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mardi 10 septembre 2013

Actualités syriennes, le point à la mi-journée (09/09/2013)



Actualités syriennes, le point à la mi-journée (09/09/2013) 13h43 – Aujourd'hui
En cas de frappes contre la Syrie, "attendez-vous à tout"', prévient Assad

Le président syrien Bachar al-Assad a mis en garde lundi les Etats-Unis contre toute frappe visant son régime, enjoignant Washington à "s'attendre à tout" en cas d'action.

"Vous devez vous attendre à tout", a lancé Bachar al-Assad lors d'un entretien télévisé diffusé par CBS. "Le gouvernement (syrien) n'est pas le seul acteur dans la région. Il y a différentes parties, différentes factions, différentes idéologies", a-t-il ajouté, n'excluant même pas l'emploi d'armes chimiques "si les rebelles, ou des terroristes dans la région, ou tout autre groupe, en possèdent".


13h39 – Aujourd'hui
Bachar al-Assad n'a aucune intention de restituer son arsenal chimique (Kerry)

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré lundi à Londres que l'arsenal chimique syrien était contrôlé par trois dirigeants dont le président Bachar al-Assad, ajoutant que ce dernier n'avait ni l'intention ni le pouvoir de le restituer à la communauté internationale.

"Les armes chimiques en Syrie que nous surveillons depuis un bon moment maintenant sont contrôlées par un réseau très resserré au sein du régime syrien. Bachar al-Assad, Maher Assad, son frère, et un général, sont les trois personnes à avoir le contrôle des mouvements et de l'usage des armes chimiques", a-t-il affirmé. "Nous n'avons pas de doutes sur la chaîne des responsabilités", a-t-il dit.

Interrogé sur ce que le gouvernement syrien pourrait faire pour éviter des frappes américaines, le chef de la diplomatie américaine a répondu: "Bien entendu il (Bachar al-Assad NDLR) pourrait restituer l'intégralité de son arsenal chimique à la communauté internationale, dans la semaine à venir, tout rendre, tout sans délai (...) Mais il n'est pas prêt de le faire, et il ne le peut pas", a ajouté le secrétaire d'Etat.
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12h24 – Aujourd'hui
Cambadélis : "Personne n'explique les conséquences d'une non-intervention"

Le secrétaire national du PS chargé des questions européennes et internationales, Jean-Christophe Cambadélis, a fustigé lundi l'absence d'explication "des partis politiques et des commentateurs" sur "les conséquences d'une non-intervention" en Syrie.

"Aujourd'hui, le feu roulant des partis politiques et des commentateurs est sur les conséquences d'une intervention mais personne n'explique les conséquences d'une non-intervention, or c'est bien le sujet", a insisté le député de Paris sur RFI.

"La non-intervention -au nom d'arguments qui sont peut-être défendables- aura des conséquences incalculables sur le plan et militaire et géopolitique", a-t-il mis en garde, considérant que le président de la République pourra "donner une explication" dans son allocution aux Français prévue après le vote du Congrès américain sur la question.

"Il s'agit de nous aider nous-mêmes": "à partir du moment où dans une guerre civile, un Etat, même un groupe puisse utiliser l'arme chimique, cela veut dire que demain d'autres" peuvent "utiliser" cette arme, a poursuivi Jean-Christophe Cambadélis. "Cela veut dire que la défense française est relativisée, cela veut dire que l'Europe peut être un jour ou l'autre à portée de ces armes", a-t-il conclu, convaincu que le Congrès américain se laissera convaincre du bien-fondé de l'intervention en Syrie, dans le contexte pétri de "patriotisme" des commémorations du 11 septembre.

12h18 – Aujourd'hui
Réunion des monarchies du Golfe mardi

Les ministres des Affaires étrangères des six monarchies du Golfe, qui appuient une intervention internationale contre le régime syrien, tiendront une réunion mardi en Arabie saoudite, a indiqué une source diplomatique du Golfe.

La réunion du Conseil de coopération du Golfe (CCG) se tiendra à Jeddah, au moment où le président américain Barack Obama tente de convaincre le Congrès d'approuver une intervention militaire contre le régime syrien qu'il accuse d'avoir mené une attaque meurtrière à l'arme chimique le 21 août.

"Les six pays du CCG soutiennent les mesures internationales qui sont prises pour empêcher le régime de commettre de nouvelles pratiques inhumaines", a affirmé cette source diplomatique lundi.

L'Arabie saoudite, chef de file du CCG, qui regroupe également le Koweït, les Emirats arabes unis, le Qatar, Bahreïn et Oman, soutient sans réserve une frappe contre le régime de Bachar Al-Assad.

11h44 – Aujourd'hui
Une mutinerie réprimée dans une prison de Homs

Les forces syriennes sont intervenues aux premières heures de lundi pour mettre fin à une mutinerie de détenus de la prison de Homs (centre), a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSHD).

"Plusieurs détenus ont été blessés et on parle d'un mort dans l'intervention des forces du régime dans la prison centrale de Homs", a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Un militant de l'opposition, Yazan al-Homsi, a expliqué que la mutinerie avait éclaté lorsque la direction de la prison a voulu transférer un certain nombre de détenus.

Certaines informations font état de l'intention des autorités de transférer des détenus dans des casernes et des aéroports militaires qui pourraient être la cible de possibles frappes américaines. "Les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles, lancé des bombes lacrymogènes et utilisé des tasers contre les détenus", a affirmé ce militant.

Le Conseil national syrien (opposition) a publié un communiqué dans lequel il s'est indigné de "tirs à balles réelles contre les prisonniers".

11h31 – Aujourd'hui
Le règlement du conflit est "politique" et non "militaire" (Kerry)

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a réaffirmé lundi à Londres qu'un règlement du conflit syrien était avant tout "politique" et non "militaire", au terme d'une offensive diplomatique en Europe menée tandis que les Etats-Unis préparent des frappes contre Damas.

"Les Etats-Unis, le président Obama, moi-même et d'autres sont d'accord pour dire que la fin du conflit en Syrie requiert une solution politique. Il n'y a pas de solution militaire, nous n'avons aucune illusion à ce propos", a déclaré John Kerry lors d'une conférence de presse au côté de son homologue William Hague.

Cependant "le risque de l'inaction est plus grave que le risque découlant d'une action" a-t-il martelé une nouvelle fois en insistant sur la nécessité de sanctionner le recours à des armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad. "La solution ne sera pas trouvée sur le champ de bataille, mais autour d'une table de négociation. Encore faut-il aller à la table de négociation", a-t-il ajouté.

Il a aussi insisté sur la détérioration de la situation humanitaire en Syrie et "l'incroyable fardeau" que représente l'afflux de réfugiés dans la région. Dans l'attente de l'annonce de la ligne de conduite finalement décidée par le président Barack Obama, John Kerry a encore insisté sur le caractère limité dans le temps et ciblé des frappes envisagées par les Etats-Unis, en assurant "nous ne partons pas en guerre".

Lors de son intervention, il a par ailleurs minimisé les risques de représailles de la part du régime syrien, en cas de frappes occidentales. "Pendant près de 100 ans, le monde a été uni contre l'usage d'armes chimiques, et nous devons faire entendre le tollé qui convient, en repensant à ces moments dans l'histoire où un grand nombre de gens ont été tués parce que le monde est resté silencieux. L'holocauste, le Rwanda et d'autres épisodes constituent des leçons pour nous, aujourd'hui", a déclaré le secrétaire d'état.

11h29 – Aujourd'hui
Le Belge libéré dimanche victime de "violences très dures"

L'enseignant belge Pierre Piccinin, enlevé en Syrie en avril et libéré dimanche avec le journaliste italien Domenico Quirico, a témoigné lundi avoir subi "des violences physiques très dures" au cours de sa détention, qui a été "une odyssée terrifiante à travers toute la Syrie".

"Physiquement, ça va, malgré les tortures que nous avons subies, Domenico et moi", a déclaré lundi matin Pierre Piccinin sur la radio Bel RTL, quelques heures après son arrivée en Belgique. "Cela a été parfois des violences physiques très dures (...) Des humiliations, des brimades, de fausses exécutions. Domenico a subi deux fausses exécutions au revolver", a-t-il précisé.

Voyageant ensemble, les deux hommes étaient entrés en Syrie par le Liban le 6 avril. "Deux jours plus tard, nous étions à Qousseir (centre) et c'est là que l'Armée syrienne libre (ASL) nous a arrêtés puis livrés à la brigade Abou Ammar, du nom de son chef. Ces gens sont des demi-dingues, plus brigands qu'islamistes, plus ou moins inféodés au mouvement Al-Farouk, l'un des principaux groupes de rebelles même s'il a un peu éclaté ces derniers temps", a expliqué Piccinin, interrogé par le quotidien Le Soir.

Les cinq mois de détention "ont été une odyssée terrifiante à travers toute la Syrie", a-t-il ajouté sur la radio. "On a été beaucoup déplacé dans de nombreux endroits (...) Ce n'était pas toujours le même groupe qui nous détenait, avec des groupes très violents, très anti-occidentaux et des islamistes anti-chrétiens".

"Nous avons essayé de nous échapper deux fois. Une fois, on a profité de la prière, on s'est emparé de deux kalachnikovs (...) Pendant deux jours, on a couru la campagne avant de se faire reprendre et là de se faire très sérieusement punir pour cette tentative d'évasion", a raconté le professeur d'histoire d'un lycée de Philippeville (sud de la Belgique).

Présenté par les médias belges comme un enseignant engagé, Pierre Piccinin effectuait son septième voyage en Syrie depuis le début des troubles en 2011. Il avait défendu au début des thèses proches de celles du régime de Bachar al-Assad, avant d'être enlevé une première fois en mai 2012 aux côtés des rebelles.

11h15 – Aujourd'hui
Les Etats-Unis ont le "soutien diplomatique total" du Royaume-Uni

Le chef de la diplomatie britannique William Hague a assuré lundi à son homologue américain John Kerry du "soutien diplomatique total du Royaume-Uni" aux Etats-Unis dans leur projet d'action militaire contre la Syrie.

Le ministre britannique a toutefois rappelé lors d'une conférence de presse à Londres aux côtés de John Kerry que son gouvernement "respecterait" le non du Parlement britannique fin août à une participation britannique à d'éventuelles frappes contre Damas.

11h10 – Aujourd'hui
Risque de conflit régional (Navi Pillay)

La haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme, Navi Pillay, a appelé une nouvelle fois lundi à des négociations pour mettre fin au conflit syrien, estimant qu'une "réponse militaire risque d'allumer une conflagration régionale".

Dans son discours à l'ouverture de la 24e session du Conseil des droits de l'Homme à Genève, Navi Pillay a estimé qu'il "y a peu de doutes sur l'usage d'armes chimiques en Syrie, même si toutes les circonstances et les responsabilités doivent être clarifiées". Il s'agit pour elle d'"un des crimes les plus graves qui puisse être commis".

"Cette situation effroyable appelle une action internationale, mais une réponse militaire ou la poursuite des fournitures d'armes risquent d'allumer une conflagration régionale", a dit Mme Pillay, dans une allusion à la possibilité de frappes américaines et françaises en Syrie.

"Il n'y a pas de sortie facile, pas de voie évidente pour sortir de ce cauchemar, à l'exception de négociations immédiates de pas concrets pour mettre fin au conflit. Les Etats, avec les Nations unies, doivent trouver le moyen d'amener les parties en conflit à la table de négociation et arrêter l'effusion de sang", a affirmé la haut commissaire.

10h26 – Aujourd'hui
Des frappes en Syrie causeraient une "explosion de terrorisme" dans toute la région (Lavrov)

Des frappes en Syrie provoqueraient une "explosion de terrorisme" dans toute la région, a averti lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, affirmant que le régime syrien était toujours prêt à participer à des négociations de paix.

"De plus en plus d'hommes politiques, d'hommes d'Etat partagent notre opinion selon laquelle un scénario de force mènera à une explosion de terrorisme en Syrie et dans les pays voisins, et à un important flux de réfugiés", a déclaré Sergueï Lavrov à l'issue d'un entretien à Moscou avec son homologue syrien Walid Mouallem, ajoutant que Damas était toujours "prêt à des négociations de paix".

09h26 – Aujourd'hui
Assad remercie Poutine pour son soutien, déclare son ministre à Moscou

Le président syrien Bachar al-Assad a transmis un message de remerciements à son homologue russe Vladimir Poutine pour son soutien à la Syrie, a déclaré lundi son ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem à Moscou. "M. Assad m'a chargé de remercier M. Poutine pour sa position" sur la Syrie, a dit Walid Mouallem au début d'un entretien avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

09h24 – Aujourd'hui
Israël déploie son bouclier antimissile près de Jérusalem

Israël a déployé son bouclier antimissile près de Jérusalem dimanche, alors que se poursuit l'offensive diplomatique américaine visant à convaincre de la nécessité de frapper militairement la Syrie voisine. Selon un correspondant de l'AFP, la batterie antimissile était en place à l'ouest de Jérusalem.

Un porte-parole militaire s'est refusé à commenter ce déploiement, indiquant seulement que "les systèmes de défense sont déployés en fonction de l'évaluation de la situation". "Nous avons procédé aujourd'hui à une évaluation de l'état de la sécurité" et avons conclu qu'Israël n'allait pas élever son niveau d'alerte face à la situation en Syrie, a déclaré pour sa part le ministre de la Défense, Moshe Yaalon, lors d'une conférence sur la lutte contre le terrorisme.

"Nous ne sommes pas impliqués dans la guerre civile en Syrie, tant que nos intérêts ne sont pas compromis", a-t-il répété, tout en ajoutant: "Nos voisins, en particulier le régime syrien, comprennent que qui nous défiera fera face au pouvoir de l'armée israélienne".

A la fin du mois d'août, des batteries du bouclier antimissile Iron Dome avaient été déployées à Tel-Aviv, en direction de la Syrie, au nord. Selon les médias israéliens, six à sept batteries seraient actuellement en place à travers le pays.

Israël est un "havre de tranquillité, calme et sûr" au milieu "de la tempête faisant rage autour de nous", a déclaré dimanche le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu lors du conseil des ministres hebdomadaire.

Benjamin Netanyahu n'a eu de cesse ces dernières semaines de répéter qu'Israël n'était pas impliqué dans la guerre en Syrie mais "répondrait avec force" si le pays était attaqué. Israël craint d'éventuelles répercussions en cas d'intervention américaine en Syrie, le président syrien Bachar al-Assad ou son allié le Hezbollah libanais pouvant décider de se venger en ciblant l'Etat hébreu, allié historique de Washington dans la région.