Jean-Marie Bastien-Thiry est né le 19 octobre 1927 à Lunéville.
Aîné des sept enfants d’une famille lorraine de tradition militaire depuis plus de 300 ans. Son père Pierre Bastien-Thiry (1898-1979) est lieutenant-colonel d’artillerie et son grand-père a servi comme capitaine de cavalerie.
Jean-Marie Bastien-Thiry étudie à Nancy puis au lycée privé Sainte-Geneviève avant d’être reçu en 1947 à l’École polytechnique. Diplômé de SUPAERO, il choisit d’entrer dans le corps des ingénieurs militaires de l’Air et se spécialise dans les engins air-air ; il est promu ingénieur militaire en chef de l’Air en 1957. Il conçoit le missile sol-sol Nord-Aviation SS.10, (puis SS.11) utilisé par l’armée française de 1955 à 1962 et également en service dans les armées américaine (désigné MGM-21A) et israélienne (durant la crise de Suez en 1956).
De son mariage avec Geneviève Lamirand, fille de Georges Lamirand, secrétaire d’État à la jeunesse dans le gouvernement de Vichyde septembre 1940 à mars 1943, il a eu trois filles : Hélène née en 1955, Odile née en 1957 et Agnès née en 1960 et décédé en 2007.
La cadette de ses filles, Agnès de Marnhac, explique le geste de son père par la psychogénéalogie : Bastien-Thiry aurait fait le sacrifice de sa vie pour racheter la faute de son ancêtre Claude Ambroise Régnier, duc de Massa et ministre de la justice, ayant condamné à mort un innocent lors de l’affaire du Duc d’Enghien.
Gaulliste jusqu’ en septembre 1959 -le Discours sur l’Autodétermination fait suite à « Vive l’Algérie française ! », Jean-Marie Bastien-Thiry devient opposant à de Gaulle, pour sa politique algérienne. Partisan de l’Algérie française, il perçoit la séparation d’avec l’Algérie comme « plus grave encore que celle d’avec l’Alsace-Lorraine ». Pour lui, entre autres choses : « La politique algérienne du général de Gaulle est un crime contre l’humanité, elle n’est qu’ignominie et déshonneur. » Positions que Jean Lacouture, dans sa biographie consacrée au général, résume ainsi : « désormais, pour lui, l’homme qui livre cette fraction du territoire national à l’« arabo-communisme » est l’Antéchrist. »
Après avoir organisé l’attentat de Pont-sur-Seine du 8 septembre 1961 contre le général de Gaulle, et avoir eu recours à de multiples tentatives, il organise celui du Petit-Clamart le 22 août 1962.
Il trouve dans les propos de saint Thomas d’Aquin sur la légitimité que peut avoir dans certains cas le tyrannicide les éléments de conciliation de son projet meurtrier et de sa foi catholique.
Il déclare, entre autres, lors de son procès :
Il est le dernier condamné à mort par une cour militaire, le dernier homme à être fusillé en France. Son corps est d’abord inhumé au cimetière parisien de Thiais.
Sa dépouille est ensuite transférée au cimetière de Bourg-la-Reine le Samedi Saint, 13 avril 1963, suivant son exécution.
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Aîné des sept enfants d’une famille lorraine de tradition militaire depuis plus de 300 ans. Son père Pierre Bastien-Thiry (1898-1979) est lieutenant-colonel d’artillerie et son grand-père a servi comme capitaine de cavalerie.
Jean-Marie Bastien-Thiry étudie à Nancy puis au lycée privé Sainte-Geneviève avant d’être reçu en 1947 à l’École polytechnique. Diplômé de SUPAERO, il choisit d’entrer dans le corps des ingénieurs militaires de l’Air et se spécialise dans les engins air-air ; il est promu ingénieur militaire en chef de l’Air en 1957. Il conçoit le missile sol-sol Nord-Aviation SS.10, (puis SS.11) utilisé par l’armée française de 1955 à 1962 et également en service dans les armées américaine (désigné MGM-21A) et israélienne (durant la crise de Suez en 1956).
De son mariage avec Geneviève Lamirand, fille de Georges Lamirand, secrétaire d’État à la jeunesse dans le gouvernement de Vichyde septembre 1940 à mars 1943, il a eu trois filles : Hélène née en 1955, Odile née en 1957 et Agnès née en 1960 et décédé en 2007.
La cadette de ses filles, Agnès de Marnhac, explique le geste de son père par la psychogénéalogie : Bastien-Thiry aurait fait le sacrifice de sa vie pour racheter la faute de son ancêtre Claude Ambroise Régnier, duc de Massa et ministre de la justice, ayant condamné à mort un innocent lors de l’affaire du Duc d’Enghien.
Gaulliste jusqu’ en septembre 1959 -le Discours sur l’Autodétermination fait suite à « Vive l’Algérie française ! », Jean-Marie Bastien-Thiry devient opposant à de Gaulle, pour sa politique algérienne. Partisan de l’Algérie française, il perçoit la séparation d’avec l’Algérie comme « plus grave encore que celle d’avec l’Alsace-Lorraine ». Pour lui, entre autres choses : « La politique algérienne du général de Gaulle est un crime contre l’humanité, elle n’est qu’ignominie et déshonneur. » Positions que Jean Lacouture, dans sa biographie consacrée au général, résume ainsi : « désormais, pour lui, l’homme qui livre cette fraction du territoire national à l’« arabo-communisme » est l’Antéchrist. »
Après avoir organisé l’attentat de Pont-sur-Seine du 8 septembre 1961 contre le général de Gaulle, et avoir eu recours à de multiples tentatives, il organise celui du Petit-Clamart le 22 août 1962.
Il trouve dans les propos de saint Thomas d’Aquin sur la légitimité que peut avoir dans certains cas le tyrannicide les éléments de conciliation de son projet meurtrier et de sa foi catholique.
Il déclare, entre autres, lors de son procès :
« […] nous étions sincèrement partisans de l’Algérie française, […] mais nous concevions qu’il y eût d’autres solutions pour l’avenir algérien, solutions pouvant être défendues de façon honnête et sincère ; l’impératif absolu […] étant […] de faire respecter la vie, la liberté et les biens des millions de Français de souche et de Français musulmans vivant sur cette terre. »Suivant les règles des condamnations à mort par la Cour militaire, le colonel Jean Bastien-Thiry est fusillé devant un peloton d’exécution au fort d’Ivry le 11 mars 1963 à 6 h 39, une semaine après que le verdict eut été rendu.
« Il n’y a pas de sens de l’Histoire, il n’y a pas de vent de l’Histoire car ce qui fait l’Histoire, selon notre conception occidentale et chrétienne qui est vérifiée par tous les faits historiques, c’est la volonté des hommes, c’est l’intelligence des hommes, ce sont leurs passions, bonnes ou mauvaises.
« Nous n’avons pas à nous justifier, devant votre juridiction, d’avoir accompli l’un des devoirs les plus sacrés de l’homme, le devoir de défendre des victimes d’une politique barbare et insensée. »
« Devant l’Histoire, devant nos concitoyens et devant nos enfants, nous proclamons notre innocence, car nous n’avons fait que mettre en pratique la grande et éternelle loi de solidarité entre les hommes. »
Il est le dernier condamné à mort par une cour militaire, le dernier homme à être fusillé en France. Son corps est d’abord inhumé au cimetière parisien de Thiais.
Sa dépouille est ensuite transférée au cimetière de Bourg-la-Reine le Samedi Saint, 13 avril 1963, suivant son exécution.
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