le sondage CNN publié lundi confirme une tendance observée dans d'autres enquêtes d'opinion, notamment de l'institut Gallup qui indiquait vendredi que 51% des Américains étaient opposés à une intervention militaire, contre 36% favorables.

15h14 – Aujourd'hui
Intervention militaire en Syrie: réunion des monarchies du Golfe mardi

Les ministres des Affaires étrangères des six monarchies du Golfe, qui appuient une intervention internationale contre le régime syrien, tiendront une réunion mardi en Arabie saoudite, a indiqué une source diplomatique du Golfe à l'AFP.

La réunion du Conseil de coopération du Golfe (CCG) se tiendra à Jeddah, au moment où le président américain Barack Obama tente de convaincre le Congrès d'approuver une intervention militaire contre le régime syrien qu'il accuse d'avoir mené une attaque meurtrière à l'arme chimique le 21 août. "Les six pays du CCG soutiennent les mesures internationales qui sont prises pour empêcher le régime de commettre de nouvelles pratiques inhumaines", a affirmé cette source diplomatique lundi.

L'Arabie saoudite, chef de file du CCG, qui regroupe également le Koweït, les Emirats arabes unis, le Qatar, Bahreïn et Oman, soutient sans réserve une frappe contre le régime de Bachar al-Assad.

Lundi, le gouvernement saoudien a appelé de nouveau la communauté internationale à "assumer ses responsabilités humanitaires envers le peuple syrien et à mettre fin (...) à l'obstination du régime de Damas à tuer davantage son peuple en ayant recours à des armes de tous genres".

Le conseil des ministres, qui tenait sa réunion hebdomadaire sous la présidence du prince héritier Salmane Ben Abdel Aziz, a fait le point sur "les démarches et mesures internationales entreprises pour dissuader le régime (de Bachar al-Assad) de poursuivre ses pratiques inhumaines", selon l'agence officielle saoudienne Spa.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a rencontré dimanche à Paris plusieurs de ses homologues arabes, dont les ministres saoudien, qatari, émirati, bahreïni et koweïtien des Affaires étrangères, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi.

"Nous étions unanimes à dire que le recours odieux par Assad aux armes chimiques" revenait à franchir "une ligne rouge internationale", s'est félicité M. Kerry à l'issue de la rencontre. "Le génocide et les graves violations des droits de l'Homme qu'affrontent le peuple syrien requièrent une intervention immédiate de la communauté internationale", avait affirmé samedi le secrétaire général du CCG Abdellatif al-Zayani.

14h51 – Aujourd'hui
Intervenir militairement en Syrie serait "injustifié" pour 56% des Français

Une majorité de Français (56%) pense qu'une intervention militaire franco-américaine en Syrie ne serait "pas justifiée", 35% seulement étant de l'avis contraire, selon un sondage de LH2 pour Le Nouvel Observateur publié lundi. 9% des personnes interrogées ne se prononcent pas.

Les Français qui trouvent que le principe d'une telle intervention n'est "pas du tout justifié" sont quatre fois plus nombreux que ceux (9%) qui estiment qu'il est "tout à fait justifié".

Selon LH2, "presque toutes les catégories de la population se déclarent majoritairement contre le principe d'une intervention", les opposants les plus farouches étant "les seniors (63% des 65 ans et plus), les retraités (63%) et les personnes ayant un niveau d'études inférieur au bac (60%)".

A contrario, 51% des plus jeunes (les 18-24 ans) jugent le principe d'une intervention justifié. Cadres et professions intellectuelles supérieures y sont aussi majoritairement favorables.

Au plan politique, seuls les sympathisants du Parti socialiste (57%) approuvent majoritairement le principe d'une intervention militaire franco-américaine.

D'autre part, 56% des sondés déclarent avoir une opinion négative de la gestion de la crise syrienne par François Hollande. Un tiers des sondés seulement (33%) émet un jugement positif. 11% n'ont pas d'opinion sur le sujet.

Les cadres et professions intellectuelles supérieures et les sympathisants socialistes sont les seuls à porter un jugement positif, en majorité, sur la façon dont le chef de l'État gère la crise syrienne.

Sondage réalisé par téléphone les 6 et 7 septembre auprès d'un échantillon de 950 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Échantillon constitué selon la méthode des quotas.