Pieter Kerstens
L’île
de Nauru, capitale Yaren, 21 km2 et 10.000 habitants est indépendante
depuis 1968. C’est un paradis fiscal et sa première richesse a été
l’exportation du phosphate.
L’île de Tuvalu, capitale Funafuti, 26 km2, 10.000 habitants également, est indépendante depuis 1978.
L’archipel des Palaos, capitale Melekeok, 460 km2, 20.000 habitants, indépendant depuis 1994.
Ces micros états sont courtisés par les Etats-Unis pour leur voix à l’O.N.U.
Le
Kosovo (capitale Pristina, 2,5 millions d’habitants), province de la
Serbie dès la fin du XIIe siècle, tombe aux mains des Ottomans de 1389 à
1912. La population turque et albanaise est très majoritairement
islamisée. Province autonome depuis 1945, les séparatistes de l’UCK en
réclament l’indépendance par les armes dès 1989.
Le
17 février 2008, le Kosovo déclare unilatéralement son indépendance,
reconnue par les USA, la France et plusieurs états de l’Union
Européenne, sans aucun reproche envers Hashim Thaçi, chef de l’UCK, dont
la place est sur le banc du Tribunal Pénal International pour crimes
contre l’Humanité et trafic d’organes humains.
Pour
sa part, la Bosnie-Herzégovine (capitale Sarajevo, 51.100 km2 et 4,5
millions d’habitants) a proclamé son indépendance en 1992, reconnue par
la communauté internationale qui, elle, crache aujourd’hui sur Carlos
Puigdemont et les indépendantistes catalans.
L’Erythrée,
capitale Asmara, 120.000 km2 et 5,3 millions d’habitants était une
province éthiopienne où, après la chute de Mengistu en 1991, le nouveau
régime « démocratique et populaire » de Mélès Zenawi chef du FDRPE
accède au pouvoir et autorise un référendum d’autodétermination qui
conduit en 1993 à l’indépendance du pays.
Le
Somaliland, au nord de la Somalie, était ravagé par la guerre civile et
se trouvait en proie à une horrible famine, après la chute du général
Siyad Barré en Somalie, en 1991. C’est à ce moment que la République
Indépendante du Somaliland est proclamée, avec Berbera pour capitale,
port important du Golfe d’Aden et dont la gestion est assurée par Dubaï
D.P World jusqu’en 2045 !
Le
24 septembre dernier, c’est avec une participation de 72%, soit 3,3
millions de votants, que 93% des kurdes irakiens se sont déclarés
favorables à l’indépendance de la province Nord de l’Irak, riche en
pétrole. Kurdes qui depuis le traité de Sèvres en 1920 attendent
toujours la concrétisation des promesses faites par les grandes
puissances.
Alors,
ce qui est admis et toléré pour le Kosovo, la Bosnie-Herzégovine,
l’Erythrée, Tuvalu, Palaos ou Nauru, parmi d’autres, ne le serait-il pas
pour le Kurdistan, la Catalogne, l’Ecosse, la Flandre, le Québec, ou la
Corse ?
A
Gaza, 363 km2, territoire autonome depuis 1994, ce sont 1,5 million
d’habitants qui s’entassent dans le plus grand camp de concentration du
21ème siècle.
En
Cisjordanie, 6.000 km2 et 2,2 millions d’habitants, autonome aussi
depuis 1994, un mur de 8 m de haut avec des zones minées depuis 2002
cerne le territoire, tout le long de la frontière israélienne.
Que
dire également du Rio de Oro, ancienne province de l’actuel Sahara
Occidental, avec ses 266.000 km2 et peuplé de seulement 250.000
habitants ? Un référendum d’autodétermination, envisagé en 1988, a été
refusé par le Maroc qui administre le territoire contre la volonté du
peuple sahraouis et du Front Polisario. De riches gisements de phosphate
et une vaste zone océanique attisent bien sûr les convoitises
étrangères…
On
pourrait aussi évoquer le Cachemire, ex-province de l’Empire Moghol et
théâtre des guerres indo-pakistanaises de 1947 à nos jours.
Ou
encore la province du Xinjiang en Chine, peuplée de 18 millions
d’Ouïgours musulmans aspirants à l’indépendance, au même titre que
l’Ogaden, steppe orientale de l’Ethiopie, habitée par des pasteurs
somalis et où Henri de Monfreid avait couvert le conflit italo-éthiopien
de juillet 1935 à janvier 1936.
Le
droit à l’autodétermination des peuples à disposer d’eux-mêmes, cher
aux humanistes de tout poil et aux donneurs de leçons, serait-il à
géométrie variable ?
OUI,
les Basques, les Ecossais, les Corses, les Alsaciens, les Flamands ou
les Catalans et surtout les Palestiniens sont des peuples, avec leur
langue et leur territoire : ils méritent leur indépendance, n’en
déplaise aux sionistes et surtout aux eurocrates de Bruxelles qui, après
le Brexit, font les yeux doux aux Ecossais désireux de rester dans
l’Union Européenne, mais sans l’Euro !
Et
d’ailleurs tous ceux qui piaillent contre les responsables politiques
catalans aujourd’hui, n’émettent pas la moindre opposition envers le
prochain référendum d’indépendance de la Nouvelle Calédonie, dont le
scrutin ne sera réservé qu’aux seuls indigènes et non pas à tous les
habitants de nationalité française !