« Le Président du conseil désigné Giuseppe Conte a remis son mandat au président Mattarella »,
selon le secrétaire général de la présidence. Le président italien,
Matarella a rejeté la désignation de Paolo Savona au poste de ministre
des Finances, en raison de son hostilité à l’euro et aux institutions
européennes. Comme en Grèce la Haute banque fait barrage à la volonté
populaire clairement exprimée dans les urnes. Le président Mattarella,
l’homme du Système et de l’ancienne force centriste détrônée :
a annoncé dès dimanche soir la convocation de Carlo Cottarelli, un économiste de 64 ans, ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) surnommé « M. Ciseaux » pour son rôle dans la réduction des dépenses publiques en 2013-2014 sous les gouvernements de centre gauche.
Carlo Cottarelli, actuel directeur de l’Observatoire des comptes publics, devrait être chargé de former un gouvernement technique qui n’a quasiment aucune chance d’obtenir la confiance du Parlement tant le M5S et la Ligue sont vent debout contre lui. (…) L’unique mission de M. Cottarelli devrait donc être de mener le pays à de nouvelles élections, dans un climat qui s’annonce électrique. Source l’OBS
Luigi Di Maio et Matteo Salvini vent debout contre ce « coup d’État«
Luigi Di Maio et Matteo Salvini,
les chefs de file antisystèmes qui ont remporté les élections et
s’étaient entendus pour désigner Guiseppe Conte comme Premier ministre sont en fureur:
« C’est une crise institutionnelle sans précédent », s’est emporté le leader du Mouvement 5 Etoiles, Luigi Di Maio, sur une vidéo diffusée en direct sur Facebook, jugeant « inacceptable » le rejet de Paolo Savona comme ministre de l’Économie par le président Mattarella. « Quel est l’intérêt d’aller voter si ce sont les agences de notation qui décident? », a poursuivi Di Maio, qui a appelé à « destituer » le président pour avoir « trahi la Constitution« .
De son côté Matteo Salvini de la Ligue enrage;à propos de Carlo Cottarelli il dénonce
: « un Monsieur Personne qui représente la finance internationale »
(…) « Nous avons travaillé pendant des semaines pour faire naître un
gouvernement qui défende les intérêts des citoyens italiens. Mais
quelqu’un, sur la pression de qui ?, nous a dit NON », a réagi M. Salvini, sur les réseaux sociaux. « Nous
ne serons plus jamais les larbins de personne. L’Italie n’est pas une
colonie, nous ne sommes pas les esclaves des Allemands ou des Français,
du spread , [qui est l’écart entre les taux d’emprunt à 10 ans allemand et italien, ndlr], ou de la finance », a-t-il insisté. « Les Italiens d’abord. Moi je ne lâche rien », a-t-il ajouté.
Vers de nouvelles élections ?M. Salvini, le chef de file de la Ligue a annoncé que la seule solution désormais était la tenue de nouvelles élections législatives, probablement cette année. « Dans une démocratie, si nous sommes toujours en démocratie, il n’y a qu’une seule chose à faire, laisser les Italiens avoir leur mot à dire », a déclaré Matteo Salvini devant des partisans rassemblés dans le centre de l’Italie.De son côté, Sergio Mattarella a déclaré lors d’une allocution télévisée ne pas être celui à blâmer pour l’impasse politique. Il a dit avoir joué, en tant que chef de l’État, son rôle de garant. Il a proposé des alternatives pour le portefeuille des Finances, mais ses suggestions ont toutes repoussées par le M5S et la Ligue, a-t-il précisé. Mattarella prendra « rapidement » une décision sur la marche à suivre. Il n’a pas voulu se prononcer sur la tenue ou non d’élections anticipées. Source Le Figaro
Vers la destitution du président Mattarella ?
Plutôt qu’engager des élections
législatives qui ont déjà eu lieu, ne vaudrait-il pas mieux destituer le
président Matarella qui sert d’entrave à l’expression populaire
italienne ?
C’est exactement ce que pense Luigi Di Maio:
Le chef de file du Mouvement5 Etoiles,
Luigi Di Maio, a déclaré dimanche soir que la seule solution à cette
crise était d’obtenir du nouveau Parlement la destitution du président
de la République, Sergio Matterella qui a refusé de nommer le ministre
des Finance présenti: Savona.
Luigi Di Maio a dit au cours d’un entretien téléphonique avec une émission de télévision qu’il comptait invoquer l’article 90 de la Constitution italienne, qui permet de mettre en accusation le chef de l’Etat devant le Parlement pour « haute trahison » ou s’il porte « atteinte à la Constitution ». « En portant cette crise au Parlement, nous éviterons qu’elle ne se répande hors du Parlement », a-t-il affirmé plus tard devant ses partisans rassemblés à Fiumicino, près de Rome. « Avec la Ligue (extrême droite, ndlr), nous avons la majorité, et la Ligue ne peut pas se défiler, elle doit aller au bout », a-t-il encore dit. Source Europe 1
Steeve Bannon qui s’était de nouveau
rendu en Italie pour se réjouir de l’élection du gouvernement en
gestation avait déclaré peu avant la démission de Guiseppe Conte que Di
Maio et Salvini « doivent insister sur le professeur Savona [finances],
ce sera une personne très dure, un grand négociateur, avec des idées
très claires qui pourra faire entendre sa voix en Europe ». Bonnon,
l’homme qui a fait élire Donald Trump aux USA était venu soutenir
Marine Le Pen lors du congrès du Front national cette année.
Source