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samedi 7 septembre 2013

La sécurité des canailles n’est plus assurée en France

Philippe Randa
La sécurité des canailles n’est plus assurée en France
On ne s’en lasse pas de cette histoire…

C’est celle d’un jeune Syrien, de 18 ans, prodige de football recruté par l’Olympique de Marseille dans le plus grand secret. Lors de son premier match, son club est mené 3 à 0. Il entre alors sur le stade à vingt minutes de la fin et avant que ne résonne le fatidique coup de sifflet de fin de match, marque 4 buts coup sur coup ! Après avoir été ovationné par un stade en liesse, il peut enfin téléphoner à sa mère pour lui raconter son exploit et celle-ci le félicite d’une voix un peu lasse… Un peu refroidi et avant de raccrocher, il lui demande comment sa journée à elle s’est passée…

— Rien de spécial aujourd’hui, mon fils… On a volé la voiture de ton père, il a du rentrer par le bus ; moi, on m’a bousculé à la sortie de la boulangerie pour me voler mon porte-monnaie, j’ai un peu mal à l’épaule… et ta sœur a été violée dans l’après-midi, elle n’ira pas à l’école demain…

— Ah ! Je suis désolé, maman.

— Désolé ! rugit-elle. Mais c’est quand même à cause de toi qu’on a dû quitter Damas pour venir habiter Marseille… Tu peux l’être, désolé, c’est trop tard maintenant !

Une histoire qui fait un tabac sur la Cannebière en cette fin d’été… Un peu aussi à Colombes, dans les Hauts-de-Seine, quoique forcément, ça « le fait moins », vu que le club de foot local, évidemment, n’a pas la même notoriété !

Toute cette violence quotidienne, tous ces cadavres qu’on ramasse à la pelle alors qu’on n’est même pas encore en automne, ont tout de même permis une belle unanimité de la classe politique. Il paraît que « ça suffit ! »

Quoi ? La violence quotidienne, ordinaire, banale – vol de voiture, de porte-monnaie et viol de gamine ? – que les medias rapportent plus ou moins systématiquement, à tel point que l’Opinion publique n’y prête plus grande attention, forcément ! C’est tellement répétitif… D’ailleurs, à notre époque où l’on zappe d’une chaîne de télé à l’autre (et on a le choix !), on finit facilement par confondre JT et séries policières… Ils ont cela en commun que même si on rate un épisode, on peut quand même suivre…

Ou alors, que les voyous s’entretuent les uns les autres ? Alors là, on se demande bien pourquoi ! Et qu’on ne nous parle pas d’éventuelles victimes innocentes quand il s’agit de professionnels de la gâchette… Ils ciblent leur proie et l’exécutent proprement. Sans bavure.

Jeudi dernier, par exemple… Adrien, le fils de José Anigo, directeur sportif, ex-joueur et entraîneur de l’Olympique de Marseille, s’est fait trouer « à la gorge et à la tête » par deux motards. Ce fut net, sans dommages collatéraux. Un peu comme la guillotine d’antan.

Évidemment, cet Adrien-là est désormais une victime. De ce règlement de comptes ? Pas seulement : d’abord de sa remise en liberté en 2010 suite à une erreur de procédure ; comme on l’a rappelé, outre son très lourd passé judiciaire, il devait comparaître sous peu aux Assises, pour une série de braquages en 2006 et 2007… Un brave gars, quoi !

Quel pays, vraiment où la sécurité des canailles n’est plus assurée en dehors des prisons qui sont, comme Dame Taubira ne cesse de le marteler, tellement surchargées !

Alors, faut-il que cela cesse, finalement ? Et si on se hâtait lentement…